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Black Jack Neo T.1

Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/07/2008  -  bd
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Black Jack Neo T.1

Black Jack est une création d’Osamu Tezuka (1928-1989) père d’Astro Boy, Ayako, Prince Saphir, Le Roi Léo, L’Histoire des trois Adolf, etc.

Ce manga, qui a remporté le Prix du manga Kōdansha en 1977, raconte les aventures de Kuro Hazama dit Black Jack, médecin marron aux honoraires exorbitants qui réalise en toute illégalité des opérations chirurgicales de la dernière chance. Cette série est l’occasion pour Tezuka de revenir à ses études de médecine, interrompues en raison du succès de sa carrière de mangaka.

La France a découvert douze épisodes de Black Jack grâce aux éditions Glénat qui ont ensuite abandonné la série. Plusieurs adaptations en dessin animé ont vu le jour dans les années quatre-vingt-dix. En 2004, les éditions Asuka ont publié dix-sept volumes de Black Jack, un artbook en couleur, un coffret intégral en édition limitée, une édition de luxe de cette même série et Black Jack, le médecin en noir, revisité façon shonen par Kenji Yamamoto. Elles proposent aujourd’hui Black Jack Neo, une nouvelle version moderne de Masayuki Tagushi.

Des clins d’œil de Masayuki Tagushi au maître Tezuka

Quand on sait que le grand Hayao Miyazaki lui-même se considère comme un de ses disciples, il semble naturel de vouloir rendre hommage à Tezuka, le père du manga moderne. Masayuki Tagushi, auteur du célèbre Battle Royal, plonge donc dans l’univers de Black Jack qu’il réinterprète et restitue, plus sombre et plus dynamique.

L’amateur de la série originelle retrouve la balafre du héros, sa chevelure bicolore, sa générosité et son air ténébreux. Pourtant, ce n’est pas le même personnage. Le docteur se dépare dès ce premier tome de son mystère et de son manteau rapiécé pour se changer en un dandy tape-à-l’œil et transparent.

L’humour de Tezuka disparaît au profit d’un surcroît de réalisme. Si on reconnaît aisément les méchants inspirés de la série d’origine, on peine à identifier l’ambigu Prince Saphir, sous les traits de la pulpeuse danseuse malade à son insu.

Là où Tezuka se contentait de traits clairs, d’un découpage efficace et d’images simples, Tagushi introduit des nuances picturales qui ne correspondent plus aux intrigues toujours un peu convenues des aventures de Black Jack.

Un simple objet de collection

Comme dans les épisodes classiques de Black Jack, le médecin marron est confronté à des énigmes médicales et réalise des miracles techniques tout en distillant au lecteur quelques bonnes leçons de vie.

Dans cette nouvelle version, prévue pour durer le temps de trois tomes, Tagushi n’innove guère, se contentant de truffer son premier tome d’emprunts divers à l’œuvre de Tezuka, tous explicités en fin de volume. Les éditions Asuka offrent ainsi aux passionnés d’Osamu Tezuka et de son Black Jack une curiosité à ajouter à leur collection.

Cependant, ce Black Jack Neo de Tagushi reste une traduction moderne d’une œuvre plus ancienne qu’elle trahit nécessairement. Faute d’avoir su trancher entre une réappropriation délibérée du personnage et une fidélité à l’esprit de la série d’origine, Tagushi peine à convaincre et livre une redite bancale et un peu pâlotte d’un manga qui, encore aujourd’hui, se découvre avec plaisir. Si les deux autres tomes prévus sont du même niveau, on aura tout intérêt à se procurer, de préférence, la série originelle signée Tezuka.

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