Chantal Montellier est une des figures pionnières de la bande dessinée francophone. Après des études des beaux arts à Saint-Etienne, elle commence sa carrière en tant qu'enseignante d'arts plastiques puis chargée de cours à L'Université. Elle fait ses débuts en tant que dessinatrice de presse puis continue sa carrière comme dessinatrice de bande dessinées, elle participe notamment à Métal Hurlant, Charlie Mensuel et Ah ! Nana. Son œuvre affirme son engagement politique et féministe, comme l'en témoigne également cette réédition de Sorcières, mes sœurs sortie une première fois en 2006 chez La Boite à Bulles, et réédité et réactualisé dans cette présente édition.
La figure de la sorcière à travers les âges
Sorcières, mes sœurs, se lit comme une succession de nouvelles mettant en scènes différentes figures de la sorcières à travers différentes époques, éloignées, et parfois, nettement plus contemporaine. Une manière pour l'autrice d'affirmer encore plus son engagement pour la cause féministe, et démontrer que la figure de la femme, a toujours été persécutée injustement. Chaque nouvelle est entrecoupée d'extraits de La Sorcière de Jules Michelet. Une manière d'illustrer un propos avec une narration plus personnelle de la part de l'autrice.
Une vision réactualisée
Bien entendu, on n'aura jamais autant entendu parler de sorcières qu'aujourd'hui, à l'image de l'essai de Mona Cholet Sorcière, la puissance invaincue des femmes. On peut supposer alors que La Boîte à Bulles a trouver opportun de demander à l'autrice une réédition retravaillée de son œuvre, histoire de mettre en lumière le fait que le sujet n'est en soi pas si novateur que ça, comme l'en témoigne l'engagement de l'autrice 30 ans auparavant. Si l'intention semble louable et titille la curiosité du lectorat que je suis. J'admets néanmoins être un peu restée sur la faim sur la manière de l'autrice de nous conter ces histoires. J'ai eu l'impression de lire des ébauches d'intrigues qui auraient pu être davantage explicitées tant sur l'intrigue que la forme. J'ai eu le sentiment de voir l'autrice s'attarder sur un instant T de l'histoire d'une femme, pour au final pas davantage aller plus loin. Une coupure parfois trop abrupte, de ce fait, je n'ai pas pu m'immerger ni me familiariser suffisamment pour trouver le projet convaincant. Bref, l'idée fut bonne, mais ce n'est hélas pas un coup de cœur pour moi.