Du jeu vidéo à la science-fiction

Auteur du Déchronologue (La volte, 2009) et des Noctivores (La Volte, 2005), Stéphane Beauverger est à l’origine journaliste. Après un passage par le jeu vidéo, il a su imposer un ton singulier dans le petit monde de la science-fiction francophone. Collisions par temps calme est une novella, sortie en octobre et, on va le voir, assez originale.

Bienvenue en utopie

Depuis une cinquantaine d’année, une super IA nommée Simri veille au confort de l’humanité sur Terre. Plus de conflits, la pollution est jugulée et le réchauffement climatique a été stoppé. Un âge d’or dans lequel s’épanouit Sylas, analyste système et concepteur de bateaux à ses heures perdues. Sylas vit heureux aux côtés de son mari Kylian et de leur fille Typhaine sur une île près de l’océan. Voilà cependant que sa sœur Calie débarque avec une demande : elle veut quitter le monde géré par Simri et a besoin du soutien de son plus proche parent, Sylas. Ce dernier essaie de la faire revenir sur sa décision, sans succès. Puis il voit Calie reprendre les travaux d’un confrère suicidé : Simri a des défaillances qui sont autant de portes vers un autre univers où elle n’existe pas…

Une histoire très riche

Collisions par temps calme aurait pu être beaucoup de choses : une dénonciation d’une utopie totalitaire « douce », une critique des IA, etc… Stéphane Beauverger n’a rien fait de tout ça. Il raconte l’histoire d’un frère et d’une sœur, de leur relation, en la mêlant à la description d’une utopie qui, au fond, a réussi et tolère même ceux qui ne veulent pas y participer. On devine aussi sur la fin l’existence d’un univers parallèle, qui ressemble au nôtre, vers lequel Calie se sent attiré. Ici, pas d’éclats, juste un ton doux-amer et au fond attachant. À découvrir.

Sylvain Bonnet