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Cinq films de cyberpunk incontournables
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Cinq films de cyberpunk incontournables

Les cinq films de référence du Cyberpunk
 
Blade runner, 1982, réalisé par Ridley Scott, scénario de Hampton Fancher & David Webb Peoples
 
Dans un Los Angeles futuriste, Deckard, un policier, est chargé de traquer les répliquants, des androïdes à durée de vie limitée utilisés pour les travaux de force sur des planètes lointaines qui viennent sur Terre se venger de leur concepteur.
Basé sur le roman de Philip K. Dick, Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? , Blade Runner n’a à priori pas de rapport avec le cyberpunk : pas de technologie informatique poussée, pas de réseau, uniquement des androïdes, thème classique de la science-fiction. Mais son environnement à tout à voir : une ville en décrépitude (Los Angeles, la ville cyberpunk par excellence), un flic solitaire aux prises avec des forces qui le dépassent… Blade Runner est l’archétype du film noir futuriste. Malgré un succès limité aux États-Unis, il deviendra vite un film culte et une référence visuelle absolue. William Gibson reconnaît s’être inspiré du film pour construire la Conurb de Neuromancien, et donner ainsi au cyberpunk son décor de roman noir.
 
 
Johnny Mnemonic, 1994, réalisé par Robert Longo, scénario de William Gibson
 
Johnny est un coursier de données : grâce à une prise dans son cortex, il peut charger des données informatiques dans son cerveau pour les transporter. Sa nouvelle mission lui impose de transporter des données compromettantes pour une multinationale dans un volume supérieur à sa capacité habituelle, ce qui risque de lui griller le cerveau s’il ne les décharge pas rapidement. Mais suite à une fusillade, il n’a pas toutes les informations pour trouver son destinataire.
Un scénario de William Gibson d’après l'une de ses nouvelles, voilà qui était attrayant. D’autant plus que la distribution hétéroclite pouvait être excitante : Dolph Lundgren, Takeshi Kitano, Ice-T, Henry Rollins. Malheureusement la réalisation n’est pas à la hauteur (c’était la première et dernière réalisation de Robert Longo) et Johnny Mnemonic oscille entre le moyen et le kitsch, tel un médiocre film de John Carpenter. On évitera de parler des images de synthèse qui souffrent d’un cruel manque de budget (le quart de celui de Terminator 2, paru trois ans auparavant). On se prend à rêver à ce qu’aurait pu être le film avec un bon réalisateur et un meilleur budget, le scénario de Gibson tenant à peu près la route. À voir par curiosité.
 
 
Strange Days, 1995, Réalisé par Kathryn Bigelow, scenario de James Cameron et Jay Cocks.
 
Los Angeles à la veille de l’an 2000. Lenny, un ancien policier devenu revendeur de films illégaux enregistrés directement depuis le cortex d’une personne et regardés en immersion totale pour procurer des sensations fortes, tombe sur un snuff movie : l’enregistrement du meurtre d’une amie. Cherchant l’origine de ce film, il en découvre d’autres, notamment le meurtre de chanteurs de rap par des flics ripoux. 
Échec commercial total à sa sortie, Strange Days est pourtant l’un des films les plus réussis flirtant avec le cyberpunk. Dans une ambiance de fin du monde suscité par l’approche de l’an 2000 (Los Angeles semble traversé par des émeutes), Lenny, ce loser survivant grâce au trafic d’une technologie illégale, se retrouve opposé à des forces qui le dépassent : un caïd mafieux d’un côté, une police vérolée de l’autre, l’environnement de base du personnage cyberpunk. Distribution de qualité, scénario de James Cameron, ce cinquième film de Katrhryn Bigelow souffre seulement de sa longueur (145 minutes) et de son manque de rythme.
 
 
Ghost in The Shell, 1995, réalisé par Mamoru Oshii, scenario de Kazunori Ito
 
Et s’il fallait aller du côté de l’animation japonaise pour trouver les meilleurs films cyberpunk ? 
Dans Ghost in The Shell, deux policiers cyborgs sont à la poursuite d’un mystérieux pirate connu sous le nom Puppet Master. Adaptation du manga du même nom, le film se concentre avant tout sur la psychologie des policiers, de leurs esprits implantés dans un corps artificiel. Dans ce monde futuriste hypertechnologique et déshumanisé, GITS fait le lien entre Blade Runner, dont il reprend une partie de l’esthétique, et Matrix : les Wachowski reconnaissent s’être inspiré de cet anime pour leur création. 
En 2004, Oshii sortira Innocence : Ghost in The Shell 2 qui, s’il se déroule dans le même univers, n’est pas une suite de GITS, et dont la thématique est plus proche du questionnement de la réalité à la Philip K. Dick. 
 
 
Matrix, 1999, scénario & réalisation d’Andy & Lana Wachowski
 
Est-il vraiment utile de rappeler l’intrigue ? Signalons juste que les Wachowski se sont amusés à ajouter un niveau au  paysage habituel du cyberpunk : le monde dans lequel Néo exerce ses talents de hacker est déjà un monde virtuel, généré par les machines ayant mis les humains en esclavage. C’est avant tout la virtuosité des effets spéciaux (et l’apparition du fameux bullet time) qui a fait parler de ce film à sa sortie, mais il ne faut pas négliger un scénario qui s’inspire à la fois de William Gibson et de Philip K. Dick. 
Si les deux suites de ce film sont oubliables, le premier Matrix constitue certainement, avec Blade Runner et Ghost in The Shell, la Sainte Trinité du cyberpunk cinématographique.
  

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