Plongée dans la guerre de cent ans
On remonte le temps et on s’arrête en… 1437. Voici un seigneur de guerre, le bastard de Bourbon, à la tête d’une armée de pillards, qui prend d’assaut la ville de Chaumont. On peut imaginer ses intentions avec une certaine lucidité… Quand surgit une femme venue de nulle part qui leur tient tête. Les hommes du Bastard sont éberlués devant les techniques de combat qu’elle déploie et c’est normal : elle vient d’Asie. Voici la ville bientôt libérée et cette femme se met à enseigner le maniement du sabre et le kung-fu à des gens qui n’en reviennent pas… Et les repas bien arrosés se succèdent aussi et Denysot-le-clerc est là et note tout. Et il a raison car le bastard de Bourbon ne va pas tarder à revenir.
La langue française est un art martial
Écrivaine française plutôt connue a priori (mais les a priori ne servent au fond à rien) dans le mainstream, Céline Minard livre avec Bastard Battle un exercice de style très étonnant : un récit utilisant le vieux français avec des hommages au… manga ! il fallait oser tout de même et il est fort possible que certains ne s’en soient pas remis (tant mieux, il n’y a plus de place dans les EPHAD). Bastard Battle, à l’origine publié chez Léo Scheer et réédité ici chez Rivages poches, cogne et défouraille pas mal, y compris linguistiquement car il faut faire un effort pour se faire aux tournures de phrases. Au final, résultat assez réjouissant.
Sylvain Bonnet