« Les persiennes entrouvertes laissaient filtrer les premiers rayons du soleil, illuminant les particules fumantes de poussière et le pollen du printemps. Je me réveillais doucement, les paupières lourdes après une nuit agitée. Le souvenir de mes rêves était confus, mon esprit ne démêlant plus certains fragments réels datant de la journée d’hier et d’autres imaginaires. Des visions grotesques de la nuit, celle d’un grand chat noir, qui jouait aux échecs et me dévisageait, était la plus vive. »
Pascal Malosse signe avec les Contes de l’entre-deux sa première publication. D’origine belge, il étudie la langue juridique avant de partir s’installer en Europe Centrale. Grand amateur de langues, il aime converser en allemand ou en polonais. Cet amour de l’Europe centrale se retrouve d’ailleurs tout au long des nouvelles composant ce recueil.
Plusieurs nouvelles, pour le moins étranges…
Ce recueil se compose en effet de 17 nouvelles, assez différentes les unes des autres bien que le milieu urbain soit récurrent. Ces nouvelles relèvent quasiment toutes du genre fantastique. Mais plutôt que d’utiliser le terme de fantastique pour les qualifier c’est plutôt l’étrange, le bizarre, l’onirique qui domine ces courts récits. Comme tout recueil de nouvelles, il y en a des plus efficaces ou marquantes que d’autres, en fonction de la sensibilité du lecteur. À titre personnel « Gare Centrale », « Droit dans la brume » ainsi que « Dissociation » me paraissent être les nouvelles les plus abouties de l’ouvrage, de par leurs atmosphères et le « twist » final qu’elles proposent. Le paysage urbain, généralement slave, mis en avant dans ces nouvelles est également une belle découverte, qu’il serait intéressant de retrouver dans d’autres récits, peut-être plus longs.
Des thématiques variées…
Un chat qui parle et qui joue aux échecs, un train roulant tambour battant vers une destination inconnue de ses passagers, une usine abandonnée recelant de nombreux fantômes, un professeur d’histoire vivant réellement les événements qu’il raconte ou encore une étrange tour de bureaux à géométrie variable… se croisent et s’entremêlent au fil de ces nouvelles.
Un auteur à suivre…
Même si certaines chutes sont un peu abruptes ou trop rapides, et si certaines nouvelles mériteraient quelques prolongations, les ambiances dégagées par ces récits sont quasi invariablement réussies, prenantes et teintées du sceau de l’étrange. Malgré quelques maladresses, la brièveté des textes et la diversité des thèmes abordés permettent de proposer un recueil diversifié, qui saura faire frissonner et réfléchir ses lecteurs.
Et pour ce qui est de la couverture elle est signée Tim Chiesa donc vous pouvez retrouver d’autres créations ici.