Actusf : Quels chemins avez-vous suivis pour devenir libraire et vous occuper du rayon “Imaginaire” ?
Charles Trecourt : Un chemin très détourné :) J'ai commencé des études de sciences, continué dans le dessin, et fini par travailler quelques années dans un service client au téléphone. Comme j'étais passionné de science-fiction et fantasy, et aussi de jeux de rôles, j'ai fini par monter ma boutique spécialisée sur tout ça, après la fermeture de ma boutique de jeux préférée. J'ai appris le métier de libraire, et de commerçant, entièrement tout seul et sur le tas.
Actusf : Parlez nous de votre librairie et de sa taille. Pouvez-vous nous la présenter ?
Charles Trecourt : La partie librairie de Trollune fait environ 25 m², pour près de 100 mètres linéaires d'étagères en VF, et une petite vingtaine pour la VO anglaise.
On a de fait plus de surface consacrée au jeu, avec en tout 94 m² d'espace de ventes, où on trouve aussi une zone jeux de figurines, un espace petits jeux, une grosse zone jeux de société, de larges rayons pour le jeu de rôles (en VF et en VO), et un espace jeux de cartes à collectionner derrière le comptoir. En plus de cela, on a 120 m² d'espace de jeu et d'accueil, susceptibles aussi de recevoir des auteurs en dédicace, et qui servent notamment tous les soirs à des activités ludiques nocturnes.
Actusf : Comment choisissez-vous les titres que vous prenez en rayon ?
Charles Trecourt : Comme on peut.
Plus sérieusement, on prend de toute façon au moins 1 exemplaire de tout ce qui sort dans le créneau de la SF/Fantasy. Et la plupart du temps, si on vend un livre on le reprend pour le rayon. On prend des quantités supplémentaires largement au jugé, selon ce qu'on sait de l'auteur, de l'éditeur, des attentes de nos habitués.
On s'efforce de ne pas avoir à faire de retours, au maximum.
Actusf : Quels sont les titres qui fonctionnent le mieux ? Y a-t-il des genres qui se vendent mieux que les autres ?
Charles Trecourt : Beaucoup de titres marchent très bien, mais on continue de vendre en continu du Trône de Fer, et dans une moindre mesure du Robin Hobb ou du Lovecraft. Je pense que ce sont nos ventes les plus régulières. Pour la SF, je dirais Peter F. Hamilton mais les ventes sont plus réparties. Au niveau des genres, on vend principalement de la Fantasy, mais il y a une belle percée de la Bit-Lit. La SF vient un peu après.
Actusf : D’après vous, quelles sont les raisons qui font qu’un livre marche bien dans votre librairie ? Quelle est la part de votre conseil, de la couverture, de l’importance de l’auteur ou du “buzz” autour du livre ?
Charles Trecourt : Un mélange de tout ça, je pense, dans des proportions difficiles à estimer. En plus ça varie pas mal d'un client à l'autre. A mon avis, la renommée de l'auteur est en général le facteur le plus fort. C'est de toute façon largement ce qui crée des buzz.
Actusf : On parle souvent d’un déclin de la science-fiction par rapport à un essor de la fantasy. Avez-vous l’impression que c’est le cas ? Est-ce que la SF se vend moins bien ces dernières années ? Et la fantasy ?
Charles Trecourt : Nous on vend de plus en plus des deux depuis qu'on a ouvert boutique, donc c'est difficile de trancher :)
C'est certain que les goûts du public (en tout cas en France) sont plus largement tournés vers la Fantasy que vers la SF, et l'offre le reflète bien. Cela dit, on garde une part de lecteurs très loyaux à la science-fiction.
Actusf : Avez-vous l’impression dans votre librairie que les acheteurs de Bit Litt’, de science-fiction et de fantasy sont les mêmes lecteurs ?
Charles Trecourt : Des fois oui, et des fois non :)
Comme pour tous les autres sous-genres, on a des lecteurs plus ou moins exclusifs, et aussi pas mal de lecteurs aux goûts plus larges.
