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Dark Knight III

Andy Kubert (Dessinateur), Jérôme Wicky (Traducteur), Frank Miller (Scénariste), Klaus Janson (Encrage), Eduardo Risso (Dessinateur), Brian Azzarello (Scénariste)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : 
Date de parution : 04/03/2016  -  bd
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Dark Knight III

Doit-on présenter Frank Miller ? Jeune dessinateur, il a émergé chez Marvel sur la série Daredevil au début des années 80 en imposant un ton noir et un graphisme inspiré à la fois de Kirby et du manga. Miller est allé ensuite chez DC où il a sorti tout d’abord Ronin et surtout Dark Knight Returns qui l’a imposé comme un des meilleurs créateurs de sa génération, aux côtés d’Alan Moore. Un séjour désastreux à Hollywood (Robocop 2 et 3, au secours !) ne l’empêche pas de sortir en 1992 Sin City, série hard boiled pleine de femmes fatales et de flics au bout du rouleau, avec des partis pris graphiques radicaux et efficaces. Depuis, Miller vit sur ses acquis et n’a plus sorti de série marquante : son Dark Knight Strikes Back était assez ennuyeux. Le cinéma l’a de nouveau accaparé pour deux Sin City et une adaptation désastreuse du Spirit.
 
Pour ce troisième volet de la saga Dark Knight, Miller a hérité de Brian Azzarello comme co-scénariste (sur la pression de DC). Auteur réputé de la série 100 Bullets, Azzarello a aussi travaillé sur Superman, Batman, Hellblazer/Constantine. En France, on l’a remarqué avec un album sur le Joker dessiné par Lee Bermejo. Avec l’aide de l’efficace Andy Kubert (Miller signe cependant aussi des pages), le duo Miller/Azzarello nous offre Dark Knight III The Master Race, traduit ici par Urban : pour quel résultat ?
 
Les héros ne meurent jamais…
 
Gotham, des années après la dernière apparition de Batman et sa victoire contre Brainiac et Luthor… La police fait régner un ordre précaire dans les rues, toujours sous les ordres du commissaire Ellen Yindel quand la rumeur se répand : le chevalier noir est de retour. Yindel lance toutes ses forces pour attraper le fugitif : il s’agit en fait de Carrie Kelley, la dernière Robin, qui a revêtu la tunique une dernière fois… car Bruce Wayne est mort, dit-elle.
 
Pendant ce temps, le professeur Palmer, plus connu sous le nom d’Atom, est contacté par Lara, la fille de Superman et Wonder Woman. Superman congelé dans sa forteresse de solitude, Lara a recueilli la cloche contenant la cité de Kandor, réduite des années auparavant par Brainiac. Les kryptoniens ne demandent qu’une seule chose : reprendre taille humaine. Ray Palmer se laisse convaincre mais ne met-il pas ainsi toute l’humanité en danger ?
 
Le filon de la nostalgie, une fois de plus
 
Frank Miller, qu’il le veuille ou non et quoiqu’en pense les esprits grincheux (dont moi-même) est un mythe vivant. L’annonce de son retour sur une nouvelle mini-série Dark Knight l’année dernière a fait vibrer la toile (même s’il est assisté de Brian Azzarello). Qu’avons-nous ici ? Une brillante introduction, très bien séquencée (Kubert a certainement voulu imiter, au sens pictural, le style de Miller), bien dessinée (et Miller livre d’ailleurs de belles planches sur Atom).
 
En difficultés financières (alors que les films de super-héros cartonnent) DC comics a ici tenté le même genre de « coup » qu’avec les mini-séries Before Watchmen, c’est-à-dire jouer sur la nostalgie des trentenaires/quadragénaires fans du travail de Moore et Miller, génies « démythifiants » (et contre leur gré ?) des comics des années 80… Le critique sourcilleux et soupçonneux se voit cependant par honnêteté intellectuelle tenu de dire que ce premier volume est appétissant, voire jouissif (pour paraphraser le Mad Movies d’antan) sans pour autant pouvoir être comparé à Dark Knight Returns (mais on ne lui en demandait pas tant). Quid de la suite ? L’avenir le dira.

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