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Célestopol 1922 - Les secrets d'écriture d'Emmanuel Chastellière
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Célestopol 1922 - Les secrets d'écriture d'Emmanuel Chastellière

A l'occasion de la sortie de Célestopol 1922, Emmanuel Chastellière revient sur la création de ce nouvel ouvrage paru aux éditions de L’Homme Sans Nom.

Actusf : Célestopol 1922 vient de paraître aux éditions de L’Homme Sans Nom. Pouvez-vous nous dire quelques mots ?

Emmanuel Chastellière : Bien sûr ! C’est un recueil indépendant du précédent, mais qui prend place donc cette fois encore à Célestopol, une cité russe installée sur la Lune depuis la fin du 19e siècle. Toutes les nouvelles, qui s’entrecroisent (l’idée, c’est de pouvoir le lire comme un roman, ou presque) forment un grand ensemble et se déroulent toutes… en 1922. Enfin, un 1922, puisque nous sommes aussi dans le registre de l’uchronie, évidemment !

Actusf : Parmi les voyageurs et habitants de la cité lunaire, le lecteur croisera également des personnalités célèbres comme Marie Curie ou Howard Carter. Comment les avez-vous choisi ? Représentent-ils quelque chose en particulier ?

Emmanuel Chastellière : Eh bien, je cherchais pour commencer des personnalités qui aient « une actualité » en 1922. Dans les deux cas, ou celui d’un archiduc François-Ferdinand qui n’a pas été assassiné en 1914, c’était parfait. Avec Marie Curie, je voulais mettre en scène une scientifique qui s’est battue pour s’imposer dans un milieu peu évident et a su le faire avec brio. Avec Howard Carter, il s’agissait plus de lui inventer un autre destin que celui que tout le monde lui connaît, pour le coup.

Actusf : Célestopol et Célestopol 1922 rendent hommage à la culture et au romantisme slave. Pourquoi cette culture en particulier ?

Emmanuel Chastellière : Parce qu’elle me touche, tout simplement ! J’ai toujours beaucoup admiré les grands classiques de la littérature russe et je voulais, modestement, leur rendre un peu de cette émotion qu’ils ont su faire naître chez moi.

Actusf : Comment avez-vous écrit ces 13 nouvelles ? Avez-vous fonctionné de la même manière que pour Célestopol ?

Emmanuel Chastellière : Assez naturellement, en développant les synopsis, parfois plusieurs en parallèle, puis en les rédigeant au fur et à mesure de mes envies. J’ai en écrit une grosse quinzaine en réalité, en mettant donc certaines de côté parce qu’elles ne « collaient » pas tout à fait à la thématique. La plupart avaient germé il y a déjà quelques temps, mais la dernière dont j’ai eu l’idée et qui s’est vue finalement glissée dans le sommaire remonte à quelques mois seulement. Comme quoi, c’est très variable !

Actusf : Quels thèmes avez-vous voulu aborder avec ce recueil ? Quelles ont été vos inspirations ?

Emmanuel Chastellière : Celui du temps, comme souvent, qui s’échappe, nous file entre les doigts, ou quand le passé nous fait oublier le présent. Même si je suis un grand adepte d’un divertissement de qualité, il y a aussi quelques textes avec une dimension plus politique ou sociétale ici. Et je m’interroge également encore sur la notion d’humanité, ou de conscience, à travers les personnages automates.
Je ne crois pas avoir eu d’influences nouvelles pour 1922. Je reste fidèle aux précédentes !

Actusf : Pourquoi avoir choisi une cité lunaire pour vos intrigues ? Avez-vous un intérêt particulier pour la lune et les étoiles ?

Emmanuel Chastellière : Si je n’avais pas été aussi mauvais en mathématiques, j’aurais bien voulu embrasser un cursus scientifique pour devenir astronome, oui. L’espace m’a toujours fasciné, à l’image de la récente actualité des sondes martiennes. J’ai lu assez jeune la Trilogie… martienne justement de Kim Stanley Robinson par exemple, qui m’a beaucoup marqué. Et puis, tout simplement, je trouvais plus original que Londres ou Paris pour un univers que l’on peut qualifier de steampunk.

Actusf : Avez-vous une préférence pour l’une de vos nouvelles ? Pour quelles raisons ?

Emmanuel Chastellière : Je pourrais dire que je les aime toutes, et c’est le cas, mais disons… J’aime beaucoup Katarzyna pour son final ou La Fille de l’Hiver, qui sert un peu de cerise sur le gâteau à tout le recueil et qui d’ailleurs est plus une novella qu’une nouvelle, par la taille. Enfin, je dirai Memento Mori. Difficile d’en parler cela dit sans trop en dévoiler !

Actusf : Votre livre Célestopol 1922 est-il une suite à Célestopol paru en 2017 aux éditions de l’instant ? Comment ces nouvelles s’articulent-elles avec votre précédent ouvrage ? Peut-on le lire indépendamment de Célestopol ?

Emmanuel Chastellière : Non, non, ce n’est pas du tout une suite au précédent toujours disponible chez Libretto. J’y tenais pour des raisons tout simplement éditoriales : autrement dit, ne pas me couper d’un public qui ne connaîtrait pas déjà cet univers.
Il est toujours difficile de se dire si cet aspect-là est réussi ou non, mais visiblement, si j’en crois les premières chroniques déjà tombées, j’ai vu juste. Tant mieux !

Actusf : Vous êtes aussi bien traducteur qu’écrivain. Comment travaillez-vous ? Est-ce que certaines de vos traductions vous inspirent pour vos romans ?

Emmanuel Chastellière : En général, je traduis le matin, je coupe tout quelques heures et je passe au volet écriture. J’essaie vraiment de séparer les deux et de conserver une sorte de « respiration ».
Pour ce qui est de l’inspiration, pas vraiment. Peut-être sur le plan du style, si je ne coupais pas justement. Ou alors, indirectement ! Il est vrai que j’ai traduit pas mal de « fantasy à poudre » et que lorsque je suis passé à ce genre-là, avec L’Empire du Léopard ou La Piste des cendres, on a retrouvé des fusils !

Actusf : Quelles sont vos envies pour la suite ? Vos projets ? Peut-on s’attendre à voyager de nouveau dans la cité sélène ?

Emmanuel Chastellière : Ah, entre les projets actés ou les envies, il y a encore parfois des différences, malheureusement ! Ce qui est certain, c’est qu’on me reverra cette année au second semestre chez Scrineo en duo avec Anthelme Hauchecorne et que j’ai un nouveau roman prévu l’an prochain.
Quant à Célestopol… Je me suis battu pour y revenir avec 1922 et j’espère bien pouvoir décoller une nouvelle fois à destination de la Lune et ses mystères ! En tout cas, je ferai tout pour.

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