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Aux Enfers

J.M. Vee (Scénariste), Nicolas Guénet (Dessinateur, Coloriste), Téhy (Scénariste), Renéaume (Dessinateur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/12/2000  -  bd
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Aux Enfers

Voici un quatuor que l’on n’est pas prêt d’oublier. Aux commandes du scénario de cette saga on trouve Téhy et J.M. Vee, deux auteurs de talent et deux scénaristes qui se complètent. Le premier est né en 1969. Il réalise sa première BD à l’âge de treize ans. Il fait des études en art plastique et passe trois ans à l’école de Bande Dessinée d’Angoulême. C’est à lui que l’on doit La Teigne ainsi que la très belle trilogie de Fée et Tendres Automates, parue aux éditions Vents d’Ouest. Le second a un parcours totalement différent. Il est plutôt considéré comme le spécialiste technique de l’univers de YIU. Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en informatique et il a écrit une thèse sur la vision par ordinateur. Dans le projet YIU, il participe surtout à l’élaboration de l’univers, sa technologie, son passé, sa structure sociale et religieuse.

Pour le dessin, nous avons affaire à un peintre et à un graphiste. Le premier, Nicolas Guénet, est né en 1971. Il sort de l’école des Beaux-Arts de Poitiers et de celle d’Angoulême. En 1993, il signe trois albums aux éditions Soleil, Dédale, tome 1 et 2, ainsi que Le Voleur de Paradis. Le dernier à rejoindre cette équipe sur ce projet est Renéaume. Il s’occupe surtout du côté graphique de cette BD.

Un peu d’histoire

Nous sommes en 2166, la Terre a maintes fois été dévastée par des holocaustes d’origine humaine ou naturelle et aucune région du globe n’a été épargnée. A cause de ces destructions massives, l’humanité s’est raccrochée à la foi et aux religions. C’est maintenant six grandes religions qui dirigent le monde. Leur chef lieu est le centre œcuménique situé à la Nouvelle Jérusalem. C’est dans cet univers apocalyptique que vit YIU, jeune mercenaire tueuse travaillant pour le plus offrant. Elle accepte tout genre de mission, surtout les plus risquées car ce sont celles qui payent le mieux.

Impressionnant !


On ne lit pas YIU comme une vulgaire BD. Tout d’abord, on la regarde, on l’apprécie. On avance dans un futur hypothétique et on plonge dans un univers effarant, sombrement beau et malsain. Ce premier tome sert à poser des jalons, à construire et à mettre en place tout un univers qui servira de base et de référence à une histoire qui ne démarre qu’à la fin. En effet, le personnage de YIU n’apparaît que très tard dans ce tome pour tuer un haut dignitaire bouddhiste. Mais entrons plus dans les détails. Ce qu’il faut dire sur ce tome, c’est qu’il ne faut pas chercher un scénario, un fil conducteur ou une histoire et c’est normal. Une fois encore, ce tome est là pour présenter et poser un univers. Il faut donc simplement se laisser porter par les peintures et apprécier en silence. La moitié de ces dernières sont des pleines pages et rien que la couverture montre l’ambiance de ce qui va suivre. On entraperçoit quand même à quel genre de BD on a affaire. A l’apparition de YIU tout s’emballe. Elle fait son boulot net et précis sans aucun remord. Il y a deux rythmes dans cet ouvrage. Alors qu’au début nous sommes les spectateurs d’une histoire passive, le rythme change du tout au tout lorsque YIU apparaît. A l’image du grand huit, il y a, au début, la montée, lente et vertigineuse, qui nous permet de bien appréhender ce qui va suivre et puis, d’un coup c’est la descente, le speed et l’adrénaline jusqu’à en perdre haleine. On attend la fin pour pouvoir reprendre son souffle. Mais je préfère me taire et me retirer humblement pour vous laisser apprécier cet ouvrage à sa juste valeur.

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