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Dessine les fées

Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/03/2008  -  jeunesse
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Dessine les fées

Fin 2007, Fleurus a lancé une nouvelle collection pour les apprentis dessinateurs "Fleurus Fantasy Art". Avec la complicité de deux auteurs-illustrateurs : Follenn et Amandine Labarre. Le premier a publié Dessine les dragons fin 2007, Dessine les guerriers courant 2008 et Dessine les créatures Fantasy fin 2008. Plus légère et plus éthérée, Amandine Labarre a produit, pour sa part, un Dessine les Fées d’une très bonne qualité. Un album qui plaira davantage aux filles.

Le principe de la collection est contenu dans le titre : il s’agit d’apprendre à dessiner un type de personnage du monde de la fantasy. Pas de rappel sur ce que sont les fées. On s’adresse à des lectrices averties. On s’intéresse d’emblée aux détails de la coiffure et de la garde-robe. De l’esquisse crayonnée à la mise en couleur par la peinture. Tout est dévoilé aux illustratrices en herbe.

Illustratrice de la nature, des fleurs et des animaux, Amandine Labarre s’est illustrée dans plusieurs ouvrages remarquables sur les mondes féériques et les créatures imaginaires : un superbe Faery City aux éditions Tournon, un non moins splendide Arcanes féériques aux éditions La Mascara, un ravissant Herbier Féérique aux éditions AK. Elle a signé de nombreuses couvertures de romans fantasy chez Bragelonne ou à l’Atalante et a réalisé, dans un style différent, les dessins des BDs sur les légendes celtes ou iakotas aux éditions SEMIC.

Treize créatures merveilleuses prennent la pose

Après un chapitre sur l’ABC de la couleur et du crayonné, Amandine Labarre commence par les détails. Il suffit d’un détail pour reconnaître une fée : des oreilles légèrement pointues, une coiffure, une pointe d’aile. Puis elle poursuit sur la garde-robe végétale ou médiévale et les accessoires (sacoche à trésors, bracelet à grelots).

Après quelques modèles de fées des bois (hamadryade, elfe sylvain, faune), des eaux (sirène), des airs (sylphe, coursier ailé) et des fleurs (fée millepertuis), Amadine Labarre présente ses treize modèles et portraits : la fée du lierre, la fée du matin, la fée libellule, la fée Iris, l’elfe archer, la fée Clématite, la fée des champignons, la fée papillon, la fée des écureuils, la fée des prairies, l’elfe harpiste, la sirène, la fée du soir.

Pour la plupart des personnages, plusieurs illustrations didactiques sont proposées : les volumes simples et les éléments décomposés,  une première ébauche des contours, un croquis crayonné, une ou plusieurs versions couleur de tailles différentes. Un petit encart illustré par un détail du dessin décrit le personnage. Il est suivi d’un autre encart sur le matériel nécessaire pour dessiner et pour peindre.

Des fées gracieuses aux styles variés

Le grand talent d’Amandine Labarre ne s’exprime jamais mieux que dans les romans graphiques féériques. Nous recommandons au plaisir de vos yeux et à la culture de votre imaginaire la lecture de Faery City ou d’Arcanes féériques, carnet de voyage de Sinane l’enchanteur. Dans Dessine avec les fées, album didactique, l’illustratrice n’a pas eu à forcer son talent. Quelques dessins sont remarquables comme la fée du lierre, l’elfe archer ou la fée papillon (avec ses allures de Vanessa Paradis), d’autres sont plus stylisés avec des tonalités manga (la fée du soir), nippo-grecque (l’elfe harpiste)  ou  contes modernes pour enfant (la fée des écureuils). Pour ces derniers, les dessinatrices en herbe pourront toujours modifier les visages.

Quoi qu’il en soit, le trait d’Amandine Labarre reste toujours élégant, d’une grande délicatesse et d’une grande finesse. C’en est presque déconcertant. Car le trait du lecteur est forcément hésitant, maladroit, là où celui de l’auteure semble d’être déroulé naturellement. Autant dire que la gomme est obligatoire. On aurait aimé davantage de visages en gros plan. La belle fée du lierre ne fait que renforcer ce souhait. Les fées sont souvent un peu trop noyées dans leur décor. 

Les équilibres entre didactique et qualité visuelle, entre texte et illustrations, entre dessins noirs et tableaux couleur, tiennent bien la route. Amandine Labarre est un bon professeur. L’éditeur a bien peaufiné sa méthode. L’album est agréable au toucher (paillettes 3D en couverture, papier glacé à l’intérieur), mais aussi à l’odeur. La couverture ne reprend pas l’illustration la plus réussie, mais elle ne dessert pas l’album.

Un must pour les futurs illustrateurs et illustratrices de fantasy.

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