Après des débuts chez Marvel, Sean Murphy se fait un nom sur Punk Rock Jesus. Puis Scott Snyder le prend comme dessinateur sur The Wake, une série particulièrement originale où Murphy affirme son style dynamique et anguleux. On le retrouve ensuite sur Tokyo Ghost de Rick Remender, une série SF particulièrement réussie d’un point de vue graphique.

Batman : White Knight est une minisérie parue l’année dernière aux Etats-Unis qui propose une lecture tonique des relations entre Batman et sa némésis, le Joker.

Le retour de Jack Napier

Ils s’affrontent depuis des années, laissant derrière eux blessés et morts. Batman et le Joker s’affrontent à nouveau et le chevalier noir lui fait avaler devant la police un médicament qui lui rend sa santé mentale. Au début, Batman n’y croit pas, y voyant un nouveau piège tordu. Mais le Joker est redevenu Jack Napier. Il lit, se documente. Il décide de poursuivre Batman et la police de Gotham !

Et ça marche, les citoyens se posent des questions, la justice amnistie Napier. Napier continue ensuite de malmener Batman, le peignant comme un névrosé qui utilise Gotham pour se soigner. Napier a, en plus de Harley Quinn, de plus en plus de soutiens. Le doute s’installe : et s’il avait raison ?

Une série qui fera date

Décidément, le personnage de Batman et son univers stimulent les créateurs ! Après les runs de Grant Morrison et Scott Snyder, voici ici une saga excellente que signe Sean Murphy. Il y impose sa lecture du personnage, qui décoiffe pas mal, tout autant que celles proposées par Neal Adams ou Frank Miller en leurs temps.

On sent d’ailleurs ici et là des références à Miller (par rapport à Jason Todd, le deuxième Robin par exemple). Quant au Joker, il n’est pas loin bien sûr même si Napier est, globalement, sincère.  Signalons aussi les couleurs, très réussies, de Matt Hollingsworth. Chapeau l’artiste !