Après les dossiers consacrés à Serge Lehman, Jacques Barbéri, René Réouven, Michel Jeury et Emmanuel Jouanne, Bifrost continue à passer en revue les auteurs français de science fiction. C’est au tour de Joëlle Wintrebert d’avoir les honneurs de la rédaction avec une très longue interview.

Hydra

Des honneurs amplement mérités lorsqu’on lit la nouvelle Hydra présente dans ce numéro de Bifrost. Renouant avec une forme de planet opéra qui a un peu moins cours aujourd’hui, elle nous emmène avec des colons aux prises avec une étrange forme de vie sur la planète où ils ont débarqué. Des colons complètement enfermés dans leurs croyances et qui auront bien du mal à évoluer pour s’intégrer à cette terre qui les accueille. Voilà une novella qui a du corps et que l’on prend plaisir à lire. Joëlle Wintrebert parvient parfaitement à rendre son personnage attachant et à créer avec lui une empathie qui rend ses aventures passionnantes, notamment lorsqu’il est confronté à l’inconnu ou aux idées préconçues de ses compagnons. Un excellent texte ! La démonstration du talent de Wintrebert est magistrale.

Les deux autres nouvelles méritent également qu’on s’y arrête. D’abord celle de Jacques Barbéri avec A La cour du Roi Lézard, une fiction qui mélange SF et musique. Jeffrey Ford ensuite avec Entre le temps et l’espace, une nouvelle sur les regrets d’un vieil astronaute qui a passé sa vie à parcourir les étoiles. Une nouvelle qui n’est pas sans rappeler La Dame de Cuir de Michel Grimaud, publié il y a déjà quelques années (et qui mériterait sans doute une réédition).

Une revue indispensable

Cela fait des années qu’on le dit, Bifrost est une revue indispensable et essentielle à la science-fiction française. Un jugement qu’on ne révisera pas avec ce numéro après le plaisir qu’on a eu de lire la nouvelle de Joëlle Wintrebert. Bravo. Longue vie à la revue.