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Interview d'Utopod
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Interview d'Utopod

ActuSF : Comment est née l’aventure Utopod ? Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans ces lectures de nouvelles ?
Utopod :
Tout d’abord, merci de recevoir utopod sur ActuSF ! L’aventure utopod (avec minuscule, j’y tiens !) a démarré lors de l’édition 2006 des Utopiales, quand Marc Tiefenauer, un ami de longue date, m’a expliqué par le menu le principe du podcast (ou « baladodiffusion ») et m’a encouragé à découvrir un merveilleux univers en pleine expansion. Ce que j’ai fait. L’offre étant plutôt maigre en francophonie, si l’on me passe l’euphémisme, je me suis naturellement tourné vers le monde anglo-saxon et j’y ai découvert des podcasts comme I Should Be Writing, Escape Pod, Pseudopod, Adventures in SciFi Publishing et StarShipSofa, tous en rapport avec les littératures de l’imaginaire. D’un point de vue culturel et littéraire, cela a changé ma vie, rien de moins ! Chaque semaine, de superbes émissions débarquaient dans mon ordi, des émissions qui abordaient tous les thèmes que, depuis mon enfance, je rêvais de voir abordés à la télévision ou à la radio : histoire des genres de l’imaginaire, portrait des grands auteurs qui ont marqué mon adolescence, panorama de l’actualité éditoriale américaine et britannique, lectures à voix haute de nouvelle inédites signées par les plus grand noms actuels du genre, conseils d’écriture avisés pour les auteurs de fantastique et de science-fiction, etc. J’étais tellement enthousiaste que je me suis dit : « Il faut absolument faire quelque chose de ce genre en français ! » J’ai travaillé Marc au corps, je l’ai harcelé par téléphone et par courriel jusqu’à ce qu’il dise oui, et puis, le 2 janvier 2007, nous nous sommes mis au boulot.

Bien sûr, il restait encore à choisir le contenu exact de l’émission. Nous sommes partis du constat suivant : en francophonie, la forme courte est mourante ; les éditeurs démontrent de plus en plus de frilosité à l’égard des recueils et des anthologies, les revues ont de plus en plus de difficulté à tourner et les meilleurs auteurs de nouvelles voient leurs tiroirs se remplir de beaux textes inédits. En proposant des nouvelles inédites ainsi que des rééditions de qualité, en diffusant ses lectures gratuitement sur les cinq continents, utopod offrirait aux littératures de l’imaginaire d’expression française une vitrine mondiale. C’était notre pari. D’une pierre nous faisions plusieurs coups : promotion des genres de l’imaginaire, promotion de la production francophone, revitalisation de la forme courte, sensibilisation du public francophone aux nouveaux moyens d’édition et de diffusion littéraires à l’échelle mondiale, retour aux bons vieux feuilletons radiophoniques d’antan.

ActuSF : Quels sont tes objectifs ?
Utopod :
Mes objectifs principaux sont qu’utopod prenne plus d’ampleur et bénéficie de financements institutionnels assez conséquents pour lui permettre d’atteindre un bon rythme de croisière, aussi bien du point de vue de la richesse littéraire des textes que de la qualité sonore des enregistrements et de la régularité des émissions. Je veux faire d’utopod une référence dans le domaine des littératures de l’imaginaire d’expression française et faire évoluer les mentalités francophones vers plus d’ouverture aux nouvelles technologies comme complément aux méthodes éditoriales traditionnelles. Aux États-Unis, la révolution est déjà en marche !

D’un point de vue quantitatif, j’aimerais que le nombre d’abonnés et d’écoutes augmente. Pour l’instant, chaque épisode d’utopod est écouté en moyenne plus de 2 200 fois ! L’épisode présentant la nouvelle « La mort des joujoux », de Catherine Dufour, a été écouté près de 3 500 fois ! Quand on voit les chiffres de vente des revues spécialisées – dont je suis un lecteur assidu, que j’apprécie énormément et auxquelles je ne cesse de faire une pub largement méritée –, cela laisse songeur… Quoi qu’il en soit, plus l’auditoire d’utopod sera vaste, plus le projet sera susceptible d’attirer l’intérêt des sponsors, des partenaires et, qui sait, peut-être même des mécènes. C’est du moins ainsi que cela fonctionne en Suisse, pays où j’habite et où je fais mes recherches de fonds.

