La bande dessinée en France n'a jamais hésité à aller chercher des dessinateurs talentueux dans d'autres pays pour des collaborations avec des scénaristes hexagonaux. C'est ainsi que depuis quelques années on a vu arriver des dessinateurs venus d'Asie. Chinois, Shang Xiao est né en 1977 et a travaillé dans le monde du dessin animé. Il a vu l'une de ses créations dans ce domaine devenir un jeu vidéo.

 

Né en 1971 à Fontenay-aux-roses, Richard Marazano a une bibliographie longue comme le bras en bande dessinée. On lui doit notamment Cuervos avec Michel Durand, Dusk avec Christian Demetter, Zero Absolu avec Christophe Bec ou bien encore Humain trop humain avec Eric Derian. La liste de ses projets est également impressionnante. Il n'a pas moins de sept séries en préparation...

 

 

Dans un futur incertain, la guerre entre les hommes et les robots a tourné à l'avantage de ces derniers. Les humains qui restent sont obligés de vivre cachés dans les souterrains d'une gigantesque ville. La journée, les machines semblent moins nombreuses et de petits groupes tentent alors des expéditions pour trouver de la nourriture.

 

Yann et ses amis font partie de ces courageux qui tentent leur chance pour la survie de leur communauté. Au cours d'une de leurs sorties, ils tombent sur un robot. Mais au lieu de les tuer, celui-ci les épargne. Pour quelle raison ? La question hante désormais Yann... La paix est-elle possible ?

 

 

Au premier abord, Richard Marazano et Shang Xiao nous rejouent le scénario classique de l'affrontement entre les hommes et les machines. Il y a un petit air de Terminator... Mais plutôt que de rester sur cette guerre, les deux hommes ont choisi d'explorer une voie originale avec les liens qui se nouent entre Yann et le robot sur lequel il tombe par hasard. Et si, au-delà de la haine, une réconciliation était possible ? Voilà qui va plus loin que les histoires du même genre.

 

Le récit vaut aussi pour les relations entre les personnages et leurs personnalités d'ados vieillis trop vite par la guerre et la misère. L'ambiance est terrible et la cruauté de leur monde parfaitement bien rendue. On sent les humains à bout de souffle, mangeant champignons et moisissures, manquant de tout, cachés dans des souterrains. Ils sont presque impuissants face à leurs ennemis malgré quelques gadgets de haute technologie qu'ils parviennent encore à produire (c'est sans doute ce qui est le moins crédible dans cet album). La dureté de cet univers est tempéré par la douceur des traits des personnages sous les pinceaux de Shang Xiao et par la belle histoire entre Yann et l'une des jeunes femmes de ce groupe. Bien que leur monde ait été totalement dévasté, ils ont encore la pudeur et la retenue de leur âge...