Poppy Z. Brite, femme de lettre américaine née en 1967 à la Nouvelle-Orléans a marqué le paysage des littératures fantastiques avec ses récits horrifiques impliquant des personnages homosexuels et mettant en scène sexe et violence avec autant de précision que de froide distance. Ses textes inspirés au départ par les mouvements gothique et splatterpunk ont finalement évolué vers des récits plus réaliste. Mais les textes que l'on retient d'elle, Âmes perdues, Le Corps Exquis et Contes de la fée verte appartiennent à cette période.
Globalement sans surprise
Les Contes de la fée verte sont précédés de leur réputation et annoncées par les nombreuses imitations que l'on a pu lire çà et là. En 2011, on sait que l'on aborde, en ouvrant le recueil, l'Œuvre d'une chef de file du mouvement gothique. On s'attend à des frissons, à des lieux sombres et marécageux, à des rencontres peu amènes aux limites de la magie.
Alors on s'y prépare et, à cause de cela même, on en reste un peu déçu.
Dans la plupart des textes des Contes de la fée verte, Poppy Z. Brite est telle qu'on l'attendait. Les crânes, les figures du vaudou, les pluies tièdes et les nuits noires sont tels qu'on les imaginait. Les frissons programmés ne viennent pas toujours et les fins, souvent elliptiques, ne parviennent pas à surprendre.
Quelques perles
Ce qui marque, cependant, dans l'écriture de Poppy Z. Brite, c'est sa capacité à rendre, intactes, les sensations olfactives, tactiles et gustatives qui viennent donner chair (pourrissante souvent) aux personnages et aux situations.
Des textes restent, inimitables, et laissent un souvenir durable.
On repensera longtemps aux répugnants siamois séparés, petits monstres modelés dans le sang et la douleur qui se regardent en miroir et ne s'intéressent à rien de ce qui fait le monde des vivants.
Paternité frappe également. Les images du bonheur, sapin, cadeaux, Noël et vie de famille y sont intiment liés à la mort et au désespoir.
Musique en option pour voix et piano raconte superbement la malédiction du talent chez un jeune artiste, condamné à la musique et à la mort de ceux qui l'aiment.
La vie d'un recueil du siècle précédent
Huit ans après leur première parution en anglais (Swamp Foetus), les Contes de la fée verte surprennent moins le lecteur averti. L'esthétique de Brite a été cent fois copiée et fait désormais partie des influences courantes de la littérature dite générale.
Malgré tout, il émane de ces textes un parfum particulier, celui de l'authenticité et d'un vécu qu'on préfère ne pas connaître.
Les Contes de la fée verte se laissent lire encore et permettront aux amateurs de littérature gothique un salutaire retour aux sources.
Globalement sans surprise
Les Contes de la fée verte sont précédés de leur réputation et annoncées par les nombreuses imitations que l'on a pu lire çà et là. En 2011, on sait que l'on aborde, en ouvrant le recueil, l'Œuvre d'une chef de file du mouvement gothique. On s'attend à des frissons, à des lieux sombres et marécageux, à des rencontres peu amènes aux limites de la magie.
Alors on s'y prépare et, à cause de cela même, on en reste un peu déçu.
Dans la plupart des textes des Contes de la fée verte, Poppy Z. Brite est telle qu'on l'attendait. Les crânes, les figures du vaudou, les pluies tièdes et les nuits noires sont tels qu'on les imaginait. Les frissons programmés ne viennent pas toujours et les fins, souvent elliptiques, ne parviennent pas à surprendre.
Quelques perles
Ce qui marque, cependant, dans l'écriture de Poppy Z. Brite, c'est sa capacité à rendre, intactes, les sensations olfactives, tactiles et gustatives qui viennent donner chair (pourrissante souvent) aux personnages et aux situations.
Des textes restent, inimitables, et laissent un souvenir durable.
On repensera longtemps aux répugnants siamois séparés, petits monstres modelés dans le sang et la douleur qui se regardent en miroir et ne s'intéressent à rien de ce qui fait le monde des vivants.
Paternité frappe également. Les images du bonheur, sapin, cadeaux, Noël et vie de famille y sont intiment liés à la mort et au désespoir.
Musique en option pour voix et piano raconte superbement la malédiction du talent chez un jeune artiste, condamné à la musique et à la mort de ceux qui l'aiment.
La vie d'un recueil du siècle précédent
Huit ans après leur première parution en anglais (Swamp Foetus), les Contes de la fée verte surprennent moins le lecteur averti. L'esthétique de Brite a été cent fois copiée et fait désormais partie des influences courantes de la littérature dite générale.
Malgré tout, il émane de ces textes un parfum particulier, celui de l'authenticité et d'un vécu qu'on préfère ne pas connaître.
Les Contes de la fée verte se laissent lire encore et permettront aux amateurs de littérature gothique un salutaire retour aux sources.