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Dead End Street

Christian de Metter (Dessinateur, Coloriste), Thomas Benet (Scénariste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/12/2004  -  bd
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Dead End Street

Deuxième volet de cette série un peu atypique, signée De Metter et Benet. On retrouve avec plaisir ce Londres de la fin des années 60, où les Beatles régnaient en maître et où les Stones se faisaient jeter en prison pour quelques cachets et une barre chocolatée incongrûment oubliée. On l'attendait cette suite et on ne peut pas s'empêcher de se dire que décidemment,il est bien frustrant ce format 48 pages

Secte et enquête

Lorsque nous avions laissé Indranath Ray, le medium ultra mode du tout Londres sixties, et Cassandra Jones journaliste free lance, ils venaient à l'évidence de mettre le doigt sur une affaire qui risquait de faire trembler dans ses fondements une société anglaise toujours très conservatrice en dépit des excès de sa belle jeunesse. Enquêtant sur la mort de Jasper Brown, le chanteur des Queen Bees, ils étaient entrés en possession du film d'un rite satanique particulièrement cruel sur lequel figurait des personnalités très haut placées.

Rapidement nous parvenons à nous faire une idée plus précise de l'étendue du pouvoir réel de cette secte. Le terrible Peterson, manager des Queen Bees, n'y fait guère plus que de la figuration en regard des dignitaires du gouvernement qui s'adonnent à ces messes sanglantes. Les manœuvres de Ray et Jones ne passent pas inaperçues,et la situation pour eux devient vite dangereuse.

Et c'est alors que l'on s'installe avec délice dans cette intrigue touffue, que Benet et De Metter rompent brutalement l'engagement. Bien trop hâtive, l'inévitable confrontation laisse l'impression de se solder par un pat piteux et rigoureusement insatisfaisant.

Dommage

La soudaine accélération du récit laisse en suspens bon nombre des questions soulevées dans le premier volume. Dommage que dans la précipitation tout un pan du décor s'effondre aussi. Car si la reconstitution du Londres de 1967 était un plaisir d'initiés, l'évocation des tensions sociales de la période était une composante plus qu'intéressante de la série. Tombés donc au champ du rendement les développements que le choix de héros indiens et jamaïcains pouvaient nous laisser présager. On regrette d'avoir gagner en rapidité ce que l'on a perdu en profondeur. D'autant plus que le style si particulier de Christian De Metter sied plus à l'ambiance qu'à l'action(un effet qui trouve sans doute son origine dans cette technique si particulière qui consiste à dessiner séparément avec ses deux pieds pour ensuite superposer le tout via Photoshop – cf l'interview des intéressés.)

Swinging London affichait bien trop de particularismes pour ne pas avoir à se mériter un peu, et c'est précisément là que résidait une grande partie de son charme. Dommage que De Metter et Benet n'aient pas persévéré dans cette voie, certes plus ardue, mais combien plus enrichissante.

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