Janolle est connu pour son cycle Nemesis, paru dans la collection Soleil (au moment de leur formidable coup marketing qui proposait des premiers tomes, dont Nemesis, à 3 euros).

À l'instar de son intéressant prédécesseur, ce nouveau cycle est également situé à New York... Ou plutôt ce qu'il en reste après le passage des Drachs, une race extraterrestre débarquée façon Independence Day dans un objectif relativement similaire – l'extermination de la race humaine... Heureusement pour nous, quelques savants, voyant l'anéantissement poindre le bout de son nez, ont eu l'idée de construire des « ruches », de vastes complexes souterrains autosuffisants et gérés par une IA chargée, de temps en temps, de « réveiller » des embryons pour peupler la ruche de jeunes (très jeunes) hommes et femmes. Le tout dans l'objectif de reprendre un jour le contrôle sur une Terre dévastée, où règnent en maîtres des sentinelles laissées derrière eux par les Drachs...

Empire State

Janolle fait partie de ces auteurs français qui sont tombés dans la Grosse Pomme un jour et dont les histoires n'en décolleront jamais... Après Nemesis et son New York urbain mais techno-fantasque, Janolle transforme la ville en champ de ruines. Il faut reconnaître que le décor est plaisant, à l'instar de la couverture et sa Liberté éclairant... la jungle. Au fil des pages, on s'émerveillera de tous ces grands symboles affaissés comme des anges déchus et on se demandera pourquoi, fichtre, le Chrysler Building est encore debout. Peut-être pour servir de décor Art Déco aux tomes suivants ? Vous l'aurez compris, l'enrobage visuel de ce premier tome est onirique et prometteur.

Deyann

Un personnage bien pâle, hélas, que ce Deyann au centre du drame (car c'en est un) qui se déroule dans H.O.P.E. Dommage que les autres personnages qui gravitent autour de l'énigme dont il est la clef – et qui, deuxième hélas, ne réserve pas de grandes surprises – présentent plus d'intérêt que le protagoniste. Le scénario en pâtit : ce premier tome, sans être totalement dénué d'intérêt, ne satisfait pas les espoirs que l'on y placerait à la lecture des premières planches. On se consolera à l'introduction d'une intrigue vaguement inspirée de Matrix qui, il faut le dire, permet heureusement de susciter une certaine curiosité pour les tomes suivants.

On attendra de ce cycle, agréable et rythmé, qu'il fasse ses preuves du côté de l'histoire.