Je sais pas si vous partagez cette impression…mais en ces temps de rentrée littéraire, tout est événement. Les libraires devaient se rebaptiser événementaires, les bibliothèques événementhèques…Curieux ce glissement sémantique, sans vouloir donner dans le radotage nostalgique mais il me semble qu’il n’y a pas si longtemps les parallélépipèdes imprimés qu’on avait choisis pour figurer en bonne place sous les projecteurs et dans la suite logique dans les listes des meilleures ventes étaient présentés comme des « livres-événement ». Raccourci, économie, gain de temps et de place, ainsi vont les choses…
D’où l’idée cette semaine de comparer deux titres lancés comme des événements.
A ma droite, La Malédiction d’Old Haven de Fabrice Colin sorti le 3 septembre chez Wizz
A ma gauche, Stoneheart de Charlie Fletcher publié en août par Hachette Jeunesse
Alors commençons par le commencement
Côté com’, Hachette a mis le paquet, un site spécialement dédié au site avec un jeu-concours, des partenariats avec des acteurs de l’univers de l’adolescence
Malgré les réflexions marketing préalables narrées par l’auteur sur son blog (et qui débouchèrent notamment sur le changement du titre, le trop sobre Mary Wickford
La couv’
La couv’ de Stoneheart est assez racoleuse un dragon au regard moyennement sympathique se détache sur un fond brumeux et verdâtre, avant-goût du Londres fantastique dans lequel plonge l’intrigue.
Celle de La Malédiction d’Old Haven est plus intrigante, plus subtile, l’illustration de Benjamin Carré très nuancée met l’héroïne au premier plan, le côté bucolique et apaisé de la mousse, de la végétation et de la racine sous les pieds de Mary étant mis en péril par la lumière surréelle du fond.
Une accroche précède le traditionnel résumé
Très cinématographique pour StoneHeart
« Aux frontières de notre esprit, il existe des mondes qu’on n’oserait soupçonner »
Une baseline qui pourrait résumer des milliers d’histoires qui se déroulent ailleurs que dans notre monde quotidien...
Moins stéréotypée et bien plus rattachée à l’histoire pour
« Il est un trait qui nous distingue, nous les Wickford, du commun des mortels : nous ne savons pas nous soustraire au destin »
Et le texte alors ?
A moins que vous n’ayez des rayonnages vides à combler, le texte dans un livre c’est l’essentiel.
Un parcours initiatique assez simpliste en somme avec des aspects agaçants et pourtant, on lira sans nul doute le tome 2 parce que c’est distrayant.
Le texte est tellement riche que chaque lecteur trouvera sa façon d’appréhender ce livre, de plonger dans l’histoire.
Bilan du duel : là où Stoneheart peut apparaître comme un événement dans le loisir et/ou le divertissement,