D’un point de vue qualitatif, je veux m’en tenir aux quatre piliers que je défends depuis la naissance d’utopod : qualité littéraire des textes, qualité de mon travail éditorial sur les textes, qualité du son (de ce point de vue-là, notamment, je dois encore progresser), qualité des mises en voix.

ActuSF : Comment travaillez-vous concrètement ?
Utopod :
Marc a quitté la production d’utopod en avril dernier. Depuis, j’assume la totalité du travail en solo. C’est plus agréable d’un point de vue organisationnel, parce que ça évite les allers-retours et que ça permet plus d’indépendance dans le boulot, mais cela représente également une énorme charge de travail supplémentaire. Je fais tout de A à Z, c’est aussi simple que ça.

ActuSF : Ca a l’air simple à faire vu de l’extérieur mais j’imagine que c’est plutôt compliqué. Comment ça se passe et combien de temps cela te prend ?
Utopod :
Si je compte vraiment tout et si je fais une moyenne à l’année, ça doit se situer quelque part entre 50 % et 75 % (20 à 30 heures de boulot par semaine). La question, c’est comment j’arrive à faire tout ça alors que je consacre énormément de temps à l’écriture personnelle ainsi qu’au travail alimentaire – mais si, vous savez, celui qui permet de bouffer et de payer son loyer.

Pour chaque épisode, il y a de nombreuses étapes incontournables : lecture régulière de nouvelles et contact avec les auteurs pour les textes inédits, choix des textes, travail éditorial sur le texte lui-même (c’est sans doute ce qui me prend le plus de temps, car je tiens à faire un travail aussi impeccable que les meilleurs éditeurs papier professionnels), contact permanent avec les comédiens pour gérer un calendrier des lectures sur l’année, lecture du texte si c’est moi qui m’y colle, montage des fichiers envoyés par les lecteurs (ça aussi, ça me prend un temps hallucinant !), rédaction de l’introduction et de l’épilogue de chaque épisode, lecture à voix haute et enregistrement de l’intro et de l’épilogue, montage de l’intro et de l’épilogue, montage final de l’épisode dans son ensemble, rédaction de l’article de blogue, rédaction des mails promotionnels et envoi sur différentes listes, téléchargement de l’article de blogue et du fichier audio sur le serveur.

À cela viennent s’ajouter toutes les activités annexes sans lesquelles utopod ne pourrait ni survivre ni grandir : recherche permanente de fonds auprès d’institutions privées et publiques, contact avec les médias, démarches publicitaires, présence sur Internet (e-mails, listes de diffusion, forums, sites, blogues, articles dans les encyclopédies de la Toile, référencement dans les moteurs de recherche), gestion des comptes, gestion et mise à jour du site (eh oui, Marc n’étant plus là, il va bientôt falloir que je m’occupe de tout cela comme un grand), contrats (avec les auteurs, les comédiens, les partenaires et les traducteurs occasionnels), recherche de comédiens-lecteurs, etc.

Bref, je n’ai pas le temps de m’ennuyer.

ActuSF : Et qu’est-ce qui te fait choisir les textes que tu enregistres pour utopod ? Ce sont des choix perso ?
Utopod :
Absolument. En dehors des inédits, qu’on ne choisit pas stricto sensu vu qu’on ne les lit qu’au tout dernier moment, tous les textes audiopubliés par utopod proviennent de mes choix personnels.

ActuSF : En quelques mois, utopod a fait 22 numéros, quelle productivité ! Quels épisodes ont été importants de ton point de vue ?
Utopod :
22 épisodes standard plus 3 épisodes hors série depuis mars 2007, cela peut sembler beaucoup, mais la plupart des podcasteurs étasuniens et britanniques tiennent le rythme d’un épisode par semaine ! Et croyez-moi, la qualité est très souvent au rendez-vous ! Mon rêve, dans un premier temps, serait d’arriver à un épisode toutes les 4 semaines, puis rapidement à un épisode toutes les 3 semaines.

