Ma première rencontre avec Yal date d’une lecture dans la revue « planète à vendre » il y a déjà plus de 20 ans. Amateur invétéré de SF je m’étais abonné à cette revue par laquelle j’ai découvert nombre de nouveaux auteurs de SFF, dont Yal. Les premières nouvelles lues, le personnage, son langage, ses idées, m’avaient plu. Et « son goût immodéré pour les crissements de pneus sur l’asphalte » comme il était écrit dans une interview, avait fini de me donner envie de rencontrer le bonhomme. ce sont succédés la lecture de ses premiers romans, une conférence à une fête du livre à Bron avec Serge Lehman et Jc Dunyach, quelques dédicaces. Et à la suite d’une de celle ci à la FNAC bellecour à Lyon, Cécile a osé lui demander si il voulait venir boire un verre avec nous. Ni une ni deux, un coup de fil à Florence, et hop on se retrouve tous attablés dans un resto antillais pour refaire le monde de la SF (et du reste). Ce fut le début d’une amitié qui a duré depuis. S’en sont suivies des soirées, des fêtes, des discussions, une crémaillère monumentale avec une pléiade d’auteurs de SFF, un coucher de soleil sur les collines de Serpaize, des parties de ping pong endiablés, des discussions enflammées.... Et des dizaines de ‘demain une oasis’ que je lui ai fait dédicacer pour les amis, ceux qui aimaient la SF et ceux qui ne l’aimaient pas. Toutes ces soirées mémorables, à Serpaize ou ailleurs, les salons, les dédicaces, les restos avec moults auteurs... L’éloignement géographique à Bruxelles faisait qu’on se voyait moins, mais c’était toujours un plaisir de se revoir lors d’une séance de dédicace à Anguille sous roche, quais du polar ou aux oniriques. Pour la première fois j’étais aux utopiales cette année, et tu n’y étais pas. tu es parti, et ça me fait un mal de chien. Ton sourire, ton humanité, tes outrances me manquent. Et 20 ans ce sont écoulées, je n’ai toujours rien écrit de potable en SF, pas réussi à suivre ton conseil et à prendre une feuille et me jeter à l’eau. Je n’ai pas de talent pour écrire, alors en 2003, j’ai profité de mes aptitudes de grimpeur pour te rendre hommage, en ouvrant une petite voie d’escalade dans une falaise de la Drôme : elle s’appelle « la bohème et l’ivraie » et j’ai toujours eu espoir d’en faire l’ascension avec toi. Ce sera dans une autre vie, ou alors dans un de ces multivers dont on parlait parfois. Dans un, on est simplement assis ensemble en haut de la voie, les pieds dans le vide, une bière à la main, à contempler le coucher de soleil derrière les monts d’Ardèche. tu fais chier, Yal, tu me manque. « Ce n’est pas le temps qui passe, mais nous qui passons dans le temps » Einstein
Dens
Dens
La première fois que je l’ai rencontré, c’était à un tout petit festival, celui de Civray.
Il s’est avancé, tout le monde le regardait et il a déclaré :
— Bonjour, je suis Stephen King !
Célia
Ayerdhal je l’ai d’abord lu - un copain m’a filé les Chroniques d’un rêve enclavé en ordonnant "Lis ça". Il avait raison. j’ai enchainé avec d’autres bouquins, dont les derniers. J’y ai trouvé, toujours, la même humanité, la même importance donnée à l’individu, à chaque personne, souvent opposée à un système anonyme. J’y ai trouvé des envies de faire et d’être autrement. J’ai acheté des doublons pour les offrir.
Puis je l’ai vu, quand j’ai commencé à aller en festival - sympa, souriant, grande gueule, l’analyse fine et pertinente, généralement passionnant. Puis je l’ai rencontré - un hébergement sur Paris dans le cadre d’un atelier d’écriture où, nerveuse, j’ai sans doute parlé trop. Des discussions en festival autour de ReLire, du droit d’auteur, du monde en général.
