Pierre Bottero, peut-être à cause de son métier d'instituteur, s'est intéressé au lectorat jeune lorsqu'il a décidé d'écrire. Avec sa trilogie de La Quête d'Ewilan et de la suite dans Les Mondes d'Ewilan, il s'est imposé comme un auteur reconnu et un conteur passionnant. Avec la trilogie du Pacte des Marchombres, il se tourne vers un public un peu plus âgé. Il nous a quitté fin 2009.
Survivre !
Une jeune fillette, abandonnée par des tueurs inhumains qui viennent d'assassiner toute une caravane de colons, est recueillie par d'étranges êtres sylvestres. Élevée pendant toute sa jeunesse dans une forêt loin des hommes, au milieu d'un peuple gai et farceur, elle choisit, à son adolescence, de retourner vers les siens pour retrouver la trace de ses parents et de prendre le nom d'Ellana.
Après de violentes aventures, durant lesquelles son entraînement de coureuse des bois lui sert bien, elle rencontre un personnage sombre et énigmatique qui lui enseigne les secrets et les pouvoirs de sa guilde, celle des Marchombres. Entre amitiés, haine, attirance et trahisons, la jeune femme va faire en parallèle la découverte du monde des hommes et de ses capacités cachées. Jusqu'à devenir encore plus puissante et plus dangereuse, ce qui pourrait ne pas plaire à tout le monde...
De la fantasy efficace
Avec Ewilan, Bottero avait déjà démontré ses capacités à mêler fantasy et psychologie, à jouer avec la découverte de pouvoirs et de responsabilité. Bref, à travers le chemin vers l'âge adulte d'adolescent en quête de leur identité. Les mêmes ingrédients sont là avec Ellana : une jeune fille confrontée à un destin caché, découvrant ses pouvoirs et s'interrogeant sur son avenir. Toutefois, le parallèle s'arrête là, car Ellana est plus noir, plus froid et plus dur que la précédente trilogie.
Utilisant une narration rythmée et coulante, l'auteur nous plante une galerie de personnages forts et libres au caractère bien trempé. Il les fait évoluer dans un monde à peine esquissé, mais qui donne un relief d'autant plus fort aux péripéties d'Ellana, de ses amis et de ses opposants. L'univers utilise les codes de la fantasy - armes blanches, chevaux, magie, etc. - mais le fond est presque intemporel tant l'accent est porté sur la jeune femme et ceux qui l'entourent.
Un bon départ pour la trilogie
Ce premier tome est intéressant, et pas seulement par la somme de ses qualités. Bien qu'il paraisse conçu pour des adolescents, il laisse parfois déraper l'action vers une dureté, souvent psychologique, que l'on n’attendrait pas d'un livre destiné à ce type de public. En fait, il s'adresse plus à de jeunes adultes.