Actusf : On parle parfois de séparer dans les rayons la science-fiction et la fantasy. Etes-vous pour ou contre ? Et pourquoi ?
Charles Trecourt : A mon sens, il y a trop de produits à la frontière des genres, ou hybrides, ou dans des sous-genres encore plus spécialisés, pour qu'un tel classement soit bien pratique. Mais sur ça, je pense que c'est à chaque libraire de se faire son idée :)
Actusf : Comment voyez-vous la multiplication des titres et des éditeurs ? Est-ce que cela est un problème pour vous ?
Charles Trecourt : Je ne le vois pas comme tel, en tout cas.
C'est sûr que ça signifie plus de travail, et plus de stock à gérer, mais c'est aussi un foisonnement qui est très encourageant, et propose du coup plus de produits à vendre. Le lecteur a de ce fait un choix toujours très imposant de titres à acheter, et je trouve ça préférable à une offre modeste. Evidemment, c'est certain que ça coûte cher, et que tous les titres ne se vendent pas du tout à hauteur égale :)
Actusf : Comment gérer vous votre “fond” ? Arrivez-vous à avoir du fond dans votre librairie ?
Charles Trecourt : Comme je disais plus haut, on prend à peu près tout, et on le reprend s'il est vendu. C'est un principe de gestion fort simple, mais coûteux. Et du coup, oui, on a plein de fonds :)
Actusf : Votre métier a-t-il évolué ces dernières années ? Qu’est-ce qui a changé ?
Charles Trecourt : Pas réellement, sinon qu'on est de plus en plus compétents dedans. Ca ne fait pas si longtemps qu'on fait ce métier, d'un autre côté.
Actusf : Quelles ont été les meilleures ventes en 2010 ?
Charles Trecourt : Il y en a beaucoup.
Si je devais n'en citer que quelques-une, je dirais Le Nom du Vent, et le Projet Bleiberg.
Actusf : Quels ont été vos derniers coups de cœur de lecteur ?
Charles Trecourt : Pour faire la synthèse de l'équipe Trollune, je dirais Patrick Rothfuss, Steven Erikson, Richard Morgan, et Justine Niogret (avec Chien du Heaume).
Charles Trecourt : Un chemin très détourné :) J'ai commencé des études de sciences, continué dans le dessin, et fini par travailler quelques années dans un service client au téléphone. Comme j'étais passionné de science-fiction et fantasy, et aussi de jeux de rôles, j'ai fini par monter ma boutique spécialisée sur tout ça, après la fermeture de ma boutique de jeux préférée. J'ai appris le métier de libraire, et de commerçant, entièrement tout seul et sur le tas.
Actusf : Parlez nous de votre librairie et de sa taille. Pouvez-vous nous la présenter ?
Charles Trecourt : La partie librairie de Trollune fait environ 25 m², pour près de 100 mètres linéaires d'étagères en VF, et une petite vingtaine pour la VO anglaise.
On a de fait plus de surface consacrée au jeu, avec en tout 94 m² d'espace de ventes, où on trouve aussi une zone jeux de figurines, un espace petits jeux, une grosse zone jeux de société, de larges rayons pour le jeu de rôles (en VF et en VO), et un espace jeux de cartes à collectionner derrière le comptoir. En plus de cela, on a 120 m² d'espace de jeu et d'accueil, susceptibles aussi de recevoir des auteurs en dédicace, et qui servent notamment tous les soirs à des activités ludiques nocturnes.
Actusf : Comment choisissez-vous les titres que vous prenez en rayon ?
Charles Trecourt : Comme on peut.
Plus sérieusement, on prend de toute façon au moins 1 exemplaire de tout ce qui sort dans le créneau de la SF/Fantasy. Et la plupart du temps, si on vend un livre on le reprend pour le rayon. On prend des quantités supplémentaires largement au jugé, selon ce qu'on sait de l'auteur, de l'éditeur, des attentes de nos habitués.
On s'efforce de ne pas avoir à faire de retours, au maximum.
Actusf : Quels sont les titres qui fonctionnent le mieux ? Y a-t-il des genres qui se vendent mieux que les autres ?
