Ron Marz est un auteur de comics reconnu (citons juste ceux de Green Lantern et Le Surfer d'argent). Il a également participé aux Crossgen Chronicles, une série en huit tomes éditée par CrossGen. Chaque épisode est une préquelle, une visite dans le passé d'anciennes séries comme Mystic, Meridian, Scion, Sigil.
Bernie Wrightson, plutôt affilié à DC pour sa part, n'en est pas à son premier Batman.
En effet, aux côtés du scénariste Jim Starlin, il a dessiné Enfer blanc, sorti en 1989 chez USA Comics (Batman The Cult pour le titre original). Cet opus, qui ne fait pas partie des plus connus, est un de ceux qui malmène le plus le chevalier noir. Bousculé, torturé autant psychiquement que physiquement dans cet ouvrage, Batman apprend la peur...
Batman VS Alien, une catastrophe annoncée ?
Le mélange des genres étant un exercice assez périlleux, le lecteur se retrouve plus souvent avec un nanar obscur qu'avec un trait de génie !
Le titre, certes accrocheur, peut néanmoins faire penser à un film dont les qualités scénaristiques sont encore à démontrer : Alien VS Predator. Il n'est pas certain que cette ressemblance serve le comic, bien que ces deux œuvres n'aient rien à voir l'une avec l'autre. Ron Marz a déjà fait se rencontrer les aliens avec Green Lantern, mais méfiance tout de même...
Un comic jouissif pour fan des deux icônes ?
Il faut bien avouer que Batman dans un combat sans merci contre Alien, c'est alléchant tout de même... Fébrilité à l'ouverture du comic : «Faites que ce ne soit pas un nanar, faites que ça ne soit pas un nanar !», prie en son for intérieur le fan, qui a hâte de voir ce que peut donner la rencontre entre ses deux héros/antihéros favoris.
En effet, ces deux-là ont plus de choses en commun qu'il ne pourrait sembler au premier abord : ils sont tous deux seuls (le plus souvent), incompris, ils se battent pour la survie / le maintien de leur espèce et sont rejetés par le reste du monde la plupart du temps. Finalement, Alien est peut-être le plus enviable des deux : il ne se bat pas contre ses propres démons et peut compter sur la solidarité de ceux de son espèce. L'affrontement était inévitable, chacun défendant sa vie et la survie des siens, l'un cherchant à prendre le territoire de l'autre.
Finalement...
L'histoire est assez attendue, sans grosse surprise (sauf peut-être le monstre du combat final) et cela nuit quelque peu à l'ouvrage. Batman se retrouve au fin fond de la jungle guatemaltaise, avec une bande de mercenaires cupides, qui pensent maîtriser la situation et dont le nombre se réduit cruellement au fil des pages. Le chevalier noir sait qu'il ne peut compter que sur lui même, à la poursuite du fameux extraterrestre.
Le dessin de Bernie Wrighston est très réussi en ce qui concerne les aliens, sur lesquels il semble s'être concentré. En effet, le peu d'attention accordée aux personnages secondaires et aux décors est un peu frustrant, par rapport à ce qu'il est capable de produire (surtout ne pas lire son Frankenstein avant).
Et surtout, ce qui semble dommage, c'est de ne pas avoir laissé l'histoire se dérouler à Gotham City. Batman a l'air parfois un peu gauche dans la jungle et on sent moins la menace d'Alien.
Tandis qu'un décor noir, très urbain, dans lequel les aliens auraient pu se fondre (les égouts ?) aurait peut-être amené plus de suspense à l'histoire, avec la proximité de la population (quasi inexistante dans la jungle), voire même une esthétique bien particulière, peut-être plus en adéquation avec l'univers de Batman.
Ce comic est un peu décevant, mais les fans les plus curieux pourront se laisser tenter néanmoins. Cet ouvrage ne deviendra pas un incontournable, mais un divertissement. Que donnera le volume 2 ? Avis plutôt réservé.
La chronique de 16h16 !