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Alice 19th

Yuu Watase (Scénariste, Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Japonais
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/07/2003  -  bd
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Alice 19th

Yuu Watase est née le 5 mars 1970 à Osaka et a commencé à dessiner pour le magazine Shôjo Comic en 1989. Elle aime la SF, la Fantasy et le travail est son passe-temps favori (nous sommes au Japon !).
Auteur prolifique, on lui connaît en France les séries Fushigi Yugi, Appare Jipangu, Ayashi no Ceres ou encore Imadoki.

Quand un lapin bouleverse votre vie…

Alice est une adolescente qui, au lycée, vit un peu dans l’ombre de sa sœur. En sauvant un lapin qui risquait de se faire écraser à un carrefour, elle risque elle-même sa vie. Elle est tirée d’affaires par Kyo, le garçon de ses rêves qui fréquente le même lycée qu’elle et qui sort avec sa sœur, Mayura. Alice découvre que le lapin Nyozéka se transforme à sa guise en « fille-lapine ». Ce familier magique sent en Alice le pouvoir des « Lotis Master » et veut l’y initier. Au cours d’une discussion avec sa sœur, Alice utilise sans le vouloir un mot qui déclenche ses pouvoirs ; Mayura se retrouve dans les ténèbres de son propre cœur, sous l’influence du Lotis. C’est dans une réalité alternative qu’Alice devra chercher Mayura, aidée de Nyozéka, de Kyo et d’un mystérieux jeune homme.

Alice 19th Volume 1

Le premier tome est long à démarrer en terme d’action car il présente les personnages principaux, le familier « magique » de l’héroïne, un monde parallèle et la notion de Lotis Master. Le dessin, riche, passe de cases aux détails travaillés, en cases épurées. Il apporte une bonne représentation des mouvements. On trouve par-ci par-là quelques fioritures bien choisies, amusantes et actives. Le côté « fleur bleue » du manga est très présent dans ce premier volume, mais cela a le mérite de bien poser les sentiments des protagonistes.

Alice 19th Volume 2

Dans le deuxième tome, on retrouve Alice en compagnie du mystérieux jeune homme qui l’embrasse à la fin du premier volume. L’arrivée de Frey, transmetteur de la « langue qui renferme la force de vie », va entraîner Alice et Kyo dans l’action. Ce dernier semble avoir lui aussi des dispositions pour être « Lotis Master ». Depuis la disparition de Mayura, les évènements se sont enchaînés ; Alice découvre petit à petit les adversaires qu’ils vont devoir affronter et les ténèbres de l’âme humaine présentes dans l’environnement de l’école ou de ses proches. La vie continue pour nos héros qui, tout en poursuivant dans un premier temps leurs études, doivent affronter les caractères et jalousies de leurs camarades et la représentation de la noirceur humaine. Ce volume est un bon équilibre de scènes « mignonnes », de passages sérieux et d’éléments légers. A ce stade de la lecture, certaines notions relatives aux lotis masters sont encore floues ; mais les explications viennent au fur et à mesure de l’apprentissage des jeunes maîtres. Dans ce tome, les héros se tournent autour, on découvre leurs sentiments, leurs faiblesses… alors que leurs adversaires sont nourris par leurs haines et colères.


Comme toujours : drôle et efficace

Fidèle à son style Yuu Watase, aidée d’une bonne équipe, offre ici une série au style direct et accrocheur, dont l’histoire est prenante et ponctuée d’humour. L’action se déroule à Tokyo, dans le Japon actuel, et certaines actions présentent un univers fantastique.

Ce manga présente le rite initiatique d’une l’adolescente mal dans sa peau. Il introduit un triangle amoureux servi par des héros beaux et attendrissants. Les personnages de second plan, eux, sont délirants et mystérieux.

La série est en 7 volumes dont le premier est paru en 2001 au Japon. Elle relève des traits du comportement tels que les difficultés de communications entre jeunes et adultes ou la pression mise sur les étudiants dans leur socialisation. Dans ce Shojo Manga, la violence est présente au travers des combats, menés par les héros à partir de la fin du deuxième tome.

Alice 19th doit être lu avec du recul de manière à penser à la culture du lecteur japonais ; en Occident, on ne peut percevoir tout ce que le studio fait passer dans l’œuvre. L’hésitation des personnages sur ce qu’ils ont à dire, par exemple, se positionne dans une société régie par une multitude de règles comportementales.

Le scénario est riche et bien conçu, et le dessin varié apporte une touche dynamique au récit via des planches aux formes peu conformes ou des effets de mouvements. Les personnages sont agréablement fondus aux décors et à l’environnement mais certains changements de style les rendent « confondables ». L’utilisation de leur représentation sous des traits simplifiés, dans leur pensées ou leurs discussions, perturbe la lecture et fait perdre le repère de qui est qui mais ajoute aussi de bonnes touches d’humour.

Malheureusement comme souvent, la traduction pêche sur les onomatopées ; celles-ci sont parfois mal choisies et auraient mérité plus de soin dans l’adaptation.

L’auteur introduit des commentaires personnels, pour certains très intéressants. Le premier tome présente par exemple les sources d’inspiration des personnages. D’autres, sans rapport avec la série, sont plus une communication personnelle de l’auteur avec le lecteur ; ils sont plus ou moins accrocheurs mais les Occidentaux n’ayant pas forcément la culture musicale des Japonais, les appréciations de l’auteur en la matière sont peu compréhensibles. La présentation des héros aurait mérité plus de contenu.

La richesse du volume mérite que l’on s’attarde sur les détails de l’histoire ; une seconde lecture sera appréciable. Enfin, c’est une série très divertissante, bien réalisée et accrocheuse. Elle est bien servie par un objet de bonne facture et des couvertures vives.
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