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Bifrost 56 - l'Edito
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Bifrost 56 - l'Edito

Nous sommes le jeudi 1er octobre 2009. Enfin, plus ou moins. Disons que c’est la date à laquelle a été rédigé l’éditorial que vous êtes occupé(e) à lire, courte introduction qui ouvre le Bifrost 56, lui-même ultime numéro de l’année 2009. Oui, déjà. A pareille date, le 1er octobre, donc, bien malin qui saura dire ce que l’on retiendra de l’année écoulée (outre les disparitions de Thomas Disch et J. G. Ballard, naturellement)… Après tout, il nous manque un trimestre, trois mois qui promettent d’être musclés en terme de parutions, notamment avec l’arrivée d’« Orbit », nouvelle collection de fantasy aux éditions Calmann-Lévy, qui, pour octobre, annonce pas moins de huit titres en grand format (sans même parler de Milady, qui entre septembre et décembre 2009 aura publié… quarante et un volumes, chiffre cumulant certes le poche et le grand format, mais ne prenant pas en compte la BD). Autant dire que les amateurs de trolleries vont être servis ; gageons même qu’il devrait y avoir du rab… Pour les autres, justement, livrons-nous ici — une fois n’est pas coutume — au petit jeu de la mise en avant des livres les plus excitants à paraître en cette fin d’année 2009, autant d’ouvrages qu’on devrait retrouver dans la partie critique de notre prochaine livraison de janvier : une façon de vous aider à constituer votre liste de cadeaux à l’attention du grand barbu tout de rouge vêtu.
Pour ce qui est de Bragelonne, aucun doute : nul ne manquera Brazyl de Ian McDonald prévu en octobre, livre-monstre incontournable pour peu que la traduction française soit au niveau, ce dont il est permis de douter au regard de la qualité moyenne des traductions produites par l’éditeur et des difficultés de langue que présente un tel ouvrage. A suivre de près, en tout cas, car nous tenons là l’un des événements de cette fin d’année, un titre ayant raté le prix Hugo 2009 au profit du dernier roman de Neil Gaiman, ce qui ne laisse pas de m’étonner. Toujours chez Bragelonne, on n’échappera pas à la suite de l’intégrale des « Livres de Sang » de Clive Barker, le tome 2 annoncé pour novembre constituant l’ultime volet de l’édition omnibus des six volumes initiaux de ce qu’il faut bien considérer comme un summum de l’horreur littéraire. Imparable. Chez Calmann-Lévy, maintenant, on ne sera pas sans jeter plus qu’un œil à D’Amour et de sang frais (collection « Interstices »), nouveau roman de l’inégal mais néanmoins jouissif Christopher Moore, qui continue ici de revisiter le mythe du vampire (oui, lui aussi) après Les Dents de l’amour. Une bonne tranche de rigolade en perspective pour fin octobre, et de quoi attaquer l’hiver le sourire aux lèvres… Moins drôle sera sans doute la lecture d’Encre, de l’Ecossais Hal Duncan chez Denoël « Lunes d’encre », mais ce second volet du diptyque du « Livre de toutes les heures », au regard de l’ambition du premier opus (Vélum), méritera à coup sûr notre attention (pour qui arrive à aller au-delà de la couverture signée Daylon…). Chez le même éditeur, on signalera aussi la sortie de l’anthologie événement Retour sur l’horizon, volume abordé en détail dans le présent Bifrost — aussi s’abstiendra-t-on ici d’en dire davantage. En ce qui concerne les Moutons électriques, le livre de cette fin d’année est sans conteste Regarde le soleil, roman S-F de l’excellent auteur américain James Patrick Kelly (qui paraît alors que Folio « SF » annonce la réédition de Fournaise, comme on le verra plus loin). Quant aux amateurs d’une fantasy classique dans ses schémas mais ambitieuse dans son traitement, ils ne passeront pas à côté du second volet d’« Acacia », Terres étrangères, signé David Anthony Durham au Pré aux clercs ; sans oublier non plus Les Cités de lumière de Daniel Abraham (Fleuve Noir, collection « Rendez-vous ailleurs), roman qui nous arrive d’outre-Atlantique auréolé d’une réputation flatteuse. De même, les fans du prolifique mais talentueux Stephen Baxter ne manqueront pas son nouveau roman, Déluge (premier volet d’un diptyque aux Presses de la Cité), ou l’histoire d’une fin du monde pour le moins mouillée… Enfin, on conclura
sur la parution du recueil de Greg Egan Océanique (le Bélial’), troisième volet de l’intégrale raisonnée des nouvelles de l’auteur australien proposant un sommaire de treize récits d’une science-fiction à l’ambition sans égale ou presque ; un must.
A cette sélection de dix grands formats inédits ou peu s’en faut, on ajoutera une poignée de rééditions en poche méritant de figurer dans toute bonne bibliothèque. Pour J’ai Lu : Dreamericana de Fabrice Colin ; Louisiana Breakdown de Lucius Shepard. Au Livre de Poche (éditeur dont la collection « SF » vient de s’offrir un lifting graphique douteux) : Axiomatique de Greg Egan ; La Dimension des miracles de Robert Sheckley ; Le Chevalier de T. H. White. Chez Folio « SF » : Fournaise de James Patrick Kelly ; Le Créateur chimérique de Joëlle Wintrebert ; La Griffe du demi-dieu de Gene Wolfe ; Par-delà les murs du monde de James Tiptree Jr. Enfin, chez Pocket : Exultant de Stephen Baxter ; La Nef des fous de Richard Paul Russo ; Monstres sur orbite de Jack Vance.
Soit un total de vingt-deux ouvrages, poches et grands formats confondus, à paraître entre octobre et décembre prochain. De quoi y voir plus clair dans la jungle des titres à venir et se préparer de jolis paquets pour les fêtes — après tout, aider à faire le tri dans la noria des nouveautés est l’une des ambitions premières de Bifrost. Me reste à vous laisser en compagnie de Ted Chiang, Don Lorenjy et notre guest star du trimestre, Jean-Marc Ligny, et à vous inciter à nous retrouver sur nos forums (http://forums.belial.fr/) et le blog Bifrost (http://blog.belial.fr/) pour partager vos commentaires, sans oublier de vous souhaiter une excellente fin d’année… Une année qui sera bien jeune lorsque nous nous retrouverons, le 21 janvier prochain, pour un numéro spécial Robert Heinlein (avec du John Varley dedans)…
Olivier Girard

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