Nicolas Tackian et Stéphane Miquel sont depuis quelques années inséparables en bande dessinée. Journalistes tous les deux, ils se sont rencontrés en 1996. Ensemble, ils ont réalisé les scénarios de courts et longs métrages, du jeu vidéo Lanfeust Quest et de plusieurs séries de bande dessinée : Bad Legion, L’Anatomiste et Kookaburra Universe qu’ils réalisent avec Alain Brion, un artiste complet que l’on avait surtout vu jusqu’à présent en tant qu’illustrateur de romans de science fiction.
Du rififi sur Edaleth
Face à la rébellion des insurgés d’Edaleth qui veulent plus de liberté, l’infâme et répugnant Commandeur Braso décide de lancer une grande croisade armée contre ceux qu’il nomme les « terroristes ». La répression est musclée et les insurgés perdent vite du terrain. Heureusement, ils réservent quelques surprises au commandeur. De son côté, il doit également faire face à des complots internes. Lui aussi saura se montrer plus rusé qu’un renard. La période s’annonce plus que troublée.
Ambitieuse
Le premier choc de cette série est graphique. En jouant à fond la carte de la palette infographique, Alain Brion s’éloigne des classiques de la bande dessinée pour des personnages et des décors plus « informatiques ». Le résultat est étonnant mais pas forcément déplaisant. Il y a ajouté un souci du détail bienvenu et certaines vues d’ensemble sont superbes même si quelques défauts apparaissent parfois notamment dans la fluidité des mouvements. Côté scénario, le bonheur des Insurgés d’Edaleth, c’est un point de vue global de toutes les incidences de la rébellion et de la gestion du gouverneur. Ce n’est pas simplement un affrontement entre des révoltés et les forces de l’ordre. Nicolas Tackian et Stéphane Miquel abordent toutes les dissensions internes, multipliant les personnages, les complots, les rebondissements, les dialogues et les scènes d’action. Leur intrigue est multiple, donnant une ampleur et une ambition là aussi bienvenues, quitte parfois à rendre le récit un peu difficile à suivre. Le jugement est donc plutôt positif, une fois passé le cap des dessins. Un deuxième album d’une série qui mérite que l’on s’y attarde un peu.
La chronique de 16h16