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Do Androids Dream of Electric Sheep?, tome 1

Philip K. Dick ( Auteur), Blond (Coloriste), Tony Parker (Dessinateur)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : 
Date de parution : 31/03/2011  -  bd
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Do Androids Dream of Electric Sheep?, tome 1

Né en 1928 et décédé en 1982, Philip K. Dick est l'un des auteurs majeurs de la science fiction mondiale. Ses obsessions autour de la réalité et de la définition de l'être humain ont durablement marqué des générations de lecteurs et fourni au cinéma une flopée de scénarios pour des films comme Blade Runner, Total Recall, Planète hurlante, Minority Report, Paycheck, A Scanner Darkly et récemment L'Agence.
 
De sa trentaine de romans, on recommandera vivement des ouvrages comme Le Maître du haut chateau, Ubik ou Substance mort.
 
Avoir un animal et s'en occuper...
 
Parmi ses récits les plus marquants, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (Do Androids Dream of Electric Sheep?) nous plonge dans un futur qui ressemble à l'enfer. Dévastée par une guerre nucléaire, la Terre n'abrite plus qu'une poignée d'humains qui ont choisi d'y rester ou qui n'ont pas pu émigrer sur Mars. Les espèces animales ont également souffert du conflit au point qu'il est devenu à la mode de posséder un animal chez soi, sur le toit de son immeuble. Un symbole de réussite sociale mais également de préservation des derniers individus.
 
Rick Deckard possède un mouton. Ce chasseur de primes, qui traque les androïdes durant la journée, en prend grand soin avant de partir au travail. Mais c'est un mensonge à destination de ses voisins : la bête est en fait décédée quelque temps plus tôt et il l'a fait transformer en androïde, histoire de sauver les apparences. C'est donc un robot imitant le vivant qu'il héberge...
 
La force d'une vision
 
Les quelques pages de ce premier tome (il y en aura trois au total) donnent une idée assez précise du génie de Philip K. Dick. On y trouve toute la force de son écriture, développant un futur aussi intriguant que passionnant. Sa vision est celle de l'abîme. C'est noir, sombre et attirant avec ces quelques humains évoluant dans des villes laissées en grande partie à l'abandon. Ces images d'un futur dévasté avec une humanité qui se cherche sont devenues rares ces derniers temps en science fiction, malgré leur puissance. Les ressusciter le temps de cet album est un premier bon point.
 
Son personnage est également très réussi dans sa noirceur et son desespoir. Rick Deckard lutte pour son assension sociale et pour sauver son mariage. Cela le rend particulièrement touchant. Enfin, les thématiques autour de la frontière entre la robotique et l'humain, entre le réel et le mécanique, restent toujours aussi stimulantes pour l'esprit. En posant la question très clairement sur ce qui fait de nous des êtres humains, sur la définition même de l'humanité et de son futur, Philip K. Dick invite à la réflexion. Il égratigne au passage les médias de masse et tout ce qui conduit à l'abrutissement et au contrôle des individus.
 
Cette adaptation lui rend un bel hommage. Elle restitue parfaitement l'ambiance qui règne dans le roman, suivant assez fidèlement l'intrigue. Si le dessin est parfois un peu inégal et pas tout à fait à la hauteur de l'enjeu, il offre tout de même quelques images particulièrement fortes. À noter également l'importance du paratexte, avec plusieurs tribunes et articles sur Philip K. Dick pour resituer l'écrivain qu'il était. Ce n'est jamais inutile.
 
Écrit en 1966, Do Androids Dream of Electric Sheep? reste aujourd'hui encore d'une brûlante actualité. Un récit qui ne cesse de nous interroger sur notre monde et le futur que l'on veut lui donner. Un propos qui fait toujours mouche. Autant dire que l'on recommande vivement sa lecture, que ce soit sous la forme de cette adaptation ou sous la forme du roman. Elle est aussi indispensable que son auteur !

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