Batman bouge toujours !
Le héros a dépassé les quatre-vingts ans mais ne cesse de nous hanter. Sans compter le film de Matt Reeves qui bat des records, l’éditeur DC comics a renouvelé son approche du personnage à l’occasion de l’évènement Future State qui a dévoilé l’avenir sombre guettant les héros de la firme. Les séries Joker Infinite et Batman Infinite qui ont suivi ont modifié la situation de Bruce Wayne. Il a perdu sa fortune, l’appui de la police et a le maire de Gotham, Christopher Nakano contre lui. Pour ce Batman Detective Infinite, on trouve aux commandes la scénariste canadienne Mariko Tamaki, autrice de romans graphiques (Mes ruptures) et qui a travaillé sur Harley Quinn et Supergirl. La partie graphique est assurée par Dan Mora et Viktor Bogdanovic.
Chaos à Gotham
Bruce Wayne se retrouve à un dîner de lever de fonds en faveur du maire Nakano quand des clowns partisans du Joker surgissent. Il a juste le temps de revêtir sa tenue de Batman et de les neutraliser, au grand dam du maire qui aurait préféré voir le S.W.A.T s’en charger. Sa vieille amie Lydia (qui l’agace) le force à venir à une soirée qu’elle organise. Il y rencontre un collaborateur du maire, Neil, ainsi que Sarah Worth et son mari… Sarah disparaît peu après et Batman part à sa recherche : il la découvre morte. Cela déclenche la fureur de son père, Roland Worth qui, bientôt, se persuade que Bruce Wayne et Batman y sont pour quelque chose. Il est loin de se douter que tout est beaucoup plus compliqué. Surtout qu’on retrouve Lydia morte. Batman va devoir faire face à un monstre, une fois de plus.
Entre horreur et polar
Mariko Tamaki a concocté une histoire plutôt prenante, empruntant certains thèmes au fantastique. On pense parfois à des films de zombies, voire à The Hidden. Par contre, une remarque: au début de l’album Roland Worth se persuade très vite que toute la responsabilité de la mort de sa fille incombe à Bruce Wayne ou Batman ou les deux: on aurait aimé que ce qui l’amène à porter ses soupçons sur eux soit plus travaillé. Dommage. Reste une histoire efficace. Graphiquement, Dan Mora lorgne un peu du côté de Greg Capullo et livre une prestation agréable. A lire.
Sylvain Bonnet