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Le lac des âmes

Ann Leckie (Auteur), Patrick Marcel (Traducteur)
Langue d'origine : Anglais
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 16/04/2025  -  livre
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Ann Leckie - Le lac des âmes, un recueil très divers

Une autrice à la mode

Ann Leckie est devenue célèbre dans notre beau pays avec les chroniques du Radch. Rappelons que La justice de l’ancillaire a obtenu le prix Hugo en 2014. Certaines nouvelles de ce recueil se passent justement dans cet univers où le Radch est gouverné par un seul être, Anaander Minaaï : Le lent poison de la nuit nous montre deux personnages, Kels et Awt Emnys, à bord d’un cargo. L’un a perdu son bras, l’autre va perdre la vie. Et il se passe au fond peu de choses. Plus d’action dans Elle m’ordonne et j’obéis, histoire d’un match qui tourne mal, sanglant, avec comme enjeu un poste de gouverneur. Le problème d’Ann Leckie est qu’elle écrit des histoires longues (pourquoi pas) où il se passe peu de choses. En littérature blanche, cela peut donner des chefs d’œuvres d’introspection. En littérature SF ou fantasy, c’est un chouïa plus compliqué

De la SF…

Il en est ainsi avec Lac des Âmes : on trouve des insectes modifiés, un lac, une planète étrangère. Mais l’ensemble est confus. Dans Empreintes, on vibre un peu, un homme naufragé, sans le savoir, sera dévoré par des aliens très sympathiques à l’apparence humaine (une petite fille, un nounours). Un peu de nerf que diable ! mais voilà du sentiment avec L’Hespérie et la gloire où un homme reçoit un ami, Stark, venu avec un autre homme, Atkins. Ce dernier se prit prince d’Hespérie sur Mars et veut y retourner par le puits qu’il y a dans la cave. Mais la cave n’a aucun puits…

Dans Le camp en péril, des créatures (apparemment des dinosaures) quittent la Terre après que celle-ci a été frappée par un météore (toute ressemblance avec…). Et tout ce monde par en direction de Mars. Mais il y a des dissensions au sein de l’équipage… Pourquoi pas ? L’histoire est intéressante à défaut d’être originale. Un autre mot pour Monde aborde la question du langage : Ashiban Xidyla et son peuple les Raksamates risquent une guerre contre les Gidantains à cause d’un problème d’interprétation d’un accord. Et si la solution était d’apprendre la langue de l’autre ? Intéressant mais des longueurs.

Et du fantastique

Attaquons avec Enterrez les morts : grand papy est mort mais il n’arrête pas de sortir de sa tombe, à la grande joie de son petit-fils car c’est Thanksgiving, amen. On sourit. Puis il y a La triste histoire de l’oignon sans larmes qui nous raconte l’interdiction des oignons à cause d’un prédicateur. Soit… So what, comme dirait Metallica ?

Sombrons dans la fantasy…

Ann Leckie aime apparemment la Fantasy qu’elle a abordé avec La tour du Freux. Dans Le dieu d’Aù, qui se situe dans l’univers de ce roman, on voit comment un dieu cherche à manipuler son peuple, à s’en débarrasser… Anecdotique. Ann Leckie aime mêler les dieux aux hommes, comme dans La Nalendar, Les dieux des marais, Le dieu inconnu mais sans jamais déboucher sur des récits passionnants. Il manque toujours un grain de folie, quelque chose de palpitant ou d’original. On pourrait croire toucher enfin la terre promise avec L’épouse du serpent :  un roi veut faire épouser à son fils la fille d’un autre roi pour lever la malédiction du serpent. Ce dernier préfère tuer sa fille. Qu’à cela ne tienne, le jeune prince prendra de force son fils castré. Voilà a priori du potentiel dramatique… Mais rien n’attache l’attention du lecteur/critique dans cette histoire sans arôme et peu palpitante.

Terminons avec Comme un vol de Bacon hors du gazon natal où un homme refuse un mariage arrangé et va être aidé par un moineau (divin) qui parle tout en facilitant le mariage de sa promise avec son cousin tout en finissant… prêtre (!). Sans compter qu’il y a un cochon dans l’histoire. Dommage qu’Ann Leckie n’ait pas ici donné dans l’humoristique car il y avait de quoi…

 

Sylvain Bonnet

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