Un récit des Terres d’Arran.
Altherat est le 3e volet de la série Mages que je suis depuis le début. Cette série fait partie du vaste monde des terres d’Arran. Comme chacun des volumes de cet univers, l’histoire est centrée sur un personnage unique, ici le mécromancien Altherat.
Ce troisième tome est né du scénario de Jean-Luc Istin, créateur avec Nicolas Jarry des Terres d’Arran dont les récits prospèrent en ce moment. Laci est quant à lui connu pour sa série Sherlock Holmes avec Sylvain Cordurié.
Une enquête, comme par hasard.
Altherat est un mage, et comme tous les maîtres des arcanes, il n’a pas le choix : il doit servir un roi ou mourir en prison. Au service du roi Goddrick, tyran sans cervelle ni scrupule, le nécromancien ronge son frein. Mais lorsqu’un incident diplomatique met à mal les manipulations de Goddrick, Altherat est au premier rang des suspect.
Une série qui ne se renouvelle pas.
Comme cela avait été évoqué dans a précédente chronique, la série se dirige vers une pâle copie des Maîtres Inquisiteurs. Dans cette dernière, nous suivons des mages dont la fonction est de mener des enquêtes, souvent relevant d’un caractère politique (ou géopolitique). Ici, nous nous intéressons à la caste des mages, ces conseillers des rois, et cela est une différence de taille.
Il y aurait plein de développements potentiellement intéressants pour cette série : la remise en cause de cette loi qui oblige les mages à servir les rois, par exemple. Mais aussi l’origine des mages qui font ce choix de se lier. Même simplement en tant que conseillers, il y aurait tant à faire autre que des enquêtes sans saveur.
Concernant ce tome en particulier : la chute est éventée d’avance. On ne s’attache pas à ce gentil nécromancien. Le roi Goddrick est une caricature de bouffon cruel.
Pourtant, j’ai tendance à aimer le travail d’Istin ou de Jarry, mais là, il me semble qu’ils forcent sur une recette qui marche. Les Terres d’Arran, c’est un univers vaste dont on a envie de tout connaître, alors peut-être qu’ils en abusent consciemment ou non. Peut-être aussi est-ce la pression éditorial... Je ne saurais dire.
Simplement, je suis déçu : la série a du potentiel, les scénaristes ont un savoir-faire immense et pourtant...
Concernant les dessins, c’est le premier travail de Laci pour les Terres d’Arran. Je me sens terriblement mal de dire cela car je connais le travail immense que ça représente, mais je n’ai pas été fan du style. Mais cela est vraiment une affaire de goût : techniquement, je n’ai rien à redire là-dessus (évidemment).
Je suis peut-être un peu dur, mais ceux qui ont croisé plusieurs de mes chroniques savent que je ne tire aucun plaisir à descendre un ouvrage qui représente un travail considérable pour ses auteurs et l’éditeur. Simplement, je m’efforce d’être honnête. Et on est d'autant plus dur, lorsqu'on a été très enthousiaste pour une série ou un auteur.