Bernard Vrancken, né en 1965, a publié ses premières planches à seulement 16 ans dans Tintin. Il rencontre Desberg avec qui le courant passe immédiatement. Ensemble, ils inventent des histoires de « nouvelles bédéssinées » pour le magazine (A Suivre…) avant de se lancer dans leurs premières séries Le Sang noir (Le Lombard), saga en quatre tomes qui s’est terminée en 1998. Un an plus tard paraît le premier tome d’IR$, dans la collection Troisième Vague chez Le Lombard.
« Le pétrole est la deuxième activité économique mondiale. En fait, rien ne change le monde autant que le pétrole ! »
Larry B. Max est le contrôleur fiscal le plus sexy de la planète, avec ses cheveux qui ont précocement blanchi, ses yeux bleu lagon, sa carrure d’athlète et ses allures distinguées de gentleman. Cette fois-ci pour le compte de l’IRS (Internal Revenue Service), il enquête sur une compagnie pétrolière qui a tout l’air d’être un leurre, une couverture pour frauder le fisc. En poussant plus loin ses investigations, il tombe sur le nom de Johnny Madsen. L’homme a été à l’origine du drame de sa vie. Après que son père fut tué dans un accident d’avion jamais véritablement éclairci, Max a dû céder, sous la menace, la totalité des actions sur un studio de cinéma à Hollywood dont il avait hérité. L’occasion est trop belle de percer à jour Madsen et de faire s’écrouler son empire financier. Larry se rend donc en Azerbaïdjan sur la trace de la mystérieuse société Eastern Garden Oil. Ce qu’il découvrira sur les magouilles poilitico-financières liées au pétrole risque de changer la face du monde.
Une série portée par un personnage principal des plus charismatiques
I.R.$., est LA série commerciale par excellence. Impossible d’échapper dans les librairies au dernier tome publié, sans compter le matraquage publicitaire dans les revues spécialisées. Fer de lance de la collection Troisième Vague du Lombard, l’intrigue aurait pu être rebutante. Mettre en scène le quotidien d’un agent du fisc américain, un fonctionnaire tatillon et pointilleux a de quoi faire peur. Oui mais voilà, l’agent en question est charismatique, beau, intelligent, séducteur et poursuit de sa vindicte les gros poissons plutôt que le petit contribuable. Dans cet septième volume, les auteurs creusent un peu leur personnage principal, Larry B. Max, en révélant au lecteur une part de son passé et finalement les raisons qui l’ont poussé à faire partie de l’I.R.$. Parallèlement, Desberg s’aventure sur les chemins du terrorisme financier où le pétrole et l’argent sont les nerfs de la guerre. Son scénario a les défauts de ses qualités, il est dense mais du coup l’album est bavard, un minimum d’explications étant nécessaires pour ne pas larguer totalement le lecteur. Les dessins réalistes de Vrancken restent froids et distants. La composition est « parfaite », rien ne dépasse, la mise en scène est carrée, les cases bien ordonnées. Un peu plus d’originalité, un petit vent de folie, un brin d’humour ne serait pas superflu. La série a pourtant de nombreux adeptes. Alors si vous êtes amateurs de Largo Winch (Dupuis), XIII (Dargaud) ou Alpha, autre série de la collection Troisième Vague du Lombard, il n’y a aucune raison pour que vous n’accrochiez pas sur ce thriller politico-financier.