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Elliot du Néant

Sabrina Calvo ( Auteur), Stéphanie Aparicio (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 15/03/2012  -  livre
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Elliot du Néant

David Calvo, né en 1974 à Marseille, possède plusieurs casquettes : écrivain, bien sûr, mais également dessinateur, scénariste BD ou encore game designer. Créateur d'univers où se mêlent poésie et folie, il a été récompensé par le prix Julia Verlanger en 2001 pour Wonderful. Elliot du Néant est son septième roman.
 
A la poursuite d'Elliot
 
Islande, 1986. Bracken est professeur de dessin dans une école islandaise. Est... ou plutôt était, ayant démissionné quelques semaines plus tôt. Pourtant, la veille de la grande kermesse annuelle, on vient le chercher, paniqué : Elliot, le vieux concierge, s'est volatilisé, envolé de sa chambre fermée de l'intérieur. Accompagné de quelques-uns de ses anciens collègues, il va tenter de percer le mystère de cette disparition. Où a pu s'enfuir Elliot ? Aurait-il réussi à rejoindre le Néant ?
 
"Voici le Maître à l'oeuvre"
 
Lire un roman de David Calvo est toujours une expérience particulière, de celle où l'on laisse sa rationalité sur le bord du chemin pour mieux profiter de la poésie et de l'absurde qui s'invitent volontiers dans l'histoire. Elliot du Néant n'échappe pas à la règle. Oscillant entre rêve et réalité, entre les poèmes de Mallarmé et la musique de Kershaw, entre le monde féerique et les premiers jeux en réseau, on se laisse rapidement porter par le flot des mots, des images, des rencontres. Car l'étrange s'invite toujours où on ne l'attend pas : un couple de tortues bavardes aux commentaires décalés, un vieux morse occupé à jouer les restaurateurs ou encore son frère macareux - ils n'ont pas la même mère - muet. 
 
Cette immersion dans un Néant peuplé de créatures marines et de quelques oiseaux, recouvert d'un océan dont les marées durent dix ans, pourra peut-être déconcerter les lecteurs peu familiers de l'univers de David Calvo. Mais, une fois accepté de lâcher prise, on ne pourra que savourer ce voyage surprenant. Des paysages merveilleux de l'Islande aux abîmes de la folie, l'auteur nous amène à réfléchir sur le pouvoir créateur de l'artiste, quel que soit le support - mot, dessin ou même pixel. Un pouvoir à manier avec précaution, comme en témoigne le final d'autant plus glaçant qu'il reste inattendu.
 
Si l'on en doutait encore, David Calvo prouve une fois de plus que l'imaginaire se conjugue très bien avec "étrangeté", "poésie" et "réalité décalée", à l'image d'un Jeff Noon. Elliot du Néant est de ces livres qui restent longtemps en mémoire après la dernière page. Vous avez dit magie ? Dans le Néant, on appelle ça le talent.

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