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Antartica

Jean-Baptiste Andreae (Scénariste, Dessinateur, Coloriste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/04/2004  -  bd
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Antartica

Jean-Baptiste Andreae, en seulement trois séries, s'est imposé et s'est fait un nom dans la bande dessinée. Suite à sa rencontre avec Mathieu Gallié, il réalise la magnifique série Mangecœur (Vents d'Ouest) primée à Angoulême et au Festival de Sierre. Toujours avec Gallié, le scénariste d'Algernon Woodcock (Delcourt), il signe Wendigo, une bande dessinée en deux tomes qui transporte son lecteur dans le grand Nord. Enfin, le premier tome de Terre Mécanique, Océanica, est publié en 2002. Pour ce deuxième volet, on ne retrouve plus Patrick Fitou, Andreae s'attèle donc seul au scénario et au dessin.

Changement de décor : à l'océan succède le paysage gelé de l'Antarctique

Notre petit groupe, composé de Philéon le petit rhino, le Capitaine, Bruno, sa mère Edmée et une jeune clandestine muette, est parvenu à s'échapper du Mékaton, un immense paquebot qui a été le théâtre d'un putsch. Ils débarquent sur un continent gelé et apparemment inhabité. La lassitude et la tension qui va avec guette notre équipe, les éternels lapins des repas et l'horizon désespérément glacé ont raison de leur patience. Poussant alors plus loin leur exploration, ils rencontrent une tribu d'humains. Le répit est de courte durée, ils doivent fuir avec les autochtones devant une horde de robots qui kidnappent les êtres humains. Pendant ce temps, sur le Mékaton, Finoiseau le dictateur, met tout en œuvre pour les retrouver : leur fuite est une insulte à son autorité et au mode de vie qu'il entend imposer. Aucun salut n'est possible hors du Mékaton.

Toujours aussi atypique et poétiquement drôle

Jean-Baptiste Andreae officie donc seul sur ce deuxième tome et force est de constater que le scénario ne faiblit pas. Au huis clos du premier volume, dont l'action se passait exclusivement sur le paquebot Mékaton, succède un décor ouvert, dont l'immensité donne un nouveau parfum d'aventure. Son imagination ne semble n'avoir aucune limite et bien peu lui chaud de mélanger hommes, animaux et maintenant robots. C'est d'ailleurs la surprise de taille de cet album et l'on comprend mieux où le titre de la série nous emmène, gageons que le troisième tome lui donnera toute sa signification. Andreae entraîne dans sa douce folie le lecteur, un lecteur qui se sent ravi à tous les sens du terme. Son univers à la fois poétique et cruel trouve son ton grâce à un dessin qui oscille entre le dramatique et le burlesque. C'est toute la tension de cette bande dessinée, parler de choses sérieuses et graves sous le masque du rire. Les personnages attachants sont une autre qualité de cet album, toujours hauts en couleurs et au caractère bien trempé, ils sont le cœur du récit, ils lui donnent son rythme et sa chaleur. On sera juste un peu déçu du manque de réflexion au profit de l'aventure, mais la page finale nous promet un troisième tome magistral. Enfin, on regrettera tout de même la faute du titre, un petit " c " glissé entre le " r " et le " t " du mot " antartica " aurait été préférable. Mais, c'est un point de pinaille qui n'entache en rien la qualité de la série. Décidément, la collection " Un Monde " chez Casterman est un gage de qualité.

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