Charles Trecourt : Beaucoup de titres marchent très bien, mais on continue de vendre en continu du Trône de Fer, et dans une moindre mesure du Robin Hobb ou du Lovecraft. Je pense que ce sont nos ventes les plus régulières. Pour la SF, je dirais Peter F. Hamilton mais les ventes sont plus réparties. Au niveau des genres, on vend principalement de la Fantasy, mais il y a une belle percée de la Bit-Lit. La SF vient un peu après.
Actusf : D’après vous, quelles sont les raisons qui font qu’un livre marche bien dans votre librairie ? Quelle est la part de votre conseil, de la couverture, de l’importance de l’auteur ou du “buzz” autour du livre ?
Charles Trecourt : Un mélange de tout ça, je pense, dans des proportions difficiles à estimer. En plus ça varie pas mal d'un client à l'autre. A mon avis, la renommée de l'auteur est en général le facteur le plus fort. C'est de toute façon largement ce qui crée des buzz.
Actusf : On parle souvent d’un déclin de la science-fiction par rapport à un essor de la fantasy. Avez-vous l’impression que c’est le cas ? Est-ce que la SF se vend moins bien ces dernières années ? Et la fantasy ?
Charles Trecourt : Nous on vend de plus en plus des deux depuis qu'on a ouvert boutique, donc c'est difficile de trancher :)
C'est certain que les goûts du public (en tout cas en France) sont plus largement tournés vers la Fantasy que vers la SF, et l'offre le reflète bien. Cela dit, on garde une part de lecteurs très loyaux à la science-fiction.
Actusf : Avez-vous l’impression dans votre librairie que les acheteurs de Bit Litt’, de science-fiction et de fantasy sont les mêmes lecteurs ?
Charles Trecourt : Des fois oui, et des fois non :)
Comme pour tous les autres sous-genres, on a des lecteurs plus ou moins exclusifs, et aussi pas mal de lecteurs aux goûts plus larges.
Actusf : On parle parfois de séparer dans les rayons la science-fiction et la fantasy. Etes-vous pour ou contre ? Et pourquoi ?
Charles Trecourt : A mon sens, il y a trop de produits à la frontière des genres, ou hybrides, ou dans des sous-genres encore plus spécialisés, pour qu'un tel classement soit bien pratique. Mais sur ça, je pense que c'est à chaque libraire de se faire son idée :)
Actusf : Comment voyez-vous la multiplication des titres et des éditeurs ? Est-ce que cela est un problème pour vous ?
Charles Trecourt : Je ne le vois pas comme tel, en tout cas.
C'est sûr que ça signifie plus de travail, et plus de stock à gérer, mais c'est aussi un foisonnement qui est très encourageant, et propose du coup plus de produits à vendre. Le lecteur a de ce fait un choix toujours très imposant de titres à acheter, et je trouve ça préférable à une offre modeste. Evidemment, c'est certain que ça coûte cher, et que tous les titres ne se vendent pas du tout à hauteur égale :)
Actusf : Comment gérer vous votre “fond” ? Arrivez-vous à avoir du fond dans votre librairie ?
Charles Trecourt : Comme je disais plus haut, on prend à peu près tout, et on le reprend s'il est vendu. C'est un principe de gestion fort simple, mais coûteux. Et du coup, oui, on a plein de fonds :)
Actusf : Votre métier a-t-il évolué ces dernières années ? Qu’est-ce qui a changé ?
Charles Trecourt : Pas réellement, sinon qu'on est de plus en plus compétents dedans. Ca ne fait pas si longtemps qu'on fait ce métier, d'un autre côté.
Actusf : Quelles ont été les meilleures ventes en 2010 ?
Charles Trecourt : Il y en a beaucoup.
Si je devais n'en citer que quelques-une, je dirais Le Nom du Vent, et le Projet Bleiberg.
Actusf : Quels ont été vos derniers coups de cœur de lecteur ?
Charles Trecourt : Pour faire la synthèse de l'équipe Trollune, je dirais Patrick Rothfuss, Steven Erikson, Richard Morgan, et Justine Niogret (avec Chien du Heaume).