Jean-Philippe Jaworski est né en 1969. Après des études de lettres, il est professeur agrégé de lettres modernes dans un lycée à Nancy. En 1983, il découvre les jeux de rôles et devient l’auteur amateurs de Tiers Age, qui permet de jouer dans l’univers du Seigneur des Anneaux de Tolkien et Te Deum pour un Massacre un jeu de rôles historique se déroulant pendant les guerres de religion. Il aboutit à une édition professionnelle en 2005. Sa carrière d’écrivain en Fantasy se fait remarquer suite à la parution du recueil de nouvelles Janua Vera (Les Moutons électriques 2007). Avec Gagner la guerre (2009), son premier roman, il remporte le Prix Imaginales dans la catégorie roman francophone. Ces deux ouvrages se passent dans le Vieux Royaume, un univers de Fantasy où la magie est peu présente, quoique puissante et qui puise largement son inspiration dans les romans de cape et d’épée et le roman historique (renaissance italienne). Avec Même pas mort (2013), premier tome d’une trilogie intitulée Rois du Monde se déroulant chez les Celtes, et notamment chez les Bituriges mettant en scène le héros légendaire Belloveros reçoit le Prix Imaginales 2014.
Melchior Ascaride est le graphiste principal des Moutons électriques. Il a reçu en 2016 le Prix Imaginales du meilleur graphisme pour tout son travail chez les Moutons électriques et en 2018 le Prix Imaginales pour son travail du roman graphique Tout au milieu du monde avec Julien Bétan et Mathieu Rivéro. Il dirige actuellement la nouvelle maison d’édition Les Saisons de l’étrange.
“Un bel hommage à Tolkien”
Vingt guerriers nains et trente gnomes dans la montagne. Chargés comme des mules, ils croulent sous les paquetages. Une mission leur est confiée, et pourtant, un calme lugubre fige le camp, ils ont la frousse comme jamais.
Un roman-nouvelle graphique ?
Il faut parfois se méfier des terminologies, souvent, quand j’entends parler de roman graphique, il peut parfois s’agir d’un roman vaguement illustré dans l’esprit de l’auteur, ou encore de bande-dessinée qu’on se targue à nommer en tant que “roman graphique” juste pour titiller et faire parler les experts du genre. Mais ici c’est bien le cas, pas de tromperie sur la marchandise. Avec sa couverture orange, c’est sûr, l’ouvrage attire l’œil rapidement dans un rayonnage. Oui, mais la couleur ne fait pas tout. J’affectionne pour ma part le travail de Melchior Ascaride depuis sa découverte avec l’illustration de couverture du roman avec le premier roman des Récits du Demi-Loup de Chloé Chevalier. Depuis, Melchior Ascaride a une patte qui ne cesse de me titiller, à chaque fois que je le vois, je ne peux m’empêcher de penser que je dois lire ce roman, uniquement parce que la couverture me fait salement de l’œil.
Venons-en simplement aux faits. L’appel “Tolkien” et “Ascaride” faisant leur chemin, nous voilà alors avec l’ouvrage entre les mains. Ce format court passe très bien. On retrouve ici tout à fait l’esprit Tolkien, avec nettement plus d’humour et une écriture en français d’origine. Je m’excuse platement de n’avoir pas parcouru Jaworski avant d’attaquer Désolation, mais ce format suffit amplement à me convaincre que l’association des deux en a fait un très bel ouvrage. Captivant et prenant, la typographie se mêle aux illustrations pour davantage s’imprégner du rythme de l’intrigue. Et là où le texte se tait, les illustrations sont suffisamment parlantes pour se rendre compte de l’ambiance latente dans laquelle sont plongés nos protagonistes d’infortune.
En un mot : magistral.
Je n’ai pas envie d’en dire plus, si ce n’est qu’il est possible de réconcilier les frileux de la Fantasy avec cette nouvelle de Jaworski, comme quoi, ça peut être court, efficace et passionnant.
Désolation
Auteur : Jean-Philippe Jaworski
Illustrateur : Melchior Ascaride
ISBN : 9782361836153
Edition : Les moutons électriques
Collection : La Bibliothèque dessinée
Janvier 2020
Niluje