Les épisodes importants ? Tous, bien sûr ! Plus sérieusement, le premier épisode (celui où l’on présente le concept) a été déterminant, car il constitue en quelque sorte la carte de visite d’utopod. En podcasting, on n’a pas droit à l’erreur, car une fois que le fichier audio ou vidéo est parti sur la Toile, il n’y a pas de retour en arrière possible !

Mes coups de cœur personnels (n’oublions pas qu’au début Marc avait également voix au chapitre) : « La faim du monde » de Xavier Mauméjean, « Huit harmoniques de lumière » de Joël Champetier, « On foutait que dalle » de Jean-Marc Agrati et « Ma petite reine des neiges » de Ugo Bellagamba. Pour la suite des événements, ça s’annonce plutôt bien : le planning est fait jusqu’à la fin de l’année, et ensuite j’ai en tout cas six bons textes dans ma besace. Après ça, je prépare aux auditeurs d’utopod une belle surprise ! Une sorte d’utopod 2.0 qui, j’en suis sûr, fera le bonheur du plus grand nombre. Je n’en dévoile pas plus pour l’instant, mais sachez que cela va voler haut, très haut !

ActuSF : Les éditeurs et les auteurs acceptent facilement de te "prêter" leurs nouvelles ? Comment ça se passe au niveau des droits ?
Utopod :
Plus ou moins la totalité des éditeurs et des auteurs à qui j’ai eu affaire depuis le début d’utopod ont été très très cool : ils ont fait preuve de flexibilité et d’une grande ouverture d’esprit. Bien sûr, il y a eu quelques réfractaires – il y en a toujours –, mais c’est leur droit, et de toute façon ils ne représentent qu’une faible minorité. De fait, je suis agréablement surpris par l’accueil favorable du milieu éditorial francophone. Au début, notre principale crainte, à Marc et à moi, c’était que le concept même d’utopod suscite une certaine frilosité, voire carrément de la méfiance, tout simplement parce qu’il présuppose une nouvelle façon de concevoir l’édition et la diffusion littéraires. Mais la réponse du public et du « milieu » prouve que les esprits francophones sont prêts au changement, et c’est tant mieux ! Récemment, j’ai reçu deux nouvelles qui me confortent dans cette opinion : utopod est l’invité de l’édition 2008 des Utopiales et, roulements de tambour, il a été nominé dans la catégorie spéciale du Grand prix de l’imaginaire ! Quelle meilleure récompense pour moi que la reconnaissance ?

Pour répondre à la deuxième partie de ta question, je dirais que la gestion des droits ne pose aucun problème. Le principe est simple : si le texte est inédit, les droits d’exploitation sont disponibles et la question est donc réglée ; si le texte a déjà été publié, je m’arrange pour qu’il soit « libre d’exploitation », soit en m’assurant que le délai d’exclusivité de tel ou tel autre éditeur est expiré, soit en demandant à l’éditeur concerné qu’il me livre une autorisation écrite. Tout est fait dans les règles, tout est transparent, tout est légal. C’est l’un des principes de base d’utopod.

Le contenu de l’ensemble des épisodes d’utopod est soumis aux conditions d’utilisation d’une licence Creative Commons dont l’énoncé est le suivant : « paternité, pas d’utilisation commerciale, pas de modification ». Concrètement, cela signifie que les auditeurs peuvent faire ce que bon leur semble avec lesdits épisodes à condition : 1. de citer tous les intervenants impliqués (auteurs, précédents éditeurs, comédiens, traducteurs, nom de l’émission, etc.) ; 2. de ne pas en tirer un bénéfice commercial à moins de le signaler à tous les intervenants concernés et de prévoir un arrangement avec eux ; 3. de ne pas modifier le contenu des émissions.

Tout le monde y gagne ! L’auteur sort un texte de ses tiroirs poussiéreux et lui redonne vie par l’intermédiaire d’une belle mise en voix professionnelle ; il se fait de la publicité via le site d’utopod et via l’émission elle-même ; il empoche 50 à 100 euros au passage (ce n’est pas systématique, mais je démarche actuellement plusieurs financeurs potentiels de manière à pérenniser cette formule) ; selon les cas, il se retrouve avec une version nouvelle de son texte, entièrement revue et éditée ; il garde les droits d’exploitation de son œuvre et peut donc en faire ce qu’il veut quand il veut. L’éditeur bénéficie de la même promotion que l’auteur et, selon arrangement, peut aspirer à encore plus de publicité : annonce des parutions en librairie, logo sur le site d’utopod, citation en tant que partenaire, etc. Le comédien se fait de la pub par l’intermédiaire d’utopod et reçoit lui aussi, quand les fonds le permettent, une rémunération. Quant à utopod, eh bien… chaque nouveau texte fait avancer le projet !

