Nathalie Salvi, inconnue du public avant 2006, publie cette année-là cinq fictions, dont deux lauréates de concours de nouvelles. En 2007, son texte « Réhabilitation » est sélectionné pour l’anthologie Ouvre toi ! des éditions Griffe d’encre, qui publient en 2008, coup sur coup, sa novella Sortie de Route en mars et le recueil En Quête, en mai.
Everybody’s looking for something
Chacun cherche quelque chose. Une évidence qui sert de fil conducteur au recueil composé de 20 nouvelles à chute, aux thèmes et à l’efficacité variables.
Certains de ces récits mettent en scène des objets : la vie et le destin d’une chaise de bistrot consciente de n’être pas grand-chose ; l’histoire de boîtes d’allumettes qui donnent vie à des pin ups, le récit de la passion d’une mère pour le monde Playmobil qu’elle construit avec sa fille ou celui de ce miroir qui ne réfléchit que le meilleur, à sa façon.
D’autres puisent dans l’étrange et la sorcellerie : un sort jeté par une femme pour inspirer l’amour à l’homme qui lui plaît, un nombre qui se répète jusqu’à l’obsession dans une vie au point de la transformer, une vision de la vie après la mort et les agissements étrange du châtelain de « Cœur pur ».
D’autres textes posent des questions qui relèvent de la science-fiction. Quelle serait la limite si le rajeunissement devenait accessible ? Jusqu’où pourrait aller la télé réalité ? Que deviendra l’art quand la beauté sera banale ?
Enfin, viennent les textes à caractère psychologique qui proposent une réflexion sur des problèmes tels que la cleptomanie, l’anorexie mentale, les mères abusives, le passage à l’adolescence, les mécanismes qui conduisent aux comportements meurtriers…, et proposent des explications qui peuvent paraître un peu simplistes.
En bout de volume, c’est l’impression d’hétérogénéité qui domine. Malgré l’effort d’explicitation de la quête contenue dans chaque texte, l’unité est absente et le recueil fait l’effet d’un assemblage artificiel de textes composés dans des buts différents et au cours de périodes éloignées dans le temps.
Les histoires d’En Quête finissent mal, en général
Toute la difficulté des textes à chute consiste à surprendre le lecteur en lui proposant une fin inattendue. Sans dévoiler le contenu de du recueil, on peut signaler que la plupart des textes d’En Quête se terminent plutôt mal pour les protagonistes. Quand ce n’est pas la mort elle-même, c’est une promesse de vie malheureuse qui se présente en fin de récit.
Après deux ou trois nouvelles, on est donc préparé au pire, qui ne manque pas de survenir, ce qui affadit inévitablement la chute qui en devient plus prévisible, moins renversante.
Par ailleurs, il se dégage de l’ensemble de ces fins douloureuses un message renforcé par le titre En quête : il vaut mieux ne pas chercher autre chose que ce qu’on a.
On pense alors à ces contes d’avertissement contre la curiosité que sont «Barbe-bleue » de Charles Perrault, « La Chèvre de Monsieur Seguin » d'Alphonse Daudet ou le très moralisateur « La Petite Souris grise » de la comtesse de Ségur.
Ici aussi, on sent poindre la morale : « Contentez-vous de ce que vous avez, ne cherchez pas à être mieux que ce que vous êtes au départ, ne commettez point de péchés, sinon… ! »
Sont ainsi condamnés, la gourmandise, la vanité, l’ambition, la lubricité, la paresse, le vol, la convoitise, la mauvaise éducation, etc., et bien sûr, la curiosité.
Faut-il désespérer ?
L’hétérogénéité du recueil, des dialogues pas toujours naturels, des chutes un peu décevantes, quelques raccourcis psychologiques et une morale bien pensante, tels sont les points faibles de ce premier recueil de Nathalie Salvi.
Toutefois, il convient de dire que si ces défauts nous apparaissent si clairement, c’est que l’on perçoit aussi le potentiel de la plupart de ces nouvelles, que ce soit en matière d’inventivité, de narration ou d’originalité du point de vue.
On s’attardera en particulier sur Risque Zéro, Piqué au vif ou Réflexion d’une frivole qui tissent des liens entre la vie réelle et les contrées imaginaires.
