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Cavatines

Magali Villeneuve (Illustrateur de couverture), Laure Eslère ( Auteur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/12/2007  -  livre
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Cavatines

Laure Eslère est une jeune auteure française. Passionnée de littérature classique, se voulant décalée, elle a travaillé en amateur sur des pièces de théâtre et des bandes dessinées. Finalement sa première publication est un roman épistolaire : Cavatines.

Je t'aime, moi non plus

Medel une démone, en fait une hybride mi-femme mi-démon, qui vit aux Enfers - ici l'enfer est magnifique, merveilleux, une sorte de Cour de Louis XIV. Murmur, lui, est un vrai démon, celui de la musique. Ces deux-là tombent amoureux, au grand dam du Roi des démons qui aimerait bien voir Medel dans son propre lit...
Finalement, poussés par leurs pulsions, l'un et l'autre arrivent sur Terre, plus ou moins chassés de leur lieu d'origine. Ils découvrent le monde d'en bas et les gens qui y vivent, hommes et démons. Commence alors un chassé-croisé qui va durer des années - les démons ne vieillissent pas comme nous - dans lequel l'amour sera plus un déclencheur de drames que de plaisirs - sinon celui, souvent assouvi, de la chair.
Pris un maelström d'intrigue, de forces démoniaques et de tentations terrestres, les personnages et ceux qu'ils croisent vivent, souffrent, s'agitent tout au long du livre.

Merveilleux, mais tellement ennuyeux...

Le sujet abordé par Laure Estève est à priori des plus banal : l'Amour impossible. Après Roméo et Juliette et d'autres, le tour du sujet semble avoir été fait. Mais elle y mêle du Faust, ce qui donne au récit une dimension tragique et inéluctable encore plus forte. On retrouve aussi du Anne Rice - les bons et les mauvais côtés du style - dans le roman, avec ses personnages qui luttent contre leur condition, veulent savoir qui ils sont, d'où ils viennent...
On le voit, le fond du roman est le résultat d'un travail important, fait en profondeur, une analyse des écrits classiques et plus récents. Tout cela donne une ampleur inattendue pour un premier roman. L'auteure a su choisir avec soin ses thématiques, dessiner les profils des acteurs de son - ses - drames.
Mais le choix du mode d'écriture, lui, n'a pas été aussi heureux... Au départ prévu pour être une bande dessinées, l'œuvre a finalement été écrite sous forme d'un échange de lettres - dont certaines non envoyées - entre les protagonistes de l'aventure. Et ce fut une erreur.
En effet, le style et le sujet du récit sont déjà par principe lents et lourds, avec des suppliques et des déchirements. Ce qui se passe ici, c'est que le format des lettres génère une foule de répétitions qui allongent, épaississent et figent finalement le déroulement au point que le livre risque de vous tomber des mains. Il s'agit du mauvais côté "Anne Rice" avec des longues tirades pleurnichardes de héros se lamentant sur leur sort - et finalement jetant leur lettre à la poubelle sans l'envoyer (pourquoi alors nous la faire lire ? ).
A noter la splendide couverture de Magali Villeneuve qui fait un peu collection Harlequin mais reflète bien l'esprit de l'ouvrage.
Finalement, le mode "bandes dessinées" aurait peut-être été plus heureux, l'image pouvant apporter le dynamisme et l'action qui manque ici tout en gardant le potentiel émotionnel, l'évocation de l'amour et du désir qui parsèment le roman.

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