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Amour clone

Eric Omond (Scénariste), Rôcé (Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/09/2006  -  bd
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Amour clone

Le scénariste Eric Omond est né en 1968 à Cherbourg. Après des études aux Beaux-Arts de sa ville natale puis de ceux d’Angers, il se lance dans la bande dessinée. Aujourd’hui, il peut se prévaloir de plus d’une dizaine de titres et séries dans des univers variés. Du récit de piraterie avec Sang et Encre (Delcourt) à la science-fiction, Mort Linden (Delcourt), en passant par la bande dessinée pour enfants, Toto l’Ornithorynque (Delcourt), il explore des voies multiples.

Ecarlate est la première série du dessinateur Rõcé. Il quitte Nancy pour Nantes où il obtient son diplôme de graphiste publicitaire en 2001. C’est grâce à sa rencontre avec Yoann qu’il entre dans le monde de la bande dessinée. En effet, celui-ci lui présente le scénariste Omond, qu’ils ont désormais en commun.  

« Et voilà, nous étions repartis pour faire n’importe quoi ! C’est ça le problème avec les droguées… »

Sparte a décidé de rester sur la cité planète Athéna où il s’est trouvé un job sur mesure, videur dans un club branché. Ecarlate aussi a du boulot, elle est masseuse psychique dans la haute société. Notre héros pense qu’il va enfin pouvoir se faire oublier un peu suite aux aventures du premier tome. Repos de courte durée… Un couple de clones débarque chez eux avec une nouvelle qui n’annonce rien de bon. La jeune femme est enceinte, état improbable pour ces répliques d’humains. Ni une, ni deux, Ecarlate décide de les planquer dans un endroit qu’elle a bien connu, le Cythéria Island, bordel de luxe tenu par la femme de Périclès, Aspasia.

Clonage, politique et action

Après un premier tome qui nous avait laissé une très bonne impression c’est avec un bonheur non feint que l’on retrouve l’héroïne Ecarlate, courageuse, droguée et éthique toujours à vouloir sauver les plus démunis, et son acolyte Sparte, colosse bourru et attachant. Le duo fonctionne à merveille et part une nouvelle fois défier les lois d’Athéna, cité-planète divisée en castes. Les citoyens ont les pleins pouvoirs, les métèques, des jobs et des squats pourris, les clones, outils à usage domestique et / ou sexuel, le droit de fermer leur gueule. Pour éviter tout problème, ils sont même stérilisés. Oui, mais voilà lorsqu’un couple de clones tombent amoureux, fautent et que la femme se retrouve enceinte, les problèmes deviennent sérieux.

A la faveur de cette amorce simple, les auteurs peuvent enrichir leur cité-planète et dévoiler un peu plus les mentalités, politiques et économies qui la sous-tendent avec une nouvelle fois le clonage comme thème de réflexion et moteur de l’action. La bonne idée de la série reste Ecarlate et Sparte, dont quelques bribes du passé sont furtivement évoquées. A l’image de Sparte, les dialogues sont plutôt crus et bourrins, peu de finesse mais de l’action.

Avec son trait écorché et parfois presque sale, Rõcé donne corps à cet univers délabré et violent. Les couleurs terreuses et glauques rendent l’atmosphère étouffante de cette ville à l’odeur nauséabonde. La rouille, lèpre rampante et métaphorique, et les fissures envahissent  les décors parfois à peine esquissés. A mille lieux du Fléau des Dieux, autre série à s’inspirer de l’Antiquité, Ecarlate ne garde de l’Histoire que les déviances pour mieux souligner l’éternelle reproduction des schémas sociétaux. Noirceur, humour et SF pour une série de qualité dont on attend le prochain volume qui devrait nous en apprendre plus sur les origines de Sparte et de son mystérieux mal.

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