- le  

Criminal Macabre

Steve Niles (Scénariste), Ben Templesmith (Dessinateur, Coloriste), Thibault Hingrai (Traducteur)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : 
Date de parution : 30/04/2004  -  bd
voir l'oeuvre
Commenter

Criminal Macabre

Et voilà le deuxième comics du tandem Steve Niles et Ben Templesmith publié en France. Récemment, les éditions Delcourt avaient sortis dans leur collection Contrebande 30 jours de nuit, qui avait déjà au cœur de son intrigue des vampires. Criminal macabre, publié aux Etats-Unis par Dark Horse Comics en 1993, est moins violent que leur précédent comics et également plus drôle. Laissez-vous surprendre…

Une fine équipe (un détective alcoolo et drogué, une femme flic sceptique et une goule sympa) est le dernier rempart contre la domination du monde par les " monstres "

Los Angeles, la ville de tous les excès et où rien ne peut vous étonner. Cal Mc Donald est un détective un peu particulier, il s'est spécialisé dans la lutte contre les monstres qui pullulent. Avant ils faisaient profil bas, une simple balle suffisait pour les tuer, mais depuis quelques temps des choses étranges se passent. Loups-garous, vampires et zombies tiennent conseil ensemble, ce qui n'était encore jamais arrivé. Seules les goules qui vivent dans les égouts et ne s'attaquent pas aux humains sont écartées. Mc Donald va devoir mener son enquête pour comprendre quel genre de complots ourdissent les créatures. Il est épaulé par le lieutenant Brueger, une femme flic plus que perplexe face à l'existence des monstres et par Mo'Lock, son pote goule.

Un bon polar fantastique


Criminal macabre est avant tout un polar fantastique bien ficelé. On suit le héros, ou plutôt l'anti-héros, Cal Mc Donald dans son enquête paranormale et l'on est dès les premières pages pris par l'intrigue. Seul lui sait que notre monde est envahi pas les créatures de la nuit qui vont et viennent comme tout à chacun. Les plus intégrées sont les goules, qui n'ont pas besoin de se nourrir d'humains pour survivre, mais les vampires et autres loups-garous sont également obligés d'avoir des papiers et un permis de conduire dans une ville où des flics peuvent vous arrêter à chaque coin de rue. De toute façon, contrairement aux légendes, les monstres peuvent être tués d'une simple balle, exit les croix, l'argent, les pieux… Dans ces conditions mieux vaut se faire discret. Pourtant, Mc Donald est persuadé que quelque chose de louche se trame. Il a surpris une conversation entre des monstres de différentes races et un humain. Dès lors, on suit son enquête pas à pas. Et on prend un plaisir évident à chaque monstre dégommé par notre tueur. Parce qu'autant vous dire que ça éclate dans tous les sens, on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs comme dirait l'autre.

Il y a trois couches de fantastique. La première est la vie pépère de tous les habitants de Los Angeles qui vivent à côté de monstres sans s'en rendre compte. C'est le cas du lieutenant Brueger et cela donne quelques dialogues plutôt sympas dans lesquels Mc Donald livre deux versions différentes à chaque fois. La deuxième est la vision du monde qu'a Cal Mc Donald, peuplé de monstres et la troisième celle des légendes anciennes qui refont surface. Cette superposition est bien rendue par le dessin un peu flou de Templesmith qui joue sur un minimum de couleurs, principalement une gamme de gris. Cela a l'avantage de perdre un peu le lecteur et de garder un côté polar noir. Pourtant la composition pourra paraître un peu brouillée aux amateurs de la ligne claire qui risquent au début de s'y perdre.

La vraie force de Criminal Macabre est son humour, un côté décalé qui montre que les auteurs choisissent de ne se prendre au sérieux. Le personnage de Cal Mc Donald, ancien flic, qui boit et avale un paquet de pilules afin de supporter sa condition de chasseur de créatures immondes, est volontiers parodique. Eh oui, depuis le temps et malgré son amitié avec une goule, il ne s'est toujours pas habitué à la présence des monstres. Les dialogues de Niles sont souvent plein d'humour et les rencontres entre les différents mondes qui se côtoient sans jamais se mélanger est bien vu. Ainsi, Mo'Lock, la goule, représente les créatures alors que Brueguer fait partie des humains sceptiques, seul Cal est à la frontière et navigue dans les deux. De l'action, de l'humour, une véritable intrigue et une mise en planche sympa, vous auriez bien tort de vous priver de ce comics.

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?