ActuSF : En tout cas c’est un bel exemple de complémentarité entre le net et l’édition papier traditionnelle. Les deux choses ne sont pas antinomiques pour toi ?
Utopod :
Absolument pas. Et je suis heureux que tu emploies le terme de « complémentarité », car c’est exactement de cela qu’il s’agit ! Certaines personnes croient que les notions de gratuité et de diffusion via la Toile nuisent au principe même de l’édition papier. C’est faux, et l’exemple des États-Unis est là pour le confirmer. On cite souvent Cory Doctorow et Charles Stross, mais attention, ce ne sont de loin pas les seuls à faire ce qu’ils font : de l’autre côté de l’Atlantique, la plupart des auteurs de science-fiction de la nouvelle génération utilisent Internet pour promouvoir leur œuvre, il faut bien en être conscient ! Le principe est le suivant : vous êtes auteur, vous travaillez dur, vous faites vos preuves pendant de nombreuses années – par le biais d’ateliers d’écriture, de centaines d’heures de travail et de publications dans des revues professionnelles –, vous produisez une œuvre de qualité, vous la livrez gratuitement sur Internet sous forme de fichiers PDF et/ou de fichiers audio, puis vous mettez les bouchées doubles pour promouvoir le tout sur Internet. Le résultat ? Des milliers, des dizaines de milliers voire des centaines de milliers d’écoutes et de téléchargements ! Les récompenses éditoriales ? Une maison d’édition comme Tor Books (je n’invente rien, allez vérifier), c’est-à-dire le plus grand éditeur de science-fiction au monde, vous offre non seulement un contrat mais accepte volontiers que vous poursuiviez vos démarches promotionnelles sur Internet après la parution de l’édition papier. Vous croyez vraiment que les éditeurs américains font ça par altruisme ? Bien sûr que non. L’auditoire et le lectorat gagnés par l’auteur grâce à ses énormes efforts sur Internet constitue, aux yeux de la maison d’édition, un fonds d’acheteurs potentiels énorme. Une « communauté », un « réseau », comme on dit dans le jargon éditorial aux USA. Bien sûr, on pourrait me rétorquer que l’internaute qui lit ou écoute une œuvre sur la Toile se passe volontiers de l’acheter en librairie après coup, sauf que… ce n’est pas le cas ! Les Étasuniens et les Anglais, du moins, jouent volontiers le jeu, et je ne veux pas croire que les francophones des quatre coins du globe ne soient pas capables de comprendre l’intérêt d’un tel fonctionnement : c’est avantageux pour les lecteurs et les auditeurs, pour l’auteur et pour l’éditeur. L’évolution des mentalités prend du temps, mais elle finit inévitablement par se produire. Je reste optimiste, je poursuis mes efforts avec utopod et j’attends de voir les grands changements à long terme.

ActuSF : Ton modèle est un modèle gratuit. Est-ce que selon toi ça peut cohabiter avec des versions payantes (notamment en ce qui concerne les éditeurs de CD audio qui enregistrent nouvelles et romans) ?
Utopod :
Sans problème. C’est en fait la thématique que j’aborde dans ta dernière question : le système gratuit peut bel et bien cohabiter avec l’édition papier traditionnelle ainsi que d’autres formes d’édition. Les États-Unis démontrent que le système fonctionne parfaitement. Demandez à Mur Lafferty, pionnière du podcast littéraire aux USA et auteure de talent, qui a récemment décroché, après bien des années de dur labeur devant son clavier ainsi que sur la Toile, non seulement un contrat auprès d’un excellent éditeur papier mais également un superbe classement au palmarès des ventes de livres papier d’Amazon.com. Tout cela a été rendu possible parce qu’elle est toujours restée fidèle a ses auditeurs et que ceux-ci, forcément, le lui ont bien rendu.

