En juin 2020, l'univers des comics s'est retrouvé secoué par un scandale dans la lignée de #MeToo. Le comportement de certains auteurs, dont Warren Ellis et Cameron Stewart, a été fortement dénoncé.
L'industrie de la bande dessinée nord-américaine n'en a pas fini avec le sexisme et les conduites abusives : en quelques jours, sur les réseaux sociaux, plusieurs femmes ont accusé les auteurs du milieu de comportements inappropriés.
Ces témoignages accablaient particulièrement l'auteur à succès Warren Ellis (série Transmetropolitan) et pointaient du doigt notamment son attitude envers les différentes femmes qui ont partagé sa vie.
Parmi les nombreuses victimes, on compte entre l'autrice Katie West. Des personnalités telles la musicienne Meredith Yayanos et l'autrice et photographe Zoetica Ebb ont confirmé les propos de Katie West, qualifiant Warren Ellis de "Barbe bleue".
Depuis, les victimes de Warren Ellis ont décidé de lancer un site web pour partager leurs témoignages.
Parmi ces derniers, Warren Ellis est accusé de manipuler ses victimes dans le but de les contraindre à des faveurs sexuels en échanges de ses services pour "percer" dans le milieu.
Le site se présente sous la forme d'une large compilation de témoignages, sur une période d'environ vingt ans, liés par un fil conducteur cherchant à expliquer le problème dans l'attitude de Warren Ellis.
Et même si les actes de Warren Ellis ne tombent pas sous le coup de l'illégalité, ses victimes cherchent à sensibiliser le public à un problème plus vaste :
"Pour être claires, notre objectif n'est pas de punir Warren Ellis, nous essayons justement de voir plus loin. Nous pensons qu'il est important de prendre conscience de ce genre de comportements, et de l'existence d'une culture de la protection pour ceux qui les perpétuent. La souffrance émotionnelle, quoi qu'elle ne constitue pas un délit légal ou juridique, devrait être admise comme un abus profond aux conséquences durables. Nous racontons nos histoires pour que chacun et chacune soit en mesure de reconnaître ce genre de comportements dangereux, et de s'en protéger ou de protéger les autres."
En juin, à la suite de ces accusations, Warren Ellis avait publié un long communiqué, dans lequel il reconnaît des "erreurs".
On ne peut qu’espérer qu'elles ne se reproduiront pas et que les comportements abusifs cesseront d'exister.