Pour ces textes et pour l’humour ou le rythme particulier des autres, on prendra ce livre pour ce qu’il est : le premier recueil d’un auteur à suivre, une promesse pour l’avenir.
Everybody’s looking for something
Chacun cherche quelque chose. Une évidence qui sert de fil conducteur au recueil composé de 20 nouvelles à chute, aux thèmes et à l’efficacité variables.
Certains de ces récits mettent en scène des objets : la vie et le destin d’une chaise de bistrot consciente de n’être pas grand-chose ; l’histoire de boîtes d’allumettes qui donnent vie à des pin ups, le récit de la passion d’une mère pour le monde Playmobil qu’elle construit avec sa fille ou celui de ce miroir qui ne réfléchit que le meilleur, à sa façon.
D’autres puisent dans l’étrange et la sorcellerie : un sort jeté par une femme pour inspirer l’amour à l’homme qui lui plaît, un nombre qui se répète jusqu’à l’obsession dans une vie au point de la transformer, une vision de la vie après la mort et les agissements étrange du châtelain de « Cœur pur ».
D’autres textes posent des questions qui relèvent de la science-fiction. Quelle serait la limite si le rajeunissement devenait accessible ? Jusqu’où pourrait aller la télé réalité ? Que deviendra l’art quand la beauté sera banale ?
Enfin, viennent les textes à caractère psychologique qui proposent une réflexion sur des problèmes tels que la cleptomanie, l’anorexie mentale, les mères abusives, le passage à l’adolescence, les mécanismes qui conduisent aux comportements meurtriers…, et proposent des explications qui peuvent paraître un peu simplistes.
En bout de volume, c’est l’impression d’hétérogénéité qui domine. Malgré l’effort d’explicitation de la quête contenue dans chaque texte, l’unité est absente et le recueil fait l’effet d’un assemblage artificiel de textes composés dans des buts différents et au cours de périodes éloignées dans le temps.
Les histoires d’En Quête finissent mal, en général
Toute la difficulté des textes à chute consiste à surprendre le lecteur en lui proposant une fin inattendue. Sans dévoiler le contenu de du recueil, on peut signaler que la plupart des textes d’En Quête se terminent plutôt mal pour les protagonistes. Quand ce n’est pas la mort elle-même, c’est une promesse de vie malheureuse qui se présente en fin de récit.
Après deux ou trois nouvelles, on est donc préparé au pire, qui ne manque pas de survenir, ce qui affadit inévitablement la chute qui en devient plus prévisible, moins renversante.
Par ailleurs, il se dégage de l’ensemble de ces fins douloureuses un message renforcé par le titre En quête : il vaut mieux ne pas chercher autre chose que ce qu’on a.
On pense alors à ces contes d’avertissement contre la curiosité que sont «Barbe-bleue » de Charles Perrault, « La Chèvre de Monsieur Seguin » d'Alphonse Daudet ou le très moralisateur « La Petite Souris grise » de la comtesse de Ségur.
Ici aussi, on sent poindre la morale : « Contentez-vous de ce que vous avez, ne cherchez pas à être mieux que ce que vous êtes au départ, ne commettez point de péchés, sinon… ! »
Sont ainsi condamnés, la gourmandise, la vanité, l’ambition, la lubricité, la paresse, le vol, la convoitise, la mauvaise éducation, etc., et bien sûr, la curiosité.
Faut-il désespérer ?
L’hétérogénéité du recueil, des dialogues pas toujours naturels, des chutes un peu décevantes, quelques raccourcis psychologiques et une morale bien pensante, tels sont les points faibles de ce premier recueil de Nathalie Salvi.
Toutefois, il convient de dire que si ces défauts nous apparaissent si clairement, c’est que l’on perçoit aussi le potentiel de la plupart de ces nouvelles, que ce soit en matière d’inventivité, de narration ou d’originalité du point de vue.
On s’attardera en particulier sur Risque Zéro, Piqué au vif ou Réflexion d’une frivole qui tissent des liens entre la vie réelle et les contrées imaginaires.
Pour ces textes et pour l’humour ou le rythme particulier des autres, on prendra ce livre pour ce qu’il est : le premier recueil d’un auteur à suivre, une promesse pour l’avenir.