Ecryme est un jeu de rôle steampunk conçu en 1994 par Guillaume Vincent et Matthieu Gaborit. Il met en place une Europe dévastée, inondée par une substance corrosive, l'écryme, qui influence l'organisation des communautés humaines.
C'est dans cet univers que Gaborit, déjà auteur des célèbres Chroniques des Crépusculaires, va situer, en 1997, l'action des deux tomes de Bohème : Les Rives d'Antipolie et Revolutsyia, publiés chez Mnémos.
Plus de dix ans après, Bohème sort enfin en poche, en un volume, chez Gallimard, Folio SF. C'est l'occasion de découvrir ou de redécouvrir cet ouvrage atypique.
Une double aventure Steampunk
Dès les premières pages, Bohème constitue une plongée dans un univers indéniablement steampunk.
La révolution industrielle est encore fraîche et le capitalisme régnant suscite du mécontentement.
Le Commandant Radurin échappe de peu à une mort mystérieuse et son témoignage de survivant déplaît à la Propagande. Il doit fuir.
Louise Kechelev, fille de révolutionnaires pragois est avocate-duelliste. Les indices d'une menace contre sa personne s'accumulent, jusqu'au moment où il lui faut quitter la ville pour récupérer la cargaison clandestine d'un dirigeable apparetenant à la section de ses parents.
Louise et Léon se croiseront, évidemment, et rencontreront sur leurs chemins respectifs des religieux adorant l'électricité, des tueurs acrobates et même une automobile, un peu rudimentaire, mais bien fonctionnelle.
Tuyaux de cuivre, vapeur et machines anachroniques viennent compléter le tableau et doter ce roman d'une ambiance qui prend à la gorge, étouffante, tiède et métallique.
Des éléments de Fantasy
Bohème réalise un mélange relativement harmonieux entre, d'une part les sciences sociales ou politiques qui étoffent la description des relations entre les personnes, les villes et les courants de pensées, d'autre part une série de croyances, tout aussi structurantes.
Les légendes revêtent autant d'importance que les rouages de l'administration. Les inventions, nombreuses, qui traversent le récit relèvent autant de la science que d'une forme de magie. La nature de l'écryme et les exploits des héros laissent généralement la possibilité de plusieurs types d'explications : les scientifiques et les surnaturelles.
Ainsi, l'amateur de fantasy aussi bien que celui qui préfère la science-fiction y trouveront de quoi se contenter.
Paysages et dépaysement
Entre les pages de Bohème, on est ailleurs. Un ailleurs dépaysant si finement décrit qu'on finit par y fixer ses repères de lecteur. L'étrangeté y est omniprésente, obligeant le lecteur attentif à suspendre, le temps du livre, toute forme d'incrédulité. L'écryme, qui restera longtemps une véritable énigme, le fonctionnement des villes sur pilotis, les traverses, les professions courantes, etc. tout diffère tant de ce que l'on connaît qu'il devient difficile de partager l'étonnement ou l'émerveillement des personnages, quand ils se retrouvent dans des circonstances inhabituelles à leurs yeux.
C'est là le principal défaut de ce roman, qui finit par priver totalement le lecteur de ses références quotidiennes. Ce que vivent les protagonistes est parfois trop éloigné de l'expérience commune pour permettre un attachement, une empathie.
Pour toutes ces raisons, Bohème apparaît comme un texte original, un univers offrant de nombreuses possibilités de développement, mais où les émotions, bien que présentes, peinent à atteindre pleinement le lecteur. On s'intéressera à cette œuvre, ne serait-ce que par curiosité.
C'est dans cet univers que Gaborit, déjà auteur des célèbres Chroniques des Crépusculaires, va situer, en 1997, l'action des deux tomes de Bohème : Les Rives d'Antipolie et Revolutsyia, publiés chez Mnémos.
Plus de dix ans après, Bohème sort enfin en poche, en un volume, chez Gallimard, Folio SF. C'est l'occasion de découvrir ou de redécouvrir cet ouvrage atypique.
Une double aventure Steampunk
Dès les premières pages, Bohème constitue une plongée dans un univers indéniablement steampunk.
La révolution industrielle est encore fraîche et le capitalisme régnant suscite du mécontentement.
Le Commandant Radurin échappe de peu à une mort mystérieuse et son témoignage de survivant déplaît à la Propagande. Il doit fuir.
Louise Kechelev, fille de révolutionnaires pragois est avocate-duelliste. Les indices d'une menace contre sa personne s'accumulent, jusqu'au moment où il lui faut quitter la ville pour récupérer la cargaison clandestine d'un dirigeable apparetenant à la section de ses parents.
Louise et Léon se croiseront, évidemment, et rencontreront sur leurs chemins respectifs des religieux adorant l'électricité, des tueurs acrobates et même une automobile, un peu rudimentaire, mais bien fonctionnelle.
Tuyaux de cuivre, vapeur et machines anachroniques viennent compléter le tableau et doter ce roman d'une ambiance qui prend à la gorge, étouffante, tiède et métallique.
Des éléments de Fantasy
Bohème réalise un mélange relativement harmonieux entre, d'une part les sciences sociales ou politiques qui étoffent la description des relations entre les personnes, les villes et les courants de pensées, d'autre part une série de croyances, tout aussi structurantes.
Les légendes revêtent autant d'importance que les rouages de l'administration. Les inventions, nombreuses, qui traversent le récit relèvent autant de la science que d'une forme de magie. La nature de l'écryme et les exploits des héros laissent généralement la possibilité de plusieurs types d'explications : les scientifiques et les surnaturelles.
Ainsi, l'amateur de fantasy aussi bien que celui qui préfère la science-fiction y trouveront de quoi se contenter.
Paysages et dépaysement
Entre les pages de Bohème, on est ailleurs. Un ailleurs dépaysant si finement décrit qu'on finit par y fixer ses repères de lecteur. L'étrangeté y est omniprésente, obligeant le lecteur attentif à suspendre, le temps du livre, toute forme d'incrédulité. L'écryme, qui restera longtemps une véritable énigme, le fonctionnement des villes sur pilotis, les traverses, les professions courantes, etc. tout diffère tant de ce que l'on connaît qu'il devient difficile de partager l'étonnement ou l'émerveillement des personnages, quand ils se retrouvent dans des circonstances inhabituelles à leurs yeux.
C'est là le principal défaut de ce roman, qui finit par priver totalement le lecteur de ses références quotidiennes. Ce que vivent les protagonistes est parfois trop éloigné de l'expérience commune pour permettre un attachement, une empathie.
Pour toutes ces raisons, Bohème apparaît comme un texte original, un univers offrant de nombreuses possibilités de développement, mais où les émotions, bien que présentes, peinent à atteindre pleinement le lecteur. On s'intéressera à cette œuvre, ne serait-ce que par curiosité.