Même s’il n’a sans doute pas toute la notoriété qu’il mérite, Christopher Priest est un géant. Un très grand de la SF qui a illuminé notre année 2005 avec l’excellent La Séparation (et vous pouvez sans problème plonger dans Le Monde Inverti, Le Prestige et ses autres romans). On est donc plutôt ravi que Bifrost lui rende hommage à travers un numéro qui semblait prometteur tant au niveau de l’interview du bonhomme (passionnante de bout en bout) que de la partie fiction.
Ted Chiang…
Malheureusement la partie fiction est un rien décevante Christopher Priest nous offre une novella avec un héros un peu vampire qui vaut surtout pour l’ambiance de son domaine. Il n’en reste pas moins qu’elle tire un peu en longueur. Quant à Ted Chiang, il nous livre un récit sur les interrogations d’un homme sur Dieu après la mort de sa femme. Là encore, il y a une ambiance et un décor qui valent le détour (avec une belle utilisation des « Anges »). Simplement on a l’impression là aussi que ça traîne un peu en longueur.
Un numéro moyen
Evidemment, on ne peut nier à ces deux nouvelles et à ces deux auteurs de véritables qualités d’écriture. L’un comme l’autre sont des écrivains chevronnés et on serait bien en peine de trouver des défauts à leurs styles. On regrette juste pour ces deux textes qu’ils manquent un peu de force. Même si sans doute certains les apprécieront pleinement. Pour le reste, Bifrost est fidèle à lui-même avec une partie de non-fiction à la hauteur. Encore une fois, arrêtez-vous sur l’interview de Priest, elle vaut à elle seule le détour si vous avez des affinités avec cet auteur. Il dit tout de lui, de son enfance à ces derniers écris. Indispensable pour bien prendre la mesure de l’écrivain.
Et puis comme à chaque début d’année, Bifrost délivre dans ce numéro les Razzies 2006, le prix du pire en quelque sorte. Un résumé subjectif et méchant de tout ce qui a agacé trois membres de l’équipe l’année dernière. Encore une fois cela va faire grincer des dents (mais aussi rire pas mal de monde).
Un numéro moyen donc (enfin quand même de haute tenue, rien de dramatique), en attendant un numéro 42 prometteur. L’équipe fêtera les 10 ans de la revue avec un numéro qui s’annonce énorme, tout simplement !
La chronique de 16h16 !