Habituellement, James Morrow aime taquiner Le Très-Haut. Pour preuve Notre mère qui êtes aux cieux où Dieu s'avère n'être en définitive qu'une éponge (pas la Spontex mais l'animal de l'embranchement des spongiaires) ; plus tard il Le remorquera sur l'océan dans En remorquant Jéhovah, Lui fera subir un procès pour crime contre l'humanité ou fera de Son corps un parc d'attractions… (voir Le Jugement de Jéhovah et La Grande Faucheuse). Bref, blasphème, dérision et délire sont la patte de cet auteur atypique.
Tu ne mentiras point
Véritas est une cité utopique. Aucun de ses habitants n'est capable de mentir. Pour cela, dès l'âge de dix ans, au lieu de passer un quelconque rite initiatique, on vous fait subir une séance d'électrochocs. Ce dressage, digne de Pavlov, éradique définitivement toute velléité de mensonge. Définitivement ? Le conditionnement de Jack Sperry va être mis à rude épreuve le jour où il apprend que son fils est atteint d'une grave maladie. Lui qui était un si bon élément de cette société, va-t-il pouvoir se rebeller ?
D'abord, la comédie, ensuite…
Ce court roman est hautement jouissif. Il démarre en douceur dans le plus pur style drôlatique. Morrow démonte quelques-uns des rouages de cette utopie dans laquelle on ne peut pas mentir. Ainsi le traditionnel plan drague : Bonsoir mademoiselle / vous êtes charmante / je peux vous offrir un verre ? se transforme en un beaucoup plus franc : Bonsoir mademoiselle / c'est pas que vous me plaisiez particulièrement / mais vraiment, là, va falloir faire quelque chose pour moi / je n'en peux plus ! Et la jeune personne de répondre tout aussi franco : ben mon pote / vu ta tronche / tu peux te la mettre sur l'oreille ! La citation n'est bien sûr pas fidèle mais reflète assez bien l'ambiance de cette première partie.
Où l'obéissant rouage décide de se gripper
Ensuite, tout bascule. Les rires vont laisser la place aux grincements de dents. On entre dans un schéma classique : un homme confronté à un système auquel il a appartenu. Morrow poursuit sa démonstration avec brio et sous un petit roman à première vue anodin, il livre une satire sociale des plus pertinente qui n'a rien à envier aux grands classiques que sont 1984 de Orwell et Le Meilleur des Mondes de Huxley.
Une réédition en jeunesse
On ne peut par conséquent qu'applaudir cette réédition (la première édition en Denoël, Présence du Futur n° 530 date déjà de plus de dix ans). En plus, elle est augmentée d'un dossier afin de saisir le sens profond de l'œuvre. Mais qu'on se le dise, ce n'est pas parce que Cité de vérité paraît aujourd'hui dans une collection destinée à la jeunesse qu'il faut que vous - adultes - la laissiez de côté. Vous y perdriez beaucoup, à bon entendeur…
Tu ne mentiras point
Véritas est une cité utopique. Aucun de ses habitants n'est capable de mentir. Pour cela, dès l'âge de dix ans, au lieu de passer un quelconque rite initiatique, on vous fait subir une séance d'électrochocs. Ce dressage, digne de Pavlov, éradique définitivement toute velléité de mensonge. Définitivement ? Le conditionnement de Jack Sperry va être mis à rude épreuve le jour où il apprend que son fils est atteint d'une grave maladie. Lui qui était un si bon élément de cette société, va-t-il pouvoir se rebeller ?
D'abord, la comédie, ensuite…
Ce court roman est hautement jouissif. Il démarre en douceur dans le plus pur style drôlatique. Morrow démonte quelques-uns des rouages de cette utopie dans laquelle on ne peut pas mentir. Ainsi le traditionnel plan drague : Bonsoir mademoiselle / vous êtes charmante / je peux vous offrir un verre ? se transforme en un beaucoup plus franc : Bonsoir mademoiselle / c'est pas que vous me plaisiez particulièrement / mais vraiment, là, va falloir faire quelque chose pour moi / je n'en peux plus ! Et la jeune personne de répondre tout aussi franco : ben mon pote / vu ta tronche / tu peux te la mettre sur l'oreille ! La citation n'est bien sûr pas fidèle mais reflète assez bien l'ambiance de cette première partie.
Où l'obéissant rouage décide de se gripper
Ensuite, tout bascule. Les rires vont laisser la place aux grincements de dents. On entre dans un schéma classique : un homme confronté à un système auquel il a appartenu. Morrow poursuit sa démonstration avec brio et sous un petit roman à première vue anodin, il livre une satire sociale des plus pertinente qui n'a rien à envier aux grands classiques que sont 1984 de Orwell et Le Meilleur des Mondes de Huxley.
Une réédition en jeunesse
On ne peut par conséquent qu'applaudir cette réédition (la première édition en Denoël, Présence du Futur n° 530 date déjà de plus de dix ans). En plus, elle est augmentée d'un dossier afin de saisir le sens profond de l'œuvre. Mais qu'on se le dise, ce n'est pas parce que Cité de vérité paraît aujourd'hui dans une collection destinée à la jeunesse qu'il faut que vous - adultes - la laissiez de côté. Vous y perdriez beaucoup, à bon entendeur…