A 46 ans, Chuck Palanhuik est un auteur culte, grâce à une écriture crue, violente et critique de la société. On aime ou on déteste mais on ne reste pas indifférent. Le succès de l’adaptation cinématogrphique de Fight Club a fait de Chuck Palahniuk un auteur très médiatisé et suivi dans le monde entier. Ce premier roman sera suivi entre autre de Choke et Le Festival de la couille et autres histoires et Journal intime, histoires toujours aussi dérangeantes.
Retraite pour artistes
23!! Tel est le nombre de personnes ayant répondu à l’étrange annonce “retraite pour artistes: laissez vos vies de côté pendant trois mois”. Enfermé ensemble dans un vieux théatre désaffecté sous le prétexte d’écrire l’oeuvre de leur vie, ces personnages, uniquement nommé par des pseudnomymes synthétisant leur existence, vont petit à petit se dévoiler. Ainsi, au fur et à mesure, Sainte Descente de Boyaux, Miss America ou Camarade Maussade vont se raconter. Puis va germer l’idée de se mettre en scène dans l’espoir d’obtenir la célébrité à leur sortie. Jusqu’où chacun ira-t’il afin de s’octroyer la meilleure part du gâteau, la meilleure célébrité, le maximum d’interviews ?
Automutilations, destructions de leur environnement vital... Rien ne les arrêtera.Et quelles sont donc les motivations de monsieur Whittier, vieillard au bord de la mort pour avoir provoqué cette retraite ?
Venez plonger dans les recoins les plus glauques de l’esprit humain !!!
Ce roman porte bien son nom. En le lisant, on est touché à l’estomac. Subir la description des pires vices et horreurs dont sont capables les êtres humains va vous remuer les tripes. Ces 23 personnes ont toute une histoire sordide qui les a conduit à accepter l’annonce.
Entre Sainte Descente de Boyaux qui a perdu la majeure partie de ses intestins à cause de l’aspiration d’une bonde piscine sur laquelle il s’était assis adolescent pour se donner des sensations ou Dame Clocharde, cette bourgeoise qui assisté à un meurtre alors qu’elle “jouait” les clochardes pour s’amuser et qui est devenue une cible à éliminer, Palahnuik attrape son lectorat et ne le lâche plus. Le crescendo de la dégradation des personnages et des détails de leur vie est prenant. Ses descriptions horribles sont comme une catharsis qui tout en nous dégoutant, possèdent un côté voyeuriste et nous rassurent de ne pas être comme ça.
L’escalade de l’horreur que sont capables d’inventer les protagonistes en pensant à leur sortie se ressent comme une critique violente et sans complaisance de la société actuelle, où tout est basé sur l’image, le âraitre et où les émissions de télé réalité vont toujours plus loin et où des pseudos vedettes fleurissent tous les quatre matins. Andy Wharol nous a promis à tous 15 minutes de gloire. Les reclus du théatre veulent bien plus !
Au vu du crescendo des histoires, le lecteur attend avec une véritable impatience la fin du roman. Et là, le bas blesse un peu !! Les motivations finales peuvent laisser le lecteur sur sa faim à la première lecture mais à lui de bien réfléchir et de trouver sa propre morale. A noter que les droits de Choke du même auteur viennent d’être cédés pour une daptation cinéma.
La chronique de 16h16 !