En France et ailleurs en francophonie, j’avoue que la gratuité pose deux problèmes : d’une part, on s’en méfie parce que « tout ce qui est gratuit ou bon marché est de mauvaise qualité et ne mérite donc pas un soutien au même titre qu’un “vrai” livre acheté en librairie » ; d’autre part, parce que « si le produit est disponible gratuitement, on ne va tout de même pas s’amuser à l’acheter ». Les mentalités doivent évoluer, au risque de me répéter ! Aux États-Unis, les auditeurs de podcasts font régulièrement des dons à leurs émissions préférées et, selon les moyens de chacun et en vertu d’une certaine honnêteté et d’une certaine fidélité vis-à-vis de leurs auteurs favoris, achètent les éditions papier lorsqu’elles sortent. Pourquoi font-ils cela ? Parce qu’ils se rendent compte du travail monumental que représente la production d’un podcast littéraire de haut niveau et de la chance qu’ils ont, eux, en tant qu’auditeurs, d’avoir accès gratuitement à tout ce beau matériel. Je suis pour la gratuité, pour l’échange, pour le partage, pour l’huile de coude, pour l’honnêteté et le travail bien fait – le professionnalisme est un facteur-clé dans la réussite d’un projet d’édition et de diffusion via Internet. Si tout le monde accepte tacitement ces conditions, le système global fonctionne très bien. Ceux qui peuvent contribuent. C’est une question de confiance réciproque entre les lecteurs-auditeurs et les auteurs – qui finissent inévitablement par y trouver leur compte financièrement. Cela peut paraître idéaliste, mais j’y crois. Nous sommes tous humains et possédons par conséquent un « fonds commun » important ; les différences comportementales et culturelles ont tendance à s’estomper devant l’énorme outil de communication que représente Internet, alors ce qui est possible « là-bas » est possible « ici ». C’est ça, le changement. C’est ça, l’esprit d’exploration. C’est ça, l’ouverture à l’avenir. Je crois que du point de vue de l’histoire de l’édition, nous vivons un moment crucial, sans doute aussi important que l’invention de l’imprimerie ! Il faut arrêter d’avoir peur d’Internet comme nos arrière-grands-parents avaient peur du téléphone. « Ces machines, moi, je m’en méfie ! » qu’ils disaient. 

ActuSF : Comment t’en sors-tu financièrement ? Est-ce que ne pas faire entrer de l’argent n’est pas inquiétant pour l’avenir ?
Utopod :
C’est sans doute inquiétant pour le propriétaire de mon appartement et pour la compagnie qui nous fournit, ma femme et moi, en électricité. ) Je partage mon temps entre trois activités : l’écriture personnelle, utopod et la rédaction technique, qui me permet de manger et de payer plus ou moins mes factures. Bien que je sois passionné par ce que je fais et que je n’entreprenne rien de tout cela pour l’argent, j’aimerais bien qu’au moins l’une de mes deux activités « annexes » (tu parles  rapporte quelque chose. C’est pour ça que je suis en train d’écrire un roman après avoir passé les six dernières années à n’écrire que des nouvelles. Et c’est pour ça que je fais de la recherche de fonds pour utopod.

ActuSF : Quels sont tes projets avec utopod ? Avec quelles nouvelles vas-tu nous régaler dans les prochains mois ?
Utopod :
J’ai plein de beaux projets en réserve. De fait, il se peut qu’utopod fasse peau neuve et se transforme en « utopod 2.0 ». Cela dit, que les auditeurs ne s’inquiètent pas : le principe de base resterait le même et personne n’y perdrait au change. Je n’en dis pas plus pour l’instant. En revanche, je peux vous livrer le programme des trois prochains épisodes : Ted Chiang, Bruce Holland Rogers, Bruce Sterling, Pierre Bordage et Brian Stableford (tous des textes inédits en français, à l’exception de la nouvelle de Ted Chiang). Eh oui, j’avoue que cette fin d’année est un peu anglo-saxonne, une fois n’est pas coutume, mais dès 2009 les francophones auront à nouveau le monopole. Merci pour l’interview, Jérôme, c’était vraiment sympa !

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