A l'occasion de la sortie de Camille et les Fantômes de Gergovie, Axelle Colau revient sur l'écriture de ce roman jeunesse.
Actusf : Camille et les Fantômes de Gergovie, votre nouveau roman jeunesse sort prochainement aux éditions Actusf. Comment celui-ci est-il né ?
Axelle Colau : A la base, j’avais contacté ActuSF pour une autre histoire. Si cette dernière a plu, c’était compliqué de l’intégrer dans la collection Quand est-ce qu’on lit ?. Alors, j’ai proposé l’histoire d’une petite fille un peu sorcière qui commandait aux chats, et j’ai brodé le synopsis au téléphone avec le directeur de collection. Grâce à cette discussion, j’en ai ressorti les thèmes principaux : fantômes, sorcières, enquête, amitié, action et vie de famille. J’ai secoué un bon coup et Camille est arrivée !
Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur son intrigue ?
Axelle Colau : Camille vient de déménager et arrive en CM2 dans une nouvelle école. Elle espère se faire des amis, malgré son secret : c’est une sorcière, tout comme sa grand-mère qui s’occupe des Fantômes de Gergovie.
Camille n’est pas très douée pour cacher son secret et gaffe beaucoup, mais elle a le cœur sur la main. Quand elle rencontre Jalil, il est persuadé de l’avoir percée à jour. Camille tente de l’éviter, pourtant, elle finit par se rapprocher de lui et le protéger du harcèlement qu’il subit. Ensemble, ils vont résoudre le mystère de la disparition des Fantômes.
Entre cours de sorcellerie, enquête et amitié, Camille et Jalil ont du pain sur la planche.
Actusf : Comment avez-vous créé votre héroïne, Camille ? Mais également Jalil ? Sont-ils les faces d’une même pièce ?
Axelle Colau : Camille, c’est la petite fille que j’aurais aimé être : volontaire, franche et fonceuse (bon, elle a récupéré mon côté maladroit, désolée ma puce). J’avais envie d’une enfant pleine de bonne volonté qui vit pourtant des choses difficiles (le divorce de ses parents). Étant particulièrement attachée à la culture japonaise, j’avais très envie de faire évoluer une héroïne métissée franco-japonaise.
Jalil, c’est mon petit geek. Il est timide, mais passionné. Il a un grand cœur et de l’humour. C’est le meilleur ami qui m’a manquée quand j’étais petite. Il me fait beaucoup penser à l’un de mes élèves quand j’étais encore enseignante. J’ai choisi de le placer dans une famille d’origine tunisienne (pas la première génération), parce que c’était aussi l’origine de ce fameux élève.
Ils ne sont pas les faces d’une même pièce. Ce sont deux inconnus qui vont devenir les meilleurs amis. Ils tendent vers un même but, un même rêve.
Actusf : Magie, fantôme, mais aussi harcèlement scolaire, est-ce des sujets qui vous tiennent particulièrement à cœur ? Pourquoi ?
Axelle Colau : J’aime parler de différences. De montrer que le genre humain est multiple. Que si nous étions tous pareils, on s’ennuierait bien trop. La fantasy, la magie permettent aussi de montrer le quotidien avec une touche en plus.
Cette fois encore, le harcèlement s’est imposé dans mon écriture. Quand AliN est sorti, quelques parents sont venus me voir pour le faire lire à leurs enfants de primaire. J’ai mis le holà, car il est particulièrement dur, émotionnellement parlant, que je ne le conseille pas avant 12 ans. Maintenant, avec Camille, je pourrai leur dire : voici le roman qui parle du harcèlement (mais pas que…) et que vos enfants, avant 12 ans, pourront dévorer.
Actusf : Camille et les Fantômes de Gergovie ne sont pas votre première incursion dans la littérature jeunesse, il y a eu également Les PsychoAgents, Tisseurs d’Esprit ou encore Alin. Quelles sont les difficultés, les plaisirs, de ce type de littérature ?
Axelle Colau : La plus grande difficulté est, pour moi, le dosage : jusqu’où décrire ? Quel vocabulaire puis-je utiliser ? Cette phrase est-elle trop longue ou trop difficile à décortiquer ?
Mon grand plaisir est d’imaginer comment mes petit.e.s lecteur.rice.s vont réagir, les émotions que je veux transmettre, les valeurs que j’ai envie de leur montrer.
Actusf : Aviez-vous envie de faire passer un message ?
Axelle Colau : Toujours. Il y a forcément un message dans nos écrits, que ce soit conscient ou non. Ici, j’ai voulu parler d’amitié, de communication. Que sans parler à cœurs ouverts les uns avec les autres, il est difficile de se comprendre et de s’aimer. Le partage est aussi très important dans ce récit. On remarquera, d’ailleurs, que je parle aussi beaucoup de famille (et de nourriture, j’avoue), celle qu’on a, celle qu’on se crée.
Actusf : Pourquoi Gergovie ?
Axelle Colau : C’est un lieu auvergnat très important. Un lieu d’histoire avec un point de vue magnifique. J’avais très envie de l’intégrer dans l’un de mes récits, c’est chose faite !
Actusf : Quelles ont été vos sources d’inspiration pour ce récit ?
Axelle Colau : Le premier qui me vient, c’est Kiki la petite sorcière. Même si Croquette est beaucoup moins classe que Jiji, le chat noir ! J’ai aussi puisé un peu d’inspiration dans le manga L’Atelier des sorciers de Shirahama Kamome, dont l’ambiance est assez sympa et les personnages fouillés.
Au niveau musical, je me plongeais dans des playlists de WitchyLoFi sur Youtube, c’est planant et bien dans l’ambiance.
Une image m’a aussi beaucoup portée : Elle vient de Simz Art (son compte Instagram)
Actusf : Sur quoi travaillez-vous désormais ?
Axelle Colau : Après avoir terminé ma campagne Ulule sur le premier tome d’Escape Game, je travaille sur le premier tome d’une série de romantic fantasy avec un soupçon de steampunk. Ce sera un roman pour grands ados, voire pour adulte, j’ai toujours du mal à situer mon curseur de ce point de vue là !
Actusf : Où peut-on vous rencontrer dans les prochaines semaines ?
Axelle Colau : Je serai aux Aventuriales, les 24 et 25 septembre.
Je ferai un petit passage le 8 octobre à Saint Sauves d’Auvergne pour la fête du Livre.