Un projet éditorial d’envergure
Les éditions Ankama ont lancé depuis 2013 une collection dédiée à des adaptations graphiques des livres de Stefan Wul, célèbre auteur français de science-fiction qui enflamma l’imagination de générations de lecteurs et qui bénéficia d’adaptations au cinéma par René Laloux (La planète sauvage et Les maîtres du temps). Son influence sur ses pairs est énorme, à commencer par Laurent Genefort. Après Niourk (dessiné par le grand Olivier Vatine), Oms en série et La peur géante, c’est au tour du temple du passé d’être adapté graphiquement.
Des auteurs expérimentés
Le temple du passé a été confié au scénariste Hubert et au dessinateur Etienne Le Roux. Le scénariste a à son actif des albums comme Miss pas touche ou Beauté avec les Kerascoët. Etienne Le Roux a quant à lui illustré La Mémoire dans les poches ou L’Éducation des assassins. Notons également qu'il est aussi l'auteur d'Aménophis IV , réalisée à partir d'un scénario de Dieter et de recherches graphiques de Manchu, illustrateur vedette des collections de science-fiction.
Un voyage fantastique ?
Hanté par un drame intime, Massir fait partie d’une expédition qui vise à la colonisation d’un nouveau monde quand un accident surgit. Le vaisseau est plongé dans une gigantesque caverne de Chlore. Massir et les deux autres survivants ne tardent pas à réaliser qu’il sont prisonniers de l’estomac d’une gigantesque créature. Ils vont se servir de leurs connaissances scientifiques pour se sortir de ce piège, parallèlement, Massir va devoir assumer ses différences par rapport à ses collègues : ceux-ci sont homosexuels, la norme de la civilisation à laquelle ils appartiennent, alors que Massir est hétéro...
A la lecture de ce premier tome, la référence au Voyage fantastique de Richard Fleischer apparaît clairement. Le dessinateur a choisi un découpage linéaire plutôt classique. Le travail sur les couleurs est très efficace : sombres sur les passages au présent et plus claires lors de l’évocation des souvenirs de Massir. Fidèle à l’ouvrage de Wul, le scénario pose l’ambiance, les bases d’une histoire dont le critique connait la fin (mais la garde pour lui, quel cliffhanger !). Il reste à espérer que les deux auteurs sauront dans le deuxième tome conclure l’intrigue. A lire.