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Harrison Harrison

Daryl Gregory (Auteur), Laurent Philibert-Caillat (Traducteur), Nicolas Fructus (Illustrateur interne)
Langue d'origine : Anglais
Aux éditions : 
Date de parution : 27/02/2020  -  livre
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Daryl Gregory - Harrison Harrison

Un auteur qui compte dans le fantastique contemporain

Daryl Gregory était peu connu de nos belles contrées francophones avant la parution de L’éducation de Stony Mayhall (Le Bélial', 2014). On y découvrait la jeunesse d’un jeune zombie dans une ambiance à la fois horrifique et touchante. Puis il y a eu la parution de Nous allons tous très bien merci (Le Bélial', 2015), lauréat du prix Shirley Jackson qui imposa Gregory. Dans un récit court, dense, notre auteur réussit à nous faire frissonner, avec (déjà) des références à Lovecraft. D’inspiration cette fois-ci plus science-fiction, Afterparty (Le Bélial', 2016) nous avait un peu déçu. Harrison Harrison, qui vient juste de paraître, reprend un des personnages principaux de Nous allons tous très bien merci et a pour ambition de renouer avec le fantastique qui a fait le succès de Gregory. Viens, mignonne, allons voir si la rose a des épines…

Perdu près du vieil océan (qu’il salue)

Enfant, le jeune Harrison Harrison (bonjour les traditions familiales) a perdu son père et une de ses jambes en haute mer. Il en a hérité une certaine méfiance envers l’océan, pas incompréhensible : ses rares souvenirs d’un monstre avec des tentacules ne l’aident d’ailleurs pas. Avec une mère océanographe, on peut dire que la vie n’aide pas le jeune Harrison. Quand elle décide de déménager dans la petite bourgade de Dunnsmouth en Nouvelle-Angleterre, il la suit. Il ne sait pas que c’est dans ce coin-là que le drame de son enfance s’est produit. Il a juste à se coltiner un collège et des camarades très lourds… À part Lydia. Mais voilà que sa mère disparaît en pleine mer… Harrison ne veut pas croire à sa mort, malgré la présence de sa tante. Quand un humanoïde à la gueule de poisson issu de « ceux des profondeurs », Lub, l’aborde, il n’est pas rassuré. Mais ce n’est que le début. Dunnsmouth est pleine de surprises car sa mère est encore vivante, sous la menace d’un monstre appelé le Scrimshander… Harrison ne va pas la laisser tomber.

Un roman humide et fumant

L’inspiration lovecraftienne de Harrison Harrison est assez clairement annoncée au fil du récit. La ville de Dunnsmouth évoque Le cauchemar d’Innsmouth, on croise « ceux des profondeurs » qui évoquent les Profonds de Lovecraft. Pour autant, le mal n’est pas absolu : on retrouve un gentil profond, Lub, et des jeunes de Dunnsmouth qui se rebellent. Harrison Harrison peut aussi être rattaché au roman pour adolescents, voire au Young Adult. C’est en tout cas très réussi car on frissonne à certaines pages. Saluons également la qualité des illustrations de Nicolas Fructus.

 

Sylvain Bonnet

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