Né en 1948, Dan Simmons est un très grand de la science-fiction et du fantastique. Ses romans comme l'Echiquier du mal, Terreur ou Hyperion sont autant de chefs-d'oeuvre que l'on ne peut que conseiller. Avec Drood, il se lance dans un roman autour des dernières années de la vie de l'immense Charles Dickens et de son obsession pour le personnage de Drood. Un récit entre fantastique et histoire...
Wilkie Collins, meilleur ami/ennemi de Dickens
Le narrateur de ce roman n'est autre que Wilkie Collins, autre écrivain à succès du milieu du XIXème siècle en Angleterre. Véritable ami de Charles Dickens, sa notice wikipédia nous apprend qu'il a collaboré à de nombreuses reprises et longuement avec lui et qu'il est considéré comme l'écrivain du premier roman policier anglais : La Pierre de Lune.
L'objet de son récit est donc les dernières années de Charles Dickens et plus précisément son obsession pour l'homme nommé Drood. Rencontré lors d'un dramatique accident de train, ce personnage ne cesse de hanter l'écrivain qui va tout tenter pour le retrouver une fois revenu à Londres, quitte à s'aventurer dans la ville "du dessous", là où les indigents trouvent refuge l'hiver entre les égouts et les catacombes...
Malheureusement pour Dickens, et pour Collins, Drood est également une malédiction. Et si l'on en croit un drôle de détective privé, il est responsable de la mort de plus de 300 personnes et possède d'étranges pouvoirs.
De la société des auteurs et des gentlemen...
Au delà de cette quête et de ce personnage inquiétant qui n'a plus de nez et de paupières, Drood est aussi un roman sur les rivalités des auteurs au milieu de ce XIXème siècle fleurissant pour la littérature anglaise. Si Dickens et Collins étaient amis, Dan Simmons met en scène la rivalité qui pouvait exister entre les deux hommes. Dickens apparaît comme un monstre d'orgueil sûr de lui, se faisant obéir avec autorité, donnant des avis acerbes sur les oeuvres de Collins, tout en menant une vie parfois légère en entretenant une maîtresse en France. Si Collins était son intime, il dresse un portrait au vitriol de son ami.
Wilkie Collins, meilleur ami/ennemi de Dickens
Le narrateur de ce roman n'est autre que Wilkie Collins, autre écrivain à succès du milieu du XIXème siècle en Angleterre. Véritable ami de Charles Dickens, sa notice wikipédia nous apprend qu'il a collaboré à de nombreuses reprises et longuement avec lui et qu'il est considéré comme l'écrivain du premier roman policier anglais : La Pierre de Lune.
L'objet de son récit est donc les dernières années de Charles Dickens et plus précisément son obsession pour l'homme nommé Drood. Rencontré lors d'un dramatique accident de train, ce personnage ne cesse de hanter l'écrivain qui va tout tenter pour le retrouver une fois revenu à Londres, quitte à s'aventurer dans la ville "du dessous", là où les indigents trouvent refuge l'hiver entre les égouts et les catacombes...
Malheureusement pour Dickens, et pour Collins, Drood est également une malédiction. Et si l'on en croit un drôle de détective privé, il est responsable de la mort de plus de 300 personnes et possède d'étranges pouvoirs.
De la société des auteurs et des gentlemen...
Au delà de cette quête et de ce personnage inquiétant qui n'a plus de nez et de paupières, Drood est aussi un roman sur les rivalités des auteurs au milieu de ce XIXème siècle fleurissant pour la littérature anglaise. Si Dickens et Collins étaient amis, Dan Simmons met en scène la rivalité qui pouvait exister entre les deux hommes. Dickens apparaît comme un monstre d'orgueil sûr de lui, se faisant obéir avec autorité, donnant des avis acerbes sur les oeuvres de Collins, tout en menant une vie parfois légère en entretenant une maîtresse en France. Si Collins était son intime, il dresse un portrait au vitriol de son ami.
Lui ne s'en sort guère mieux. Il se révèle vite avoir également un ego démesuré et un certain mépris pour ses contemporains. Jaloux de Dickens, peureux, accro à l'opium pour soulager sa goutte, croyant avoir un double maléfique qui voudrait écrire ses livres à sa place... Wilkie Collins est un personnage plutôt antipathique là où l'on aurait plutôt tendance à pardonner à Dickens son caractère insupportable.
Dan Simmons explore sans relâche les relations entre amitié, haine et jalousie des deux "amis". C'est même le moteur principal de ce livre dans lequel Collins raconte Dickens, mais se raconte également avec ses états d'âmes, sa mauvaise foi et ses compromissions, tout en dressant le portrait de son époque et de ses limites, les bonnes manières des gentlemen cachant mal leur cruauté et leur mépris des uns et des autres.
Un livre imposant et remarquable
Parce que cette relation est passionnante, parce que la figure angoissante de Drood maintient un suspens permanent, parce qu'on explore avec les héros la société littéraire du XIXème siècle mais aussi la mystérieuse "Londres du dessous" avec ses souterrains et ses hommes et ses femmes en marge de la société, parce que tout cela fleure Jack l'Eventreur et certains romans dans l'Angleterre victorienne, parce que le développement de la thématique du double est réussie et parce que l'on approche de près Dickens et que c'est une figure passionnante... pour toute ces raisons et bien d'autres encore, on ne saurait que trop conseiller ce remarquable livre de Dan Simmons. Le travail de documentation est extraordinaire de même que l'exploration des personnages et de leurs sentiments. Un livre dense, épais, intelligent et passionnant. Seul bémol, Collins raconte et se raconte un peu trop, entraînant de trop longues longueurs... Mais le reste est si brillant qu'on pardonne volontiers à son auteur. Son nouveau roman, Flashback, est attendu prochainement chez Robert Laffont. Vivement !
Dan Simmons explore sans relâche les relations entre amitié, haine et jalousie des deux "amis". C'est même le moteur principal de ce livre dans lequel Collins raconte Dickens, mais se raconte également avec ses états d'âmes, sa mauvaise foi et ses compromissions, tout en dressant le portrait de son époque et de ses limites, les bonnes manières des gentlemen cachant mal leur cruauté et leur mépris des uns et des autres.
Un livre imposant et remarquable
Parce que cette relation est passionnante, parce que la figure angoissante de Drood maintient un suspens permanent, parce qu'on explore avec les héros la société littéraire du XIXème siècle mais aussi la mystérieuse "Londres du dessous" avec ses souterrains et ses hommes et ses femmes en marge de la société, parce que tout cela fleure Jack l'Eventreur et certains romans dans l'Angleterre victorienne, parce que le développement de la thématique du double est réussie et parce que l'on approche de près Dickens et que c'est une figure passionnante... pour toute ces raisons et bien d'autres encore, on ne saurait que trop conseiller ce remarquable livre de Dan Simmons. Le travail de documentation est extraordinaire de même que l'exploration des personnages et de leurs sentiments. Un livre dense, épais, intelligent et passionnant. Seul bémol, Collins raconte et se raconte un peu trop, entraînant de trop longues longueurs... Mais le reste est si brillant qu'on pardonne volontiers à son auteur. Son nouveau roman, Flashback, est attendu prochainement chez Robert Laffont. Vivement !