A l'occasion de la sortie de Au royaume des vivants aux éditions 1115, Emmanuel Quentin revient sur l’écriture de ce nouveau texte.
Actusf : Au royaume des vivants, vient de paraître aux éditions 1115. Comment est né ce récit ?
Emmanuel Quentin : Tout d’abord, j’avais vraiment apprécié le travail effectué avec Frédéric Dupuy autour de la nouvelle « Céder la place » parue aux éditions 1115. Dans le même temps, ou à peu près, la maison d’édition venait de publier ses premières novellas et comme j’avais une idée d’histoire qui correspondait à ce format, j’en ai parlé à Frédéric. Je voulais écrire de la SF teinté de polar Hard-boiled. J’avais mon détective, son agence, une cliente qui débarque un beau jour dans le but de confondre un mari trompeur. Une trame classique vouée à dévier sensiblement du cliché rattaché à cette littérature.
Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’intrigue ?
Emmanuel Quentin : Sur la base que je viens d’évoquer, j’ai rajouté des bornes de téléportation qui permettent de voyager instantanément à travers le monde. Pratique pour se fondre dans le décor quand on veut disparaître et pratique aussi pour un enquêteur. Sauf, pour ceux dont le groupe sanguin est AB négatif. Trop dangereux pour eux. Et Dominique Serin, le détective d’Au royaume des vivants est AB négatif. Il envoie donc son apprenti Gontran pour résoudre cette affaire de mœurs tandis que lui-même se penche sur de vieilles affaires de disparitions jamais résolues...
Actusf : Dominique Serin, enquêteur privé, cherche à découvrir les causes de disparitions mystérieuses. Il est aidé dans sa tâche par Gontran. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur eux ? Peut-on les voir comme un duo à la Sherlock et Watson ?
Emmanuel Quentin : Non, pas vraiment comme un duo Sherlock / Watson. Dominique est plutôt du genre enquêteur en fin de carrière, qui possède une vision très classique de sa profession. Accessoirement, il est aussi atteint d’une sévère hypocondrie. Gontran est tout à fait l’opposé. C’est un jeune homme fougueux, sans gêne, qui met facilement les pieds dans le plat au moment où il devrait rester à sa place. En revanche, tous deux sont des personnages hauts en couleur.
Actusf : Quelles ont été vos sources d’inspiration ? (cinématographiques , littéraires) Avez-vous du faire beaucoup de recherches ?
Emmanuel Quentin : Les sources d’inspiration, elles sont multiples, et je dois avouer que j’ai toujours un peu les mêmes. Je suis très attaché à la littérature populaire et à ses figures emblématiques. Par conséquent, il y a plusieurs influences dans « Au royaume des vivants », aussi bien les Mike Hammer et autres détectives du petit écran que je regardais enfant, que les épisodes de la Quatrième dimension en passant par les BD Weird Tales… Voilà, il y a un petit mélange de tout ça.
Actusf : Au royaume des vivants est un mélange de SF et de polar. Comment avez-vous construit votre univers ? Vous saviez dès les premiers paragraphes comment se déroulerait l’intrigue et quels seraient le destin de vos personnages ?
Emmanuel Quentin : J’avais juste l’idée de base évoquée plus haut, ainsi qu’un élément clé concernant la fin du récit. Entre les deux, des images de cartes postales que l’on retrouve dans le livre… Quant au destin de Dominique, oui, je le connaissais, mais je n’en dirai pas plus de peur de trop en dévoiler !
Actusf : Pensez-vous écrire à nouveau dans cet univers ?
Emmanuel Quentin : Souvent j’emprunte des éléments au polar ou au thriller pour concocter mes histoires, mais j’ai trop de plaisir à explorer de nouveaux territoires de l’Imaginaire pour écrire à nouveau dans un même univers. Peut-être que je procèderai autrement plus tard, mais pas pour l’instant.
Actusf : Avez-vous une anecdote amusante à nous confier concernant ce livre ?
Emmanuel Quentin : Amusante, je ne sais pas, mais certaines personnes qui me sont très proches et qui me connaissent donc très bien, ont beaucoup ri en découvrant le caractère hypocondriaque du détective. Je ne sais pas pourquoi...
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