J’ai aimé son intelligence au service d’un tempérament passionné, engagé ; sa générosité ; ses milliards d’idées ; sa personnalité ; sa franchise.
je ne l’ai pas connu assez pour dire davantage, mais il va me manquer.
Magali CouzigouYal, plein de gens le connaissaient mieux que moi. C'est ma faute, aussi : quelle idée de traîner surtout dans le fond de la classe près du radiateur (comprendre "en fantastique et urban fantasy plutôt qu'en SF") !
Mais c'est justement là qu'on reconnaît les grands bonshommes (et les grandes bonnes femmes), parce qu'en une poignée de rencontres, il marque, le Yal. On reconnaît sa dégaine, sa tignasse, sa voix dont il n'est pas avare, son sourire la plupart du temps, et ses gueulantes quand il ne sourit pas. On sait que s'il est là, Sara se promène pas loin : double ration de bonheur. On suit ses actualités, ses bouquins, ses engagements, l'énergie qu'il consacre à promouvoir la SF et ses auteurs. Car Yal, ce n'est pas que de la gueule, mais aussi une générosité sincère.
Quand le crabe le pince, on a du mal à y croire tellement il affiche un moral d'enfer. On croit qu'il va le bouffer, avec de la mayonnaise. Mais le crabe joue les sournois, s'incruste, s'enracine, décidé à ce que Yal ne bouffe que des pissenlits. Par en-dessous.
Sauf que ce serait mal le connaître. Yal, j'en suis sûre, a déjà son siège attitré au bar des astres, où il boît des coups avec Roland Wagner. Les pissenlits, il les emmerde.
Et nous, il nous manque.
Un dernier mot : Sara, on t'aime.
Ophélie Bruneau
Ophélie Bruneau

Le livre qui m’a fait découvrir Ayerdhal, est "Parleur ou les chroniques d’un rêve enclavé", il y a une quinzaine d’années. J’ai tout de suite adoré son style. En 2013 j’ai eu la chance le rencontrer à l’occasion de la "Comédie du Livre " à Montpellier. Il avait son emplacement à coté de celui de Michael Moorcock, d’où partait une immense queue. J’ai choisi ce jour là un exemplaire de "La Bohème et l’Ivraie" sur lequel j’ai eu le droit à une dédicace. De ce jour, je me souviens de son grand sourire et de son humour, une discussion qui par du fait de relire les vieux (livres) et qui dérape sur la taxidermie gériatrique (relier les vieux). Un très bon souvenir. Il me reste, maintenant, à faire découvrir son oeuvre à mon entourage et à finir moi même de la lire...
Fred
La première fois c’était l’histrion, par hasard, trouvé dans une bibliothèque parce que lectrice boulimique de sf et de fantasy. Depuis je n’ai pas arrêté, j’ai du tout lire de "Monsieur Ayerdhal", à l’affût de ses nouveaux livres. Je ne parviens pas à croire qu’il n’y en aura plus... Ni qu’il n’échangera plus sur son FB, tellement vivant... Oui, vous allez manquer, vous allez me manquer, vous allez nous manquer !
Audh'Illem
Je connaissais peu Yal mais je me souviendrai toujours de la première fois que je l'ai rencontré. Il se baladait pieds nus aux Imaginales. C'était en 2011.
Tigger Lilly

Je l'ai rencontré la première fois lors d'une des premières éditions des Imaginales, à Epinal. J'étais un lecteur qui avait dévoré "Transparences" et j'ai eu l'occasion de parler avec Ayerdhal un bon moment, le samedi matin. Le salon était plus calme à cette époque et, à part Robin Hobb, qui signait à tour de bras, c'était plutôt tranquille.
Les années suivantes, on s'est recroisé, en fidèles des lieux, jusqu'à ce que je devienne un des modérateurs du salon. J'ai travaillé à plusieurs reprises sur des cafés littéraires dont Yal était un des intervenants et ce fut un immense kif à chaque fois. Drôle, pertinent, impertinent, assurant le spectacle mais sans faire de concession, c'était un "bon client", comme on dit. Le genre d'auteur dont le nom rassure le modérateur.
Je crois qu'on s'est bien amusé, en tout cas, moi, oui. Et je crois qu'il me faisait confiance, ce qui est un immense honneur, parce que je ne fais pas vraiment partie de la sphère SFFF...
Une année, je crois que c'est dans sa dédicace de "Résurgences", il m'a surnommé "mon immodérateur", et ça reste un des plus beaux compliments qu'on ait pu me faire dans ce job. J'en suis fier, c'est un étendard, pour moi. Je vais le rester, c'est certain, enfin, essayer de le rester...
Par la suite, ces dernières années, c'était toujours un plaisir de recroiser Yal et Sara. Dans les moments difficiles que j'ai traversés, toujours ils me demandaient des nouvelles. Ils ont fait partie de ceux, dans ce milieu de l'imaginaire, qui ont été d'un grand soutien. Je ne l'oublierai pas non plus, ça...
J'ai aussi le souvenir d'un petit-déjeuner, au salon du livre de Paris, avec Laurent Whale. Je suis passé saluer Yal au stand du Diable Vauvert et il m'a fait passer de l'autre côté, discussion, café, croissants... Une vraie chance et le plaisir d'échanger avec lui.
Je ne suis pas un intime, pas même un proche. Un ami, sans doute, en tout cas, lui était le mien et je suis triste, tellement triste de le perdre, lui, son sourire, sa gouaille, ses colères, aussi, son engagement permanent et sa gentillesse éternelle.
Je suis triste, mais cela restera une rencontre importante, et de cela, je suis heureux, profondément. Comme tant d'autres que Yal a marqués, je ne suis pas près de l'oublier...
Christophe de JERPHANION.
Bonjour voici un petit mot pour Ayerdhal : vous avez été une de mes premières incursion en sf. Que les étoiles vous soient douces...
Julie

Ayerdhal : nous aussi, nous aurions bien aimé qu'il vive éternellement.
Yves Trundorn
Un barde amical. Chaleureux, drôle, ouvert, accueillant, il a introduit beaucoup d'entre nous (les blogueurs) dans la famille de la SF à l'époque où personne ne nous connaissait. Merci pour ça bien sûr, mais surtout merci pour son amabilité constante, son accessibilité permanente et sa brulante chaleur humaine.
Gromovar
Bon, et bien je vais me lancer:
D'autres auront de meilleurs mots pour parler de l'homme engagé et de l'écrivain, mais j'avais envie de partager avec vous une courte anecdote, qui date de ma première rencontre avec Ayerdhal, qui parle de son rire (forcément) et de sa gentillesse, parce qu'à mes yeux, elle montre bien quel être humain il était.
C'était un matin, lors d'une de mes premières rencontres de Sèvres; j'étais venue tôt, pour donner un vague coup de main à l'installation d'un stand, Présence d'Esprit, je crois, ou Éclats de Rêves, et je papotais avec les copines en buvant un café quand il est arrivé. J'étais impressionnée, mais il s'est mis à bavarder aussitôt. Et puis il s'est tourné vers moi, la tête légèrement penchée, et il m'a demandé mon nom et ce que je faisais, j'ai dit, d'une voix pas très assurée, qu'en fait, je n'étais que lectrice. Il est parti d'un grand rire, gorge déployée et crinière jetée en arrière, et m'a répondu « QUE lectrice ? C'est génial ! »
C'était des petits mots tous bêtes, mais j'ai cessé de trembler sur mes quilles. J'ai revu Yal à d'autres manifestations, il y a eu pas mal de rires, des discussions, et puis des échanges de musiques, de plaisanteries et de petits riens sur facebook et autres. Il va me manquer, comme auteur, mais surtout, surtout, il va me manquer en tant que personne chaleureuse, intelligente et généreuse. Ça fait chier, merde.
Vordaï Mercier
Vordaï Mercier