Discret depuis quelques temps, Ayerdhal est un auteur majeur du sérail de la science fiction française. Il est de coutume de dire qu'avec ceux de Pierre Bordage, ses ouvrages ont relancé l'intérêt des lecteurs de l'hexagone pour la production du cru. On retiendra dans sa bibliographie Demain, une oasis, Etoiles Mourantes, Cybione, Mytale et La logique des essaims, seul recueil de nouvelles de tous ces titres. Ayant pour habitude de bouger ses lecteurs, il a également sur un autre plan fait bouger les éditeurs en prenant la tête du droit du serf, un manifeste pour établir de nouvelles relations entre les écrivains et ceux qui les publient.
Un vent de liberté au Moyen Âge.
Dans la grande cité de Macil, l'auberge des Enselvains rassemble tous les penseurs et gros bras que compte le quartier de la Colline. Sous l'impulsion de Parleur, un rêveur passionnant que l'on aime écouter, les habitants du coin vont se rassembler et se serrer les coudes pour faire face à la famine qui ravage le pays. Sous les préceptes d'entraide et de fraternité, ils prendront leur destin en main dans une communauté, allant jusqu'à s'affranchir des rois et des lois. C'est une question de survie. Mais la voix des Enselvains a aussi les accents de la liberté, comment ne pas les écouter ?
Un grand bonheur.
Autrefois intitulé Parleur, Les Chroniques d'un rêve enclavé est peut-être le meilleur roman d'Ayerdhal publié à ce jour (en concurrence avec Demain, une oasis). Il y développe une intrigue fleurant bon l'utopie, la réflexion, l'action et la fantasy pour faire vibrer avec précision notre corde sensible. Un beau et superbe livre profondément humain comme on en fait peu, sans pour autant tomber dans le mièvrerie. Une telle avalanche de louanges peut paraître suspecte. Et pourtant, il n'y a qu'à lire Les Chroniques d'un rêve enclavé pour s'en convaincre. C'est tout simplement un grand roman qui dépasse la notion de genre. A lire absolument.
La chronique de 16h16 !