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Opération Spitsberg / Dans l'oeil du cauchemar (Adamson T1 / T2)

Pierre Veys (Scénariste), Carlos Puerta (Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 30/09/2009  -  bd
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Opération Spitsberg / Dans l'oeil du cauchemar (Adamson T1 / T2)

Carlos Puerta est un dessinateur et coloriste espagnol né en 1965 à Madrid. Après avoir travaillé dans la publicité, il rencontre à la fin des années 1980 Joseph Toutain, éditeur, et décide alors de se lancer dans la bande-dessinée. Il fait équipe avec le scénariste Lorenzo F. Diaz. Passionné d’histoire, ses albums s’en ressentent la plupart du temps. Par exemple, No Man’s Land a pour héros un pilote américain de la Première Guerre mondiale, et La Maison de Pollack Street se déroule aux États-Unis dans les années 1950.

Pierre Veys est un auteur français né en 1959 à Cambrai. Il s’est d’abord consacré au café-théâtre en tant qu’auteur et metteur en scène, et a écrit des textes pour Jean-Marie Bigard et Philippe Bouvard. Il a également collaboré à Fluide Glacial et Spirou. Sa première expérience en tant que scénariste de BD se fait à travers la parodie, avec les séries Baker Street, Harry Cover et Hercule Potiron chez Delcourt, et Philipp et Francis chez Dargaud. Par la suite, il se lance dans l’adaptation de Bienvenue chez les Ch’tis, encore chez Delcourt. Si sa plume a jusqu’à présent été vouée à l’humour, il réalise sa première incursion dans la science-fiction avec Adamson.

Le premier tome d’Adamson, Opération Spitsberg, était déjà paru chez Robert Laffont BD en avril 2008. Suite à la fermeture de cette section, Delcourt a racheté le catalogue BD de Robert Laffont, et choisi de rééditer le premier tome d’Adamson en même temps que de publier le second tome inédit, intitulé Dans l’œil du cauchemar. Le troisième volume, Über Alles, est quant à lui déjà en préparation.

En 2009, Opération Spitsberg a été nominé pour le prix Bédélys d’or du Québec et pour l’Eléphant d’or de Chambéry.

Un passage vers une autre dimension ?

Londres, 1913. Sir Henry Adamson s’apprête à se donner la mort dans ses appartements lorsque deux agents de l’amirauté britannique lui rendent visite. Sa curiosité éveillée, il abandonne son triste dessein pour recevoir les deux hommes. Ces derniers ne sont pas autorisés à lui divulguer l’objet de leur visite, et le convient à un entretien dès le lendemain, en présence du Premier ministre. Ils lui révèlent alors que deux mois auparavant, deux morutiers anglais avaient découvert par hasard, en pleine mer, au large du Spitsberg, une sorte de « porte » invisible inexplicable, qui pourrait mener à une autre dimension. Cette découverte a été tenue secrète, et personne n’a encore tenté de traverser cette porte.

Le Premier ministre demande alors à Sir Henry Adamson, aventurier averti, de prendre la tête d’une expédition destinée à percer le mystère de ce passage vers l’inconnu. Le temps presse, car en cette période trouble, l’enjeu est d’autant plus grand. Adamson accepte sans discuter cette mission, et embarque à bord du bâtiment Stornoway avec ses coéquipiers, en direction du Spitsberg. Que vont-ils trouver au-delà du brouillard ?

Un travail graphique très abouti

Dès que l’on découvre les premières pages d'Opération Spitsberg, la patte graphique particulière de cet ouvrage saute aux yeux. Si elle peut légèrement décontenancer de prime abord, elle se révèle rapidement d’excellente facture.

Un remarquable travail sur les couleurs et l’effet de matière a été réalisé, dans un style proche de l’impressionnisme. Le décor brumeux et les nuances de la mer sont du plus bel effet, tout comme les lumières et les tonalités des rues de Londres. Chaque case semble être un tableau à part entière, les traits de crayon et la couleur paraissant presque donner du volume à cette reproduction sur papier glacé. Le style très photo-réaliste des personnages est adouci par ces jeux d’ombre et de lumière, qui apportent d’ailleurs aux visages une grande expressivité.

Une intrigue et un personnage à forts potentiels

L’atmosphère de cette BD constitue un élément essentiel, qui contribue à accrocher le lecteur : la brume, l’inconnu, l’appréhension et l’angoisse, la soif de découverte… On est vite plongé au cœur du récit. L’époque à laquelle se déroule l’histoire, aux prémices de la Première Guerre mondiale, participe également à la construction de ce climat inquiétant.

Si le personnage d’Adamson nous est encore assez obscur au terme de ces deux premiers volumes, on comprend vite qu’il est mû par un passé dense, et qu’il a déjà vécu de nombreuses aventures. Le motif de sa tentative de suicide ne nous est pas encore révélé, mais il y a fort à parier qu’on devrait en apprendre un peu plus par la suite. Stokolm, son mystérieux acolyte qui le rejoint sans avoir été appelé, comme poussé par son instinct d’aventurier, va sans doute jouer un rôle important dans les tomes à venir. Par ailleurs, tous les secrets de cet étrange passage vers l’inconnu sont encore loin de nous être dévoilés. Le suspense est donc pleinement au rendez-vous.

Prometteur

Avec Adamson, tomes 1 et 2, Opération Spitsberg et Dans l’œil du cauchemar, Pierre Veys et Carlos Puerta nous proposent deux très beaux albums, dont la trame semble promise à de nombreux entrelacements et enrichissements. On en redemande donc, et attendons Über Alles, le prochain opus, avec une impatience évidente.

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