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Ada Palmer - Terra Ignota 3 : La volonté de se battre
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Ada Palmer - Terra Ignota 3 : La volonté de se battre

Un cycle visionnaire ?

Avec les premiers volumes du cycle Terra Ignota, Ada Palmer a suscité beaucoup d’enthousiasme tant public que critique. Rappelons que l’autrice s’est inspirée de la philosophie des XVIIe et XVIIIe siècles, tant Hobbes que Voltaire ou Diderot, pour bâtir l’utopie du XXVe siècle… Une utopie remise en cause dans les précédents volumes par une série de meurtres qui menacent le système social et l’émergence de JEDD Maçon, un jeune homme affirmant être un Dieu. Au cœur des intrigues, nous trouvons Mycroft Canner, autrefois mêlé à un massacre et devenu une espèce d’esclave des dirigeants. Il s’est aussi beaucoup occupé de Bridger, un enfant né d’aucune femme, doté de pouvoirs divins (encore un) et qui a été assassiné. Il a laissé sa place à Achille, un héros sorti de la guerre de Troie. Le monde semble au bord d’une guerre mondiale… qui finit par éclater.

De l’ambition et de l’esbrouffe

En terminant ce troisième tome, on est très partagés. L’ambition et le talent d’Ada Palmer ne font aucun doute. Elle a réussi à proposer une anticipation sociale riche, complexe, nourri par la philosophie des lumières. Au fil des pages, on est cependant souvent perdus. D’abord il y a un tel foisonnement de personnages qu’on est souvent obligés de revenir en arrière. Ensuite il y a le narrateur, Mycroft Canner. Il s’autorise beaucoup de digressions, s’adresse à nous, partage à un moment la narration avec d’autres personnages. Sa mort est même annoncée à un moment… avant qu’il ne reprenne la plume pour nous dire qu’il n’en est rien (et pourquoi cette annonce ? Rendez-vous au prochain volume). D’aucuns y verront une vraie virtuosité littéraire, d’autres s’ennuieront ferme devant tant de tours d’esbrouffe. Attendons la suite, une fois de plus…

 

Sylvain